Au lendemain de la publication de résultats de tests toxicologiques réalisés par des groupes écologistes démontrant des taux de contamination importants dans la rivière Chaudière, le ministère de l’Environnement tente de se faire rassurant en annonçant un retour à la normale dans les cours d’eau affectés par le déversement de Lac-Mégantic.
« Les résultats d’analyses ne démontrent pas de concentrations préoccupantes par rapport à l’approvisionnement en eau potable », écrit le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), dans un communiqué de presse rendu public mercredi.
Se basant sur ses propres résultats d’échantillonnage, le ministère observe « une tendance à la baisse » pour les hydrocarbures pétroliers. « Actuellement, les concentrations de tous les autres contaminants dans l’eau sont similaires aux données historiques, c’est-à-dire que les paramètres mesurés dans le lac Mégantic et dans la rivière Chaudière montrent un retour aux concentrations présentes avant l’accident. »
Le ministère estime par ailleurs que « l’eau est de qualité suffisante » et qu’il n’y aura pas d’effets à court ou long terme sur la vie aquatique.
Ces résultats sont en complète contradiction avec ceux de la Société pour vaincre la pollution (SVP) et Greenpeace, publiés mardi. Ce rapport d’analyse relevait que le facteur de dépassement des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) était de 394 444 fois supérieur à la norme jugée acceptable par le MDDEFP. On parlait également de concentration d’arsenic 28 fois plus importante que ce qui est jugé acceptable par Québec.
En entrevue à la Presse canadienne, le professeur titulaire au Département de génie chimique de Polytechnique, Gregory Patience, affirmait mardi que les résultats étaient inquiétants, mais ajoutait que ce rapport était incomplet, prématuré et alarmiste.
Publication des données
Le ministère n’a pas tardé à réagir, rendant, dès mercredi, toutes les données publiques, ainsi que le réclamaient les environnementalistes. « Je me suis engagé à ce que soient publiées, expliquées et maintenues à jour toutes les données relatives à la contamination des sites touchés par la catastrophe, a affirmé, par voie de communiqué, le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet. Il faut cependant que ce soit scientifique et transparent. »
Selon lui, « la situation a énormément évolué » depuis le 6 juillet. « Les résultats d’échantillonnages que nous rendons publics aujourd’hui répondent à des standards scientifiques reconnus. Il s’agit de l’information la plus à jour dont nous disposons jusqu’à maintenant. »
Sans citer nommément les résultats obtenus par l’équipe de Daniel Green, de la SVP, le ministère précise que « les autres données, produites par des tiers ou obtenues dans le cadre d’une enquête, demeureront utilisées pour l’évaluation et le suivi de la situation ».
Le ministre Yves-François Blanchet se défend de minimiser les incidences environnementales de la tragédie. « La catastrophe a infligé des dommages lourds à l’environnement, il ne sera jamais question de les minimiser. Par contre, la santé des gens sera protégée et l’essentiel des dommages sera réparé. »
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