Québec et Couscous

Réplique à Jean Louis Perez

Tribune libre

Je ne suis pas certain d'avoir bien lu le dernier billet de Jean-Louis Perez, mais j'écris ceci juste au cas... J'écoute Loco Locass et je repense à leur ardeur, au Moulin à Paroles et c'est là que je comprends pourquoi Jean-Louis Perez est côté de la plaque dans un billet qui me semblait montrer sa peur de nos immigrants musulmans.

Si le Québec reçoit des musulmans, ces derniers sont surtout originaires du Maghreb. J'encourage les Québécois à découvrir les Maghrébins (et les immigrants du Moyen Orient en général), ce sont des gens fantastiques, chaleureux et spirituels. C'est souvent une déchirure pour eux de quitter la chaleur de la Méditerranée, heureusement que nous sommes nous-mêmes très chauds l'été...

Nous avons beaucoup d'affinités avec les immigrants du Maghreb d'ailleurs certains se sentent floués de devoir apprendre l'anglais précisément parce que nous ne sommes pas encore un pays.
Quand on s'appelle Ali ou Amir, avec le teint un peu foncé, qu'on ne parle que peu anglais alors qu'on parle un dialecte, et surtout que l'on écrit et on lit aussi bien l'arabe que le français, mais que l'on a de la difficulté à se trouver du travail, il y a de quoi développer du ressentiment. Qu'allons-nous faire pour qu'ils ne se sentent pas aliénés?
Personnellement, je leur tends la main, je m'intéresse à eux et quand nous parlons politique, c'est pour découvrir qu'ils connaissent comme nous le joug colonial.
Je crois que nous avons bien plus de chance que nous le pensons avec l'immigration française et l'immigration originaire du Maghreb, nous avons un apport francophone et francophile important.
À nous de les gagner à notre cause. N'est-ce pas un beau défi? N'en sommes-nous pas capables?
De l'agneau de Kamouraska dans mon couscous marocain? Mais certainement! Ça vaut mieux en tout cas que de la sauce à la menthe de Sa Majesté...


Laissez un commentaire



10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010

    Le théorème de M. Racine est irréfutable. Pour obtenir un pays, il faut le vouloir. Et pour le vouloir, il faut savoir ce que c'est. Si un groupe dominant est sincère dans son désir d'informer les Québécois sur les avantages d'un pays, il lui faut des moyens de communication. Or, si ce groupe dominant n'a pas pris les moyens de contrôler son message depuis 15 ans, il faut se questionner sur la sincérité de son projet. Au degré de démolition où est rendu le Québec, on peut croire qu'il reste 2 ans à ce Parti Québécois pour passer efficacement son message aux 4 coins du territoire. Faute de quoi, du Pain et des Jeux.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010

