Les péquistes crient au complot contre les militants qui désertent et qui font part de leur désarroi devant la déconfiture annoncée du Parti québécois et de sa chef, Pauline Marois. Ils s’en prennent à ceux qui tentent par tous les moyens de les ramener sur terre. Ils les traitent inlassablement de pisse-vinaigre.
C’est qu’il n’est pas de pire aveugle qu'un péquiste qui ne veut pas voir, ni de pire sourd que celui qui refuse d’entendre. Les dissidents du Pq-Marois n’inventent pourtant rien. Ce ne sont pas ces mêmes dissidents qui pondent ou répondent aux sondages qui annoncent à répétition que le Parti Québécois sera défait lors de la prochaine élection.
Évidemment, l’argument soufflé par les apparatchiks du parti dans l’oreille de l’aile parlementaire et répété ad nauseam par les députés péquistes est que ce sont ceux qui engendrent la chicane qui rendent le parti inapte à gouverner aux yeux de la population. Et qu’il vaut mieux serrer les rangs.
C’est là un argument bien facile, mais qui n’étonnera guère. Un argument venant de gens bien emmitouflés, vivant dans une tour d’ivoire d’où ils sont tellement loin de la population qu’ils n’entendent plus rien de ce qu’elle tente de leur dire.
Faites l’exercice juste pour voir! Allez sur le trottoir de n’importe quelle rue principale et posez la question suivante à dix passants. Parmi les choix suivants, qui de ces personnes ferait le meilleur premier ministre du Québec?
A) Jean Charest
_ B) François Legault
_ C) Pauline Marois
_ D) Amir Khadir
_ E) Jean-Martin Aussant
Ensuite, à celles et ceux qui ont répondu un autre nom que celui de la chef du Parti québécois, posez la question suivante
Quel est le ou quels sont les motifs qui font que vous ne voteriez pas pour Pauline Marois?
Pour avoir fait l’exercice, je puis vous affirmer que sur une quarantaine de personnes, pas une seule ne m’a parlé de la chicane au Pq. Les motifs vont du manque de confiance aux fusions municipales ou mises à la retraite massives en passant par le caractère démodé de la chef du Pq. Pas un seul ne m’a parlé des tensions internes au Parti québécois.
Bien sûr, cela n’a rien de scientifique et l’échantillon est plus que modeste. Ma consultation n’a d’ailleurs aucune prétention. Mais elle est néanmoins représentative dans une certaine proportion de l’humeur de certains électeurs et de leur perception à l’égard de la chef du Parti québécois.
Madame Marois prétend vouloir un pays. C’est outrageusement faux! Si elle voulait un pays, elle se donnerait les moyens de l’avoir d’abord en assurant à son parti la prise du pouvoir puis en se dotant d’une stratégie claire et vigoureuse pour convaincre les Québécois du bien-fondé de cette option. Elle a choisi un repli de la souveraineté par pur opportunisme électoral. Cette forme de racolage est dépassée et les électeurs ne veulent plus rien savoir de cela. Ça leur pue au nez. Il s’apprête à l’indiquer au Parti québécois lors de la prochaine échéance électorale. Et que les péquistes pointent les dissidents d’un doigt accusateur n’y changera strictement rien.
Alors que ce parti cesse d’accuser la terre entière. Que ses dirigeants descendent de leur piédestal et reviennent sur terre et qu’ils assument dignement les conséquences de leurs choix.