Une exception qu'approuvera la population

Pour une laïcité québécoise sélective... à composante catholique

Grâce à un statut particulier qui respecte notre tradition religieuse bien à nous

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Tribune libre

Le plus récent sondage CROP reflète le sentiment intime de la population québécoise de souche, à l'effet que les signes religieux visibles doivent être tenus à l'écart des postes d'autorité.



De plus, il est certain que les gens seraient majoritairement favorables à l'idée qu'une telle obligation de neutralité s'étende aux enseignants et dans les hôpitaux. Il serait logique que cela inclue également les éducatrices dans les centres de petite enfance et les garderies privées.



Que du gros bon sens dans tout cela! On n'avait pas besoin d'un sondage pour le savoir. Les conversations quotidiennes en témoignaient amplement.


2 Québécois sur 3 sont en faveur de cette interdiction du port des signes religieux. C'est énorme et rassurant. C'est un signe certain de la direction que les Québécois ne veulent pas que leur société prenne, celle du retour de la référence au religieux pour dicter les conduites humaines comme cherchent à le faire certaines religions étrangères (on n'a qu'à penser à la condamnable charia). La proportion monte même à 3 sur 4 pour certains postes.



Si on avait accès au pourcentage des Québécois de souche, celui qui compte après tout puisqu'il représente la majorité qui doit avoir force de décision finale, il est certain que les chiffres seraient encore plus élevés dans le sens de l'interdiction.


On peut même supposer que le pourcentage réel est encore plus élevé, si on tient compte des gens plus hésitants à s'affirmer, c'est-à-dire le genre de personnes pusillanimes qui craignent de déplaire aux étrangers et qui n'osent pas se prononcer de crainte de passer pour mal élevé, impoli, non-inclusif, pas gentil, pas assez ouvert, et de se faire pointer du doigt par ces derniers en se faisant traiter d'intolérants, même si cela n'a rien à voir avec de l'intolérance. Ce n'est que de l'affirmation élémentaire de nos convictions profondes.



3 questions révélatrices manquent au sondage:


- Doit-on faire une exception pour le port des signes religieux de la religion catholique?


- Doit-on respecter les symboles de notre tradition catholique historique et leur présence?


La réponse aux 2 questions serait majoritairement oui.



- Doit-on effacer toute trace publique de notre passé religieux qui a valeur de patrimoine et de rappel de nos origines?


La réponse sera majoritairement non.


Pourquoi? Parce que nos signes religieux à nous, que nous soyons pratiquants ou non, que nous soyons croyants ou non, font partie d'une longue tradition apportée par nos prédécesseurs et que nous avons longtemps poursuivie, et qui ont contribué à façonner la société telle que nous la connaissons.



Ces signes demeurent les traces des luttes et des efforts collectifs qui nous ont fait progresser et avancer courageusement. La foi sincère des petites gens les a aidé à traverser les épreuves et à tenir bon. On ne renie pas son passé.



Il suffit de rappeler que la plupart des Québécois font toujours référence à leur tradition catholique pour accompagner les grands événements de la vie: baptême, mariage, funérailles, Noël, Pâques. Ils y sont même profondément attachés. La plupart des gens de chez nous continuent de baser leur conception du bien et du mal sur les grandes lignes de l'enseignement chrétien.


C'est pour toutes ces raisons que le projet de laïcité doit accorder un statut particulier favorisant le maintien des signes de notre tradition catholique séculaire partout où ils sont présents.



Qu'il soit clair que nous n'avons à revenir en aucune façon sur nos positions pour accommoder des étrangers venus d'ailleurs. Nous n'avons absolument rien à changer de ce que nous sommes pour leur plaire. Nous n'avons pas à reculer, nous n'avons pas à diminuer.


Si quelques chose de notre société leur déplait, qu'ils s'en retournent chez eux sans autre forme de procès. Nous n'avons nul besoin de ce genre de trouble-fête. Qu'ils nous respectent ou qu'ils quittent illico.



Certains voudront savoir pourquoi une telle exception pour la présence de la religion catholique serait tout à fait acceptable ici? Tout simplement parce qu'ici, c'est nous autres qui mènent, et que les étrangers doivent se plier à notre mode de vie, jamais l'inverse. Si c'est comme ça qu'on veut que ce soit, eh bien c'est comme que ce sera, un point c'est tout.


Nous n'avons jamais à céder du terrain sur quelque sujet que ce soit. Ce sont eux qui doivent s'adapter et se soumettre. Ici, nous sommes les seuls maîtres à mener la barque. Qu'ils restent à leur place et se le tiennent pour dit.



C'est pour cette même raison que nous sommes justifiés de demander une laïcité à composante catholique, simplement parce que tel est notre désir. La population native majoritaire fait adopter les lois qui lui conviennent et qui correspondent à ses vues. C'est la simple application du principe moteur de la démocratie. La majorité décide et l'emporte.


Et si quelqu'un objecte que c'est un cas de 2 poids, 2 mesures, eh bien, c'en sera un. Ce statut particulier est amplement justifié puisqu'il répond à la volonté populaire.