    Je me suis trompé dans mon message. Ce n'est pas 25%, mais plutôt 35% de Canadiens-français qui ont voté, malgré TOUT, pour le PLQ dans Kamouraska-Témiscouata le 29 novembre 2010.
    Je persiste et signe: s'en prendre à l'immigration, c'est refuser de voir le problème premier qui est qu'il y a beaucoup de Canadiens-français qui ont peur de perdre leurs montagnes rocheuses et leurs pensions, mais en même temps, même s'ils vivent en Beauce, par exemple, loin des Arabes et des Juifs, ont peur de l'immigration.
    On ne peut pas à la fois vouloir fermer les portes à l'immigration, rester dans le Canada, qui est par définition multiculturel et ouvert au "melting pot", et être fédéraliste. Un fédéraliste au Québec est per se quelqu'un qui accepte la constitution multiculturaliste Canadian. Ça veut dire qu'ils acceptent que le Canada a deux langues officielles et que la loi 101 passe après cette constitution.
    Imaginez un végétarien qui insiste pour se tenir au Saint-Hubert BBQ parce que c'est le restaurant le plus près de son domicile, et qui chiale parce qu'on n'y sert pas de tofu.
    La seule façon de pouvoir mieux intégrer les immigrants est de faire du Québec un pays. C'est vrai que si le Québec demeure une province, les chances d'intégrer les immigrants sont assez minces.
    Si le Québec n'est pas un pays, si le référendum de 1995 n'a pas passé, c'est bien plus à cause de certaines régions à majorité francophone historiquement canadienne-française qui ont voté NON que le "vote ethnique".
    En 1995, dans "Chaudière-Appalaches le OUI n'obtient qu'une courte majorité de 51,3% du vote francophone et le NON l'emporte dans les circonscriptions de Beauce-Nord, Beauce-sud, Bellechasse et Montmagny-Ulslet."(1)
    C'est à cause des arabes et des juifs ça? Pas vraiment!!! Non, c'est à cause des colonisés contents. C'EST UN FAIT. Si ces habitants de Canadiens-français avaient voté pour le oui à 60%, le Québec serait un pays aujourd'hui.
    En conclusion, mon message est simplement ceci: avant de s'en prendre à l'immigration, je crois que certains ici devraient plutôt regarder du côté des véritables Canadiens-français de Chaudière-Appalaches, Beauce-Sud, Beauce-Nord, Bellechasse ou encore Montmagny-lslet.
    Je comprends entièrement la critique du fait que la communauté anglophone au Québec ait voté à 99% pour le NON, et que s'il y avait un nouveau référendum, le résultat serait le même. Je comprends la frustration. Ça me frustre aussi.
    Mais la question de l'immigration, tant que le Québec n'est pas un pays, je crois que c'est inutile d'en parler parce que ces immigrants arrivent au Canada en premier lieu. Il faut accepter ce fait.
    C'est clair que s'il y avait un référendum demain, plusieurs immigrants qui ont voté oui en 1995 voteraient maintenant non.
    Il faut convaincre les "Canadiens-français" que l'on ne peut pas à la fois critiquer l'immigration et être fédéraliste. C'est incompatible.
    Faire du Québec un pays, c'est justement pour empêcher l'ethnicisation des francophones du Québec. C'est pour pouvoir dire "vous arrivez pays au Québec et ça se passe en en français."
    Pour pouvoir le faire, il faut que le Québec soit un pays. On peut le faire avant, comme avec la loi 101, mais il faut être consistant. Si les anglophones votent à 99% contre un pays Québec, peut-être qu'il faut convaincre les Canadiens-français que de voter à 60%, eh ben, ça ne suffit pas. Il faudrait que les Canadiens-français votent à 65%, 70% pour faire contre-poids aux anglophones et aux nouveaux arrivants.
    L'ADQ est la représentation parfaite de toute l'absurdité. Voter ADQ, pour l'autonomisme, c'est vouloir se tenir au St-Hubert BBQ et demander à manger du Tofu.
    Il faut que les citoyens du Québec comprennent ça une fois pour toute: vous faites un pays ou vous accepter la constitution canadienne et votre très éventuelle assimilation.
    Mais de grâce, lâchons les immigrants. Eux, je le répète, arrivent au Canada, et quand ils votent non, quand ils veulent construire des mosquées, vivre reclus, en petites communautés, etc, c'est bien de valeur, mais ce sont eux qui sont consistants avec leurs actions.
    Ainsi, moi je n'ai personnellement aucun problème à ce que le Parti Québécois, par exemple, dise à la population ceci:
    "Les anglos et une bonne partie des immigrants ne veulent pas faire de pays avec le Québec. Il faut respecter leur choix car ils sont au Canada, jusqu'à nouvel ordre. Par contre, c'est important que NOUS, les "Québécois" (ou Canadien-français du Québec) votions en masse, tout comme les anglos, en faveur de faire un pays Québec. Si vous ne votez pas pour que le Québec devienne un pays, il est vrai que vous allez garder vos montagnes rocheuses, mais il viendra le jour pas si lointain où le francophone du Québec sera vu par le reste du Canada et l'immigration au Québec comme une ethnie, des immigrés dans leurs propres terres."
    Simple, pas de mensonge, et malgré les apparence, ce n'est même pas du populisme. C'est la vérité.
    Est-ce que c'est trop demandé aux Canadiens-français de voter à 75% pour faire du Québec un pays?
    (1) http://www.pum.umontreal.ca/apqc/95_96/drouilly/drouilly.htm

