Qu'une telle chose n'arrive plus jamais au Québec

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Ottawa ne protège pas la population

Difficile de penser à autre chose. C'est un évènement d'une extrême tristesse pour les gens qui y sont décédés, mais surtout pour ceux qui restent et qui vivront pour toujours avec cette cicatrice au cœur. Les émotions sont vraiment intenses, et ce même si l'on a jamais vu Lac-Mégantic ou que l'on n'y connait personne. Les Québécois des autres régions partagent la tristesse des habitants de Lac-Mégantic, mais ils sont aussi inquiets et en colère. C'est là que l'on comprend ce qu'est la Nation, quand les nôtres sont frappés, ça devient viscéral.
Responsabilité
Il y aura une longue enquête, des responsables seront pointés du doigt. Cependant, que ce soit la faute du conducteur, de la compagnie, du gouvernement fédéral ou des trois à la fois, rien ne pourra jamais effacer ce qui est arrivé. Par contre, il y a une nouvelle responsabilité: qu'une telle chose n'arrive plus jamais, que le contenu d'un train n'explose jamais plus au cœur d'une ville ou d'un village du Québec.
Un accident, c'est une chose imprévue, par définition. Si les accidents sont imprévisibles, c'est donc que du pétrole dans un train ça peut exploser à tout moment. Du pétrole et d'autres matières dangereuses, il en circule des millions de litres par train partout sur notre territoire, et ce, sans que nous le sachions. Tous les quartiers et villages du Québec où passent ces trains sont susceptibles un jour de vivre une catastrophe.
Il y aura toujours des erreurs humaines, il est donc inhumain de demander aux hommes d'être parfaits lorsqu'ils ont à déplacer des matières dangereuses par train.
Peut-on se fier aux compagnies privées pour faire en sorte que des accidents soient évités? La compagnie Montréal, Maine and Atlantic nous a prouvé qu'elle n'avait pas la compétence pour poursuivre les opérations qu'elle menait jusqu'à samedi dernier. Le propriétaire de cette compagnie n'en serait d'ailleurs pas à un premier déraillement en tant qu'exploitant de chemin de fer.
Peut-on s'en remettre au gouvernement d'Ottawa? Pas vraiment, celui-ci n'a pas rempli son mandat de protéger ses sujets. Il ne les a pas protégés en permettant à des matières explosives de circuler et d'exploser en milieu urbain.
Les Québécois ne peuvent compter que sur leur gouvernement national pour les protéger et les servir; le gouvernement du Québec. Il doit prendre l'engagement d'assurer la sécurité des Québécois, il doit prendre ses responsabilités devant une compagnie et un gouvernement fédéral carrément irresponsables. Le gouvernement du Québec doit amener l'Assemblée nationale à se prononcer unanimement en faveur du transfert de toutes les compétences en matière de transport sur son territoire. Ensuite, il doit faire tout ce qui doit être fait pour ne plus que des matières dangereuses transitent par des endroits où les gens vivent, les Québécois n'en attendent pas moins.
Vision
Pour chasser la tristesse et la colère, quoi de mieux que l'espoir? À Farnham, à quelques kilomètres de Montréal, là où passent les trains de la MMA, les élus municipaux veulent que cesse le transport de matières dangereuses dans leur ville et dans les autres villes desservies par cette ligne. Ils semblent vouloir en revenir à une vision plus proche de celle à la base de la construction des chemins de fer: transporter des produits locaux et des personnes.
Au Maine, il semble aussi y avoir des oppositions quant à l'utilisation actuelle de la voie ferrée de la MMA. Et si les autorités du Québec et du Maine donnaient une nouvelle vie à cette voie ferrée. Après tout, le Maine est l'État américain avec lequel le Québec partage la plus grande frontière. Après tout, Pauline Marois a signé une entente avec le gouverneur du Maine en avril dernier:
Le gouverneur de l'État du Maine, Paul LePage, était à Montréal aujourd'hui pour signer un accord de coopération multisectorielle avec la première ministre du Québec, Pauline Marois. Cette entente vient formaliser et renforcer la collaboration entre les deux États dans différents secteurs d'intérêt réciproque, dont le développement économique, l'énergie, le transport, la sécurité, la culture et la Francophonie.
Il faut que la mémoire des disparus et la douleur des survivants servent à quelque chose, qu'elles nous forcent à changer, à développer des rapports plus humains entre nous et avec nos voisins. Et si un convoi quotidien reliait dans les deux sens Searsport, Hampden, Bangor, Brownville, Greenville, Jackman, Lac-Mégantic, Nantes, Lennoxville, Sherbrooke, Magog, Farhnam, St-Jean-sur- Richelieu et Montréal avec à bord des produits d'alimentation, des matières premières, des produits transformés, mais aussi des gens d'affaires, des artisans, des touristes se rendant à la mer sur les côtes du Maine, au centre-ville de Montréal ou à la pêche à Jackman.
Une voie ferrée, ça ne doit pas servir l'industrie automobile, mais plutôt remplir sa mission de transport collectif et d'échanges commerciaux et culturels entre les différentes collectivités. La solution n'est pas de faire dévier le trajet du train pour continuer le transport de produits dangereux, c'est plutôt de garder cet actif qu'est une voie ferrée et une gare pour un village ou une ville et de s'en servir pour se développer durablement.


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