«Personne ne veut acheter au Québec», dit Bouchard

Selon M. Bouchard, le potentiel des gaz de schiste reste donc à prouver et en aucun cas Québec n’a accordé de cadeaux à l’industrie.

LULU - une loyauté à géométrie variable



Olivier Bourque - Même si l’industrie se dit généralement favorable au rapport du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), le président de l’Association gazière et pétrolière Lucien Bouchard est en total désaccord avec l’analyse de l’organisation qui affirme que Québec a laissé filer nos permis miniers pour une bouchée de pain.

Dans le rapport rendu public la semaine passée, le BAPE indique qu’«en se référant au prix moyen de 500 $/ha de l’Alberta, le Québec aurait pu percevoir environ 5 milliards de dollars pour les dix millions d’hectares sous permis».
Mais Lucien Bouchard balaie cette lecture du revers de la main un peu comme l’avait fait le premier ministre Jean Charest qui a parlé «d’une fabulation».
«On a transposé la situation de l’Alberta pour le Québec. Ca ne peut pas marcher parce que là-bas c’est prouvé. Ils vont creuser et ils vont trouver du pétrole et du gaz», a-t-il souligne.
«On n’a pas la même industrie de services ici (…) On ne peut pas comparer les transactions qui ont eu lieu récemment sur ces terrains-là (NDLR : en Alberta) alors que le plus gros des permis ont été émis ici en 2008», a poursuivi M. Bouchard.
Un potentiel qui n'est pas encore connu
Selon M. Bouchard, le potentiel des gaz de schiste reste donc à prouver et en aucun cas Québec n’a accordé de cadeaux à l’industrie.
«La SOQUIP a dépensé des dizaines de milliers de dollars entre 1970 et 1984. Et ils ont conclu qu’il n’y avait pas de pétrole et ils ont laissé les permis au gouvernement pour rien. Donc, on est loin des cadeaux», a-t-il soutenu.
Questionné sur le rapport de la firme Macquarie qui avait affirmé que la gazière Molopo pourrait vendre ses permis pour 575 $ l’hectare, M. Bouchard s’est encore là montré ferme.
«C’est le marché qui décide. Si quelqu’un est prêt à acheter les permis à ce prix-là, je l’invite à contacter les membres de l’Association, il y en a beaucoup qui vont se vendre et vite à part de cela ! Y’a personne qui veut acheter au Québec», a-t-il affirmé.
Puis, le président de Junex Jean-Yves Lavoie a saisi la balle au bond affirmant qu’il serait prêt à vendre à ces prix-là. «Mais je n’ai pas reçu d’offre», a-t-il signifié.
Racheter les permis à 11 cents l'hectare
Questionné sur cette réponse de l’industrie face au rapport du BAPE, le président de Maîtres chez nous 21e siècle Daniel Breton s’est montré impitoyable envers l’ex-premier ministre.
«Ça fait un peu discours de vendeur d’automobile. Il faut se rappeler que M. Bouchard ne travaille pas pour le Québec, il est payé par des Albertains», a-t-il affirmé.
Ce dernier affirme trouver bizarre que l’industrie s’interroge sur la valeur des gisements tout en souhaitant continuer de rester ici.
«Si ces gens-là ne veulent pas exploiter cette ressource ou s’ils ne veulent pas aller de l’avant, on peut leur acheter les permis à 11 cents l’hectare. Ils pourront faire un petit profit et nous allons reprendre le contrôle de nos ressources», a-t-il dit avec une pointe d’ironie.


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