  • Marcel Haché Répondre

    19 décembre 2010

    @ Sylvain Racine
    Y a bien plus imbécile que les canadiens-français qui ont voté non au référendum.
    Y a ces québécois et ces québécoises qui pensent que les nouveaux arrivants vont se convertir en masse en indépendantistes.
    Si l’immigration avait un sens pour Nous, on se demande pourquoi les canadiens-français, les québécois, les Tremblay d’Amérique n’y ont pas pensé avant. Imaginez-vous donc que le Québec fut déjà une terre d’émigration.Informez-vous.
    La solution serait, si on vous suit bien, d’augmenter les quotas d’immigration, les doubler et, tant qu’à y être, les tripler, de façon certaine à multiplier les indépendantistes.
    Où vivez-vous donc et de qui vous moquez-vous pour Nous mépriser autant ?

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    Est-ce que les autres musiciens de Loco locas deviennent Arabes parce qu'ils jouent avec Chaffik ?
    Alors pourquoi Chaffick devient Québécois en jouant avec les autres ?
    Peut-on, S.V.P. respecter nos origines à chacun ? Comment s'enrichir culturellement si on se renie ?

  • L'engagé Répondre

    19 décembre 2010

    Ce texte était délibérément candide, car pour « Monsieur et Madame tout le monde » qui ne côtoie pas l'immigrant tous les jours on peine justement à faire la distinction entre Perses, Libanais, Marocains, Irakiens (quelle que soit leur religion) tout ça ce sont des «Arabes».
    Un lecteur pensant me corriger me signale que Chaffik est «d'origine chrétienne», voilà qu'il reproduit lui-même la ségrégation confessionnelle libanaise. N'est-ce pas contradictoire?
    Tout ce que je veux dire, c'est que ces immigrants francophones se sentent trahis quand ils constatent la difficulté de l'intégration, qu'ils se rendent compte qu'on préfère le c.v. d'un anglophone au leur et qu'à force de vivre le rejet il est normal qu'ils renouent avec une certaine pratique religieuse.
    Le Québec n'a absolument pas l'hypocrisie de la France qui s'est peuplée d'une main-d'oeuvre bon marché avec un patronat qui visait à augmenter le bassin de travailleurs et qui s'est moqué justement de s'intéresser à l'intégration de ces immigrants-là.
    Nous n'avons pas avec eux ce même rapport colonial condescendant, il n'y a donc pas de raison que nous ne sachions faire d'eux nos alliés.
    Alors on peut être l'adversaire dans la sphère publique de ce qui est incompatible avec les valeurs de notre société, lorsqu'il y a conflit, et chercher s'en faire des amis dans la sphère privée.
    Chaque immigrant originaire du Maghreb que je rencontre n'a pas à subir l'irritation que je ressens parce la mosquée des Pakistanais dans mon quartier génère des problèmes de stationnements tous les vendredis.
    J'écris cela parce qu'un ami à moi, Français, a les blues, peut-être va-t-il rentrer. Depuis quelque temps on magasine ensemble chez Adonis (un marché. libanais) et cette maigre expérience commerciale lui rappelle sa Méditerranée (c'est un Provençal). Mon ami est évidemment indépendantiste, mais si lui qui a un travail, des amis et vit ici depuis 7 ans a malgré tout encore du mal à se sentir chez lui, qu'est-ce que ça doit être pour les autres?

