Pouvoir constituant, économie et souveraineté : Phase II des États généraux sur la souveraineté

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Phase II des États généraux

La phase II des États généraux sur la souveraineté du Québec débutera par une grande assemblée, samedi, le 6 avril, dans la Capitale nationale, réunissant quelque 500 délégués élus lors de 13 rencontres régionales de la phase I ou proposés par les organisations participant au Conseil de la souveraineté du Québec. « Nous misons sur l’action de la société civile, avec l’appui des quatre partis politiques souverainistes, pour remettre dans le débat public des questions fondamentales pour notre émancipation nationale », a souligné le président du Conseil, M. Gilbert Paquette.
Les membres de la Commission nationale des États généraux sur la souveraineté ont constaté dans leur tournée que les blocages du Québec dans le Canada s’accentuent. Les Québécois sont de plus en plus minoritaires dans l’ensemble canadien, contrôlant de moins en moins leurs affaires. Ils proposeront à l’Assemblée de commencer à définir et de mettre en route trois chantiers pour définir la future république du Québec. Ces chantiers se poursuivront jusqu’à la fin de l’année. Ils réaliseront des études, organiseront des débats publics et rendront publiques des propositions nouvelles à l’intention de l’ensemble de citoyens et des députés.

Le premier chantier portera sur la souveraineté populaire et le pourvoir constituant. Sébastien Ricard, l’un des porte-paroles de la commission, souligne l’importance d’une nouvelle approche fondée sur la souveraineté populaire. « En démocratie, c’est le peuple qui est souverain. C’est la souveraineté du peuple qui précède la souveraineté de l’État, consacre la légitimité de l’État. Que penser d’un État qui nie cette souveraineté, imposant sa loi sans l’aval du peuple? Depuis trente ans le peuple du Québec subit une constitution que ni lui, ni ses représentants n’ont pourtant avalisée. Cette négation de la souveraineté du peuple, conditionne toute la vie politique québécoise, l’appauvri et la mine de l’intérieur. Ce chantier est l’occasion d’ouvrir sur la souveraineté populaire, sa préséance sur celle de l’État, car reconnaître la souveraineté du peuple, c’est prendre conscience de son pouvoir constituant », explique- t-il.
Le deuxième chantier portera sur l’économie et la souveraineté. « L’examen du régime canadien nous a amenés naturellement à définir des projets concrets que la souveraineté permettra de réaliser lorsque ces blocages seront éliminés. C’est la première fois que de tels projets seront élaborés par l’analyse des impacts sur notre économie nationale du rapatriement complet des pouvoirs et des budgets présentement contrôlés par le gouvernement canadien », souligne le commissaire Renaud Lapierre. L’Assemblée décidera des thèmes prioritaires qui seront élaborés au cours de la phase II parmi ceux du transport, des relations commerciales internationales, de l’assurance-emploi et de la formation de la main-d’œuvre, du développement économique des régions, de la culture et des communications, de l’agriculture, des pêcheries et de l’agroalimentaire, ainsi que du développement durable et de l’environnement.
Le troisième chantier aura pour objectif de nourrir un plan de mobilisation et d’action politique, qui sera pris en charge par le Conseil de la souveraineté et ses partenaires, en vue de la mobilisation en faveur de la souveraineté dans la société civile. Tania Kontoyani, porte-parole de la Commission nationale explique que celle-ci « proposera aux délégués de faire un retour sur les mobilisations du mouvement souverainiste au cours des 20 dernières années, et d’en identifier les points saillants pour mieux tenir compte du contexte actuel. ».
Elle proposera aux délégués d’examiner également les propositions de démarche et les formes d’action politique et d’éducation populaire des partis et des mouvements pour en faire ressortir les convergences et les complémentarités. Mais, surtout, elle invitera les participants à prendre la parole et fera appel à leur créativité pour proposer de nouvelles façons de parler de souveraineté, aptes à mobiliser les citoyens autour de ce projet national.


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