Je crois que l’on ne devrait que très rarement changer l’appellation de lieux publics, car cela diminue l’importance de l’histoire dans la vie d’un peuple.
Il est par ailleurs important de donner le nom de personnes qui ont marqué notre histoire afin que les générations futures se souviennent de leurs origines.
Il arrive aussi que des évènements majeurs imposent des modifications comme ce le fut pour la ville de Berlin en Ontario qui fut rebaptisée Kitchener en 1916 parce que le Canada était en guerre contre l’Allemagne.
La ville de Montréal pourrait s’inspirer de cet exemple pour donner le nom d’un des chefs autochtones qui a signé la Grande Paix de Montréal à la rue Amherst, car ce dernier a orchestré des gestes génocidaires contre les autochtones.
On doit donc comprendre que l’on ne devrait pas changer les noms de lieux publics à la légère.
C’est pourtant ce que s’apprêtent à faire le gouvernement Harper et son haut-parleur québécois Denis Lebel en renommant le pont Champlain en l’honneur de Maurice Richard.
Maurice Richard fait partie de notre histoire. Il fut non seulement un grand joueur, mais il inspira également tout un peuple. Maurice Richard fut l’un de ceux qui apprirent aux Québécois qu’ils pouvaient faire des choses extraordinaires s’ils mettaient les efforts nécessaires en se dépassant, en visant toujours l’excellence. Il mérite donc amplement que l’on immortalise son nom en nommant un lieu public en son honneur.
Ce n’est pourtant pas une raison pour changer le nom du pont Champlain, car ce dernier a été un explorateur exceptionnel non seulement au Québec, mais aussi au Canada et aux États-Unis. On ne doit pas effacer le nom de Champlain.
Si Ottawa veut absolument changer le nom d’un pont fédéral à Montréal, qu’il change celui du pont Victoria. La reine Victoria n’a joué aucun rôle significatif dans l’histoire du Québec.
Je sais bien que Stephen Harper est un fervent monarchiste, mais Denis Lebel devrait lui faire comprendre que les Québécois sont de fervents amateurs de hockey et vénèrent Maurice Richard, que Champlain fait partie de l’histoire du Québec et, finalement, que les Québécois n’ont pas d’attachement envers la monarchie.