Paradis fiscaux: le PQ croit qu’on doit retirer la subvention au producteur de pot MedReleaf

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Couillard donne des subventions à ses amis qui financent leur entreprise par des paradis fiscaux

 Le Parti québécois demande à Québec de retirer la subvention de 84 000$ à MedReleaf, un producteur de la Société québécoise du cannabis (SQDC), en raison de ses liens avec les paradis fiscaux.


Notre Bureau d’enquête révélait mercredi que le seul fournisseur de la SQDC à avoir reçu une subvention de Québec, malgré son financement provenant des paradis fiscaux.


«Nous, on recommandait que l’État arrête de subventionner des entreprises qui sont présentes dans les paradis fiscaux, et, ici, on a un cas très clair», a expliqué le député péquiste Nicolas Marceau lors d’une mêlée de presse mercredi matin.


M. Marceau rappelle qu’un des objectifs de la légalisation du cannabis était de faire disparaître le crime organisé de ce secteur, mais qu’«on a là la démonstration que le crime organisé peut entrer par la porte d’en arrière».


Notre Bureau d’enquête révélait également, mercredi, que le premier ministre Philippe Couillard et le président du conseil d’administration de MedReleaf, Lloyd Mitchell Segal, ont déjà été des associés au sein de la firme Persistence Capital Partners, un fonds de capital d’investissement privé, entre 2010 et 2012.


M. Segal considère même M. Couillard comme «un ami».


Selon le PQ, «le premier ministre va devoir s’expliquer» sur le fait que cette entreprise ait été le seul fournisseur de la SQDC à recevoir une subvention de Québec. «Les fréquentations de M. Couillard sont inquiétantes, et il y en a eu plusieurs par le passé, des gens qui ont été dans différents secteurs et qui ont agi, souvent, de manière illégale», a ajouté M. Marceau.


Couillard s’explique


À  l’entrée de son caucus mercredi matin, le Philippe Couillard a nuancé la nature de sa relation avec Lloyd Mitchell Segal. «C’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé, a-t-il affirmé. [...] Ça fait des années que je n’ai pas parlé à ce monsieur. Jusqu’à hier, je ne connaissais même pas l’existence de cette entreprise.»


«Alors, de voir les liens qui sont faits ce matin, ça me surprend un peu», a-t-il ajouté. Philippe Couillard affirme que Lloyd Mitchell Segal a été nommé sur le conseil d’administration de MedReleaf après l’octroi de la subvention. «Alors, ça ne marche pas du tout, cette histoire-là», dit-il.


Sur le principe, «on ne veut pas» que les entreprises qui font affaire avec l’État québécois soient associées à des paradis fiscaux, affirme le premier ministre.


Il rappelle d’ailleurs que la loi québécoise sur l’encadrement de la légalisation du cannabis prévoira que les fournisseurs de la SQDC ne pourront avoir des liens avec ces pays à la fiscalité complaisante. Mais il faudra définir, ajoute Philippe Couillard, si l’interdiction «va jusqu’aux actionnaires». «Ou est-ce que ce sont les dirigeants ? À quel niveau de l’entreprise ? Tout ça doit être fait par la SAQ», de qui relèvera la SQDC, souligne-t-il.


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