Plus d'anglais !

La nouvelle génération de Québécois ne veut rien savoir du sentiment d'amertume que tant de baby-boomers entretiennent envers les anglophones.

Mais quel idiot! Aucune sensibilité concernant les conséquences de la bilinguisation du Québec mur-à-mur... C'est Pauline qui va être contente! - Vigile

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Par Yannick Patelli, éditorialiste à L’Oie Blanche 23/11/200
Le débat sur le bilinguisme est dans le vent au Québec. On parle de cegep bilingue, de plus en plus de familles francophones souhaitent que leur progéniture aille à l'école anglaise pour qu'elle soit parfaitement bilingue et en adéquation aussi avec la culture anglophone, si peu connue au Québec. Seuls les parents québécois prêts à investir beaucoup d'argent peuvent se permettre de mener leurs enfants vers le bilinguisme, tant l'anglais est peu valorisé dans la société québécoise.
La nouvelle génération de Québécois ne veut rien savoir du sentiment d'amertume que tant de baby-boomers entretiennent envers les anglophones. Il est temps que les deux communautés se parlent. La langue française n'en mourra pas pour autant. On ne peut pas vouloir une ouverture sur le monde et bannir la langue première des échanges commerciaux. Le combat pour défendre la langue française se fait ailleurs dans le cercle de la francophonie.
Le Québec a plus à gagner à promouvoir la langue anglaise au sein de la province pour sa réussite dans son développement que de la bannir. Dans le monde, tant de gens rêvent de vivre à  proximité du Canada et des États-Unis. Pour le premier, nous sommes dedans, pourquoi ne pas en profiter ?
L'anglais est une force intrinsèque du Québec non exploitée dans le passé pour des raisons politiques. Les temps ont changé et il est temps que le Québec du futur passe au bilinguisme voire au trilinguisme car même indépendant, s'il y parvient un jour, il sera confronté à la réalité de la mondialisation. Des échanges entre écoles anglophones et francophones dès le plus jeune âge pourraient-ils permettre une meilleure compréhension des deux communautés ?
Bien sûr certains vous serviront les arguments du recul du français même en France.
Jean-François Lisée dans Québec 89 fait état de la présence des mots anglais en France. La France trouve ça « fashion » et « marketing ». Que pouvons-nous y faire si des entreprises de l'hexagone font de meilleures affaires en utilisant quelques mots de la langue de Shakespeare ?
Lisée a répertorié que  la chaîne d'alimentation Champion devient Carrefour Market, son concurrent Auchan devient Simply Market, et le groupe Casino aussi dans l'alimentation lance Leader Price. La carte fidélité d'Air France s'appelle Flying Blue. Le nouveau slogan de Marseille est Marseille on the move... Les aéroports de Lyon ont voulu s'appeler Lyons Airports, là tout de même, un arrêt préfectoral a empêché la nouvelle dénomination. Le plus incroyable - même la conférence des évêques de France a lancé une campagne de publicité intitulée : « Jesus is my boss ».
J'ajouterai qu'une grande école de commerce de la Côte d'Azur donne maintenant tous ses cours en anglais, mais n'est-ce pas ça aussi comprendre le développement du monde pour s'adapter à la réalité du travail dans ce domaine ? Rassurez-vous, mes compatriotes achètent encore leur baguette en français, écoutent la télé en français, manifestent en français et s'engueulent en français !
Yannick Patelli


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