Oui, il faut les compenser!

LULU - une loyauté à géométrie variable

Lucien Bouchard a raison. Il faut les compenser. De grandes multinationales étrangères ont payé 10 ¢ l'hectare pour se faire donner nos droits. Un pactole! Que le gouvernement libéral, celui-là même qui leur a fait le cadeau, s'apprête à baliser. Parce que ces fameuses multinationales peuvent bien nous mettre dans un sérieux pétrin comme BP dans le golfe du Mexique. Alors il propose un moratoire. "Mais les profits? Tout cela va retarder les profits! Il faut nous compenser." Oui, monsieur Bouchard, nous allons vous compenser. Et tout de suite,
En effet nous n'avons pas le droit de faire souffrir ces entreprises. De bonne foi elles ont accepté le cadeau que notre gouvernement leur a fait. Il s'avère que ce cadeau, maintenant, en est un empoisonné. Indirectement, et même directement (car c'est nous qui avons élu ce gouvernement), nous sommes responsables de cette situation. Il nous faut la corriger.
Et pourquoi pas aller dans le sens de celui qui représente leurs intérêts? Lucien Bouchard propose que nous compensions les entreprises prises au piège d'avoir accepté, par charité chrétienne certainement, d'explorer, d'exploiter et d'assumer à notre place les droits qui nous appartenaient collectivement.
En effet, soyons justes. Des gens, de bonne foi peut-être, ont commis une faute. Ils ont cédé nos droits, sans nous en parler, à des personnes qui, bénévolement ou presque, ont accepté de les exercer. Il s'avère qu'il y a des conditions à remplir, qui ne leur avaient pas été signalées, et qui remettent en question leurs stratégies. Notamment celle du calendrier de leurs éventuelles, (et ce n'est pas sur), rentrées de fonds.
Arrêtons-là la torture. Effaçons tout ce qui a été fait. Excusons-nous même. Reprenons les permis. Remboursons les 10¢ l'hectare. Compensons 10% de rendement en ajoutant 1¢ l'hectare. Redevenons propriétaires. Faisons nos devoirs. Et s'il y a lieu, exploitons ces ressources en toute connaissance de cause suivant nos besoins et en fonction de nos intérêts.
Monsieur Bouchard sera content. Les entreprises aussi. Et nous alors!


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