Société

Pleins feux sur les aînés

Tribune libre

Nous avons tous encore en mémoire le souvenir douloureux de l’ horrible hécatombe de milliers de personnes âgées décédées tragiquement dans les CHSLD lors de la pandémie de la COVID-19 en 2020. Mais qu’avons-nous appris de cette terrible tragédie? Les aînés de notre société dite civilisée ont-ils accédé à toute la dignité qui leur est due? Notre gouvernement orienté sur la productivité a-t-il mis en place depuis lors les mesures nécessaires au bien-être des aînés?

Dans un contexte de restrictions budgétaires dans lequel l’organisme Santé Québec demande aux dirigeants de la Santé de récupérer 1,5 milliard dollars dans les CISSS et les CIUSSS, est-il pensable de concevoir une quelconque amélioration des soins de santé envers les personnes âgées alors que des postes touchant le personnel de la santé sont littéralement abolis?

Notre société est en manque d’amour envers ses aînés, elle a oublié qu’ils incarnent jusqu’à leurs derniers jours de vie sur terre un héritage empli de dévouement envers elle, les personnes âgées représentant le socle sur lequel elle s’est bâtie au fil du temps. Oublier nos aînés, c’est oublier nos origines. Une société qui ne reconnaît plus l’apport inestimable de ses bâtisseurs à son évolution emprunte inéluctablement le chemin de la déshumanisation.

Nos dirigeants ont le devoir de créer un milieu propice à une saine qualité de vie de nos personnes âgées et de les traiter comme des êtres humains à part entière à défaut de quoi notre société aura échoué lamentablement dans ses responsabilités envers ceux et celles qui nous ont forgé vaillamment un univers dans lequel il fait bon vivre.

Pensée personnelle

«Le cycle de la vie se referme merveilleusement derrière la scène émouvante d’un vieillard s’amusant au ballon avec un enfant»


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    12 février 2025

    12 février 2025


    Effectivement, M. Marineau, à voir la déchéance de certains soins de santé, il faut s’interroger sur ce qu’on a fait soi-même pour recevoir une qualité moindre. C’est notre héritage! Comment expliquer qu’on a raté notre coup? 


    La souffrance est le lot de la vie, nous enseignent les bouddhistes. Aînés, jeunes ou moins jeunes, nous sommes, toutes et tous, responsables de cet héritage d’un système de santé qui va quelconque. 


    Vous vous en indignez et c’est bien, car il faut réveiller nos décideurs politiques à ne pas jeter la faute ailleurs qu’à nous-mêmes. Et ils doivent corriger : ils doivent faire le système de Santé du Québec. Et nous devons payer pour ce qu’il faut, ou pour ce que nous voulons : une Volkswagen ou une Rolls-Royce. 


    Il y a des responsabilités qui semblent ne pas avoir été prises en temps et lieu. Politiquement correct oblige, ou temps d’élection oblige. 


    Nous mourrons toutes et tous, système de Santé chromé ou non; ce qui peut nous aider à le dorer, c’est nous-mêmes les premiers. Et pour le reste, c’est bonne chance à chacune et à chacun.


    “La justice n’existe pas” me rappelle Alain, “c’est pour cela qu’il faut la faire”, ajoute-t-il à bon escient.


    Dans cette idée du philosophe Alain, depuis que le système de Santé est devenu à trois vitesses, je m’en suis aussi indigné : c’est le Mouvement Desjardins qui a favorisé cette naissance des coopératives de Santé partout en province et a ainsi fait naître notre système actuel avec cette troisième vitesse inutile. Et au lieu d’améliorer, Desjardins a tout complexifié davantage. Les membres Desjardins payent la note, n’y voient rien, ou ils se taisent pour ne pas se faire pointer du doigt sur une patente qui se veut bienfaisante… Du maquillage.


    Ça explique pourquoi les gouvernements successifs du Québec font la sourde oreille et ferment les yeux sur les bévues Desjardins: on exploite les sociétaires des Caisses au nom de Bonnes Oeuvres des plus douteuses.


    Plus c’est gros, moins c’est mobile, moins c’est… en Santé.   


    François Champoux, Trois-Rivières