Le problème avec la position inflexible de certains laïcards radicaux qui poussent leurs exigences à l'extrême, c'est qu'ils refusent de comprendre qu'en interdisant également la présence des signes de notre religion historique, c'est une position qui est interprétée par les étrangers comme un signe de faiblesse, un mouvement de recul devant les avancées, les percées, qu'eux tentent de faire sans relâche. Au yeux de ces étrangers conquérants, on leur cède du terrain.


Nos laïcards au demeurant bien intentionnés nous tirent dans le pied. Ils gagneraient à assouplir leur position en acceptant une exception qui permet le maintien de nos signes religieux bien à nous.



Du côté des militants religieux extrémistes, ce sera un pas de plus vers l'application du tribunal abominable de la charia, comme ils ont réussi à l'imposer en Grande-Bretagne, presque en Ontario, et comme il tentent actuellement de l'imposer en Belgique.


La multiplication continue des demandes d'accommodements religieux est la preuve indubitable de leurs intentions conquérantes. Ils appliquent sournoisement la technique du pouce par pouce, du pied dans la porte lorsque l'autre a le dos tourné.



Militons donc résolument pour une laïcité québécoise... à composante catholique.


Parions qu'une grande majorité de la population emboîtera le pas et approuvera ce concept qui continuera de nous refléter. Et la règle de base de la démocratie veut qu'on écoute le peuple, et non les élites condescendantes.


C'est la population qui décide comment son pays va marcher. Nous conservons tout ce qui fait notre affaire, et nous rejetons tout ce dont nous ne voulons pas. C'est nous autres qui mènent ici, pas les autres venus d'ailleurs.



Si c'est un système à 2 vitesses, ce sera un système à 2 vitesses, puisque nous voulons qu'il en soit ainsi.


Si nous voulons faire preuve de sélectivité, nous ferons preuve de sélectivité.


Si nous voulons accorder un statut particulier à la religion catholique, eh bien, il y aura une exception pour la religion catholique, au nom du respect de nos traditions séculaires.



Jamais personne ne s'offusquera de voir une préposée au gouvernement portant une chaînette avec une petite croix discrète. Mais la majorité s'indignera d'être servie par une femme voilée qui refuse par son attitude ostentatoire l'égalité homme-femme. C'est même une réaction rassurante en soi.



La majorité n'a pas a se plier de quelque façon que ce soit devant les demandes des minorités si elle les juge irrecevables.


Et si cela déplaît à certains membres de ces dites minorités, qu'ils sachent que nous nous en fichons royalement. Et qu'ils se le tiennent pour dit.


Si la majorité de la population tient à ce que ses propres signes religieux traditionnels ne soient pas bafoués et rayés de l'espace public et gouvernemental, eh bien, ils ne le seront pas.


Vox populi, vox Dei.



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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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2 commentaires

  • Réjean Labrie Répondre

    11 avril 2023

    Notre grand chroniqueur nationaliste Mathieu Bock-Côté souligne avec justesse l'apport de la religion catholique à notre durée en tant que peuple. Cet apport incommensurable compense largement pour les désavantages encourus qui étaient somme toute, comme partout ailleurs en catholicie.


    Les signes de notre passé religieux font partie de notre précieux patrimoine et doivent être respectés à ce titre.


    Il écrit:


    Éloge de notre vieux fond catholique


    "Je pourrais commencer par rappeler que le catholicisme, dès les origines de la Nouvelle-France, a donné un souffle particulier à notre aventure en Amérique. Un souffle poétique, même mystique, rappelé par Carl Bergeron dans son très beau livre La grande Marie ou le luxe de sainteté (2021), consacré à Marie de l’Incarnation.


    Je pourrais ajouter que le catholicisme, après la Conquête, a servi de base de repli pour notre identité collective. L’Église nous a servi d’État quand nous n’avions pas d’État. À terme, ce refuge est devenu une prison. Mais pendant longtemps, il nous a permis de tenir, surtout dans le siècle de la survivance, qui a suivi les insurrections ratées de 1837-1838.


    J’ajouterais que le catholicisme a aussi engendré chez nous une culture de la solidarité qui nous distingue à l’échelle continentale.


    Ceux qui chantent les vertus de notre social-démocratie sont-ils conscients qu’elle serait probablement moins vigoureuse si elle ne s’appuyait sur l’éthique catholique de la solidarité, porteuse d’un fort sens du collectif?


    C’est ce même sens du collectif qui nous amène à résister aujourd’hui au fractionnement de la société sous la pression du multiculturalisme. Il donne une vitalité particulière au sentiment national, autrement dit.


    Alors on peut toujours critiquer l’Église comme on veut, mais on devrait garder à l’esprit qu’on ne saurait la congédier d’un bloc, sans nuances."


    (Fin de la citation)


    Le premier ministre québécois François Legault approuve lui-même ce point de vue.


    Je suis certain qu'une bonne majorité de la population québécoise de souche pense de même.


    Par ailleurs, les boomeurs qui ont été endoctrinés à l'école à la négation et au dénigrement de notre passé comme étant de l'obscurantisme avant la  Révolution tranquille ont de quoi réfléchir pour se libérer de leurs oeillères doctrinales.


  • Myriam Sylvain Répondre

    14 décembre 2018

    Entièrement d'accord " celui qui ne sait pas d'où il vient ne peut savoir où il va..." Otto d'habsbourg-Lorraine