Philippe chez les verts

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«La conversion parisienne de Philippe Couillard sonne faux et frise le ridicule»






Philippe Couillard a toujours été quelqu’un d’assez équilibré en matière d’environnement et d’économie. Sa conversion parisienne qui l’amène à vomir sur toute exploitation des ressour­ces de l’île d’Anticosti et à «annoncer» la fin du gaz naturel sonne faux et frôle le ridicule.




On a tous à l’esprit un ami qu’on n’a pas vu depuis quelques lunes et qu’on retrouve soudain converti à quelque chose. Le gars s’est fait une nouvelle blonde végétarienne: lui qui mangeait un hamburger avec toi il y a quelques mois te regarde désormais comme un extraterrestre, feignant d’être sidéré de te voir manger de la viande! Le type n’a jamais été pratiquant, mais après un week-end en forêt dans un camp bibli­que, il te cite les prophètes et s’étonne de ton étonnement!




C’est exactement à ce genre de situations cocasses que j’associe les dernières déclarations de notre premier ministre, qui semble enivré par l’atmosphère de la Conférence de Paris. Sur des sujets dont on discute depuis des années, il sort des nues et nous annonce des positions à la Québec solidaire. Du jour au lendemain, il tourne sans avoir mis son clignotant. Pas sérieux.




Et soudain...




Il dit à propos d’éventuels forages à l’île d’Anticosti que ce projet n’est pas le sien. Il l’a trouvé sur le bureau en arrivant. Il n’est pas faux de dire que le gros coup d’envoi de l’exploration à Anticosti a été donné par Mme Marois. D’ailleurs, cette annonce de veille d’élection ne se classe pas parmi les mieux ficelées de l’histoire. Le Parti libé­ral avait critiqué le modèle économique préconisé par le PQ à ce moment-là, mais jamais une opposition aussi idéologique à toute activité n’avait été exprimée.






Sur des sujets dont on discute depuis des années, il sort des nues et nous annonce des positions à la Québec solidaire










Philippe Couillard a sorti ça d’une boîte de Cracker Jacks. Ni les gens de l’industrie ni même les membres de son parti ne semblaient voir venir ce virage quand même radical. En campagne électorale, M. Couillard avait souhaité mener une étude environnementale stratégique sur le pétrole au Québec.




Faut-il rappeler que ce sont principalement des entreprises québécoises qui ont investi des sommes importan­tes dans les efforts de prospection à Anticosti? Elles n’ont pas agi dans la clandestinité. Elles ont obtenu les autorisations et les permis requis en vertu des lois du Québec. Bien sûr, le premier ministre et son gouvernement doivent regarder ces projets à toutes les phases et peuvent décider d’y mettre un terme. Sauf que cette semai­ne, l’impression donnée est celle d’un politicien qui sacrifie des entrepreneurs et des emplois chez eux pour faire du spectacle à l’international.




Le test de la réalité




Au-delà du discours écologique où M. Couil­lard veut sortir en héros de la semaine, regardons les faits. Même si les véhicules électriques progressaient plus rapidement que prévu, le Québec continuerait de dépenser des milliards en pétrole annuellement pendant encore quelques décennies. Consommer le nôtre et l’exploiter selon les meilleures normes environnementales plutôt que de l’importer, pourquoi pas?




Quant au gaz naturel dont le Québec possède aussi des réserves potentielles intéressantes, M. Couillard fait fausse route en le disqualifiant. En remplacement du charbon, il est considéré comme une source d’énergie plus propre.




La conférence de Paris a besoin de leaders ambitieux, ancrés dans le réel.



 




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