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    Mon problème à moi, ce ne sont pas les allos, les anglos, les juifs ou les arabes.
    Ce sont les Canadiens-français imbéciles heureux qui ont voté non en 1995. À ceux-là il faut ajouter les imbéciles qui votent pour le parti conservateur et le parti libéral au fédéral et pour le PLQ au provincial. Pensons aux 25% qui ont voté pour le PLQ dans Kamouraska-Témiscouata récemment. C'est EUX le problème!

  • Réjean Labrie Répondre

    19 décembre 2010

    M. L'engagé,
    on croirait lire l'équivalent de l'émission de propagande ouvertement multiculturaliste "Des kiwis et des hommes" diffusée sur le réseau fédéral, où on voit souvent au même moment à l'écran 4 étrangers et un seul Canadien-français, le naïf Francis Reddy extasié devant cet enrichissement si nécessaire à la nation chétive et rachitique que nous sommes.
    Rappelons que la survie culturelle d'une nation passe le renforcement des caractéristiques propres à son identité séculaire, pas par sa dilution ni sa fragmentation graduelle qu'engendre l'immigration massive tiers-mondiste mal contrôlée.
    Réjean Labrie

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    C'est ce que j'appelle l'erreur historique. L'erreur historique des Tremblay d'Amérique.
    Historiquement, les immigrants ont toujours refusé d'apprendre notre langue alors on s'est dit: on va régler le problème à la base, on va aller chercher des francophones. Comme ça on aura pas à se battre pour la leur enseigner. On a juste oublié deux choses:
    1) La plupart de ces francophones ne sont pas de langue maternelle française; le français est leur langue seconde comme l'anglais pour nous.
    2) Pour la plupart, la base de leur identité est religieuse et non linguistique comme jadis pour nous le catholisme était à la base de notre identité pré-Révolution tranquille.
    En France, la grande majorité des Musulmans parlent français, idem en Belgique. En Grande-Bretagne, la grande majorité des Musulmans parlent anglais. Pourtant ça ne marche pas. On s'enfonce encore un peu plus à chaque année
    Ca ne marche pas parce que la base identitaire est religieuse et non linguistique. Idem en Allemagne, en Hollande, au Danemark, en Suède, des pays hyper-tolérants hier encore qui s'enfoncent chaque jour encore plus profondément dans les conflits ethniques. A brailler.
    La ville de Montréal compte maintenant plus de mosquées que d'églises catholiques encore ouvertes. Si la tendance se maintient, si rien n'est changé, le Québec va compter 500,000 musulmans en 2030. C'est l'équivalent de la ville du maire Labeaume! Pas dans cent ans, dans 20 ans.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 décembre 2010

    Il faudrait que l'engagé sache qu'il y a beaucoup des chrétiens au Liban et en Égypte. En Égypte, les Coptes sont persécutés par la majorité sunnite. Les chrétiens sont persécutés et sont considérés commes des citoyens de deuxième classe dans tous les pays arabo-musulmans.
    Chaffik de Loco Locass est un Québécois d'origine chrétienne du Liban ( Maronite).
    Par ailleurs, votre message est très beau mais il est empreint de naïveté. Combien y a-t-il d'écoles musulmanes au Québec ? Plus d'une dizaine dont une école primaire à Sainte-Foy. Il y avait seulement une école primaire musulmane en 1990 au Québec. Depuis 10 ans, la croissance est phénoménale. Est-ce cela l'intégration au Québec? J'ai toujours pensé que l'intégration se faisait principalement à l'école. Comment se fait-il que les Vietnamiens, Chinois, Haitiens ou Latinos ne sont pas intéressés à avoir leur propre école ghetto ?
    Les garderies confessionnelles sont de plus en plus nombreuses à Montréal. J'imagine que c'est le progrès..
    Bouchard-Taylor sont heureux et le Québec s'en porte mieux pensent-ils..?
    http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/rima-elkouri/201012/04/01-4349217-les-ecoles-ghettos.php
    http://musulmansgrandmontreal.net/mgm/list/ecoles

  • Archives de Vigile Répondre

    18 décembre 2010

    Personnellement, je milite pour l'adoption au Québec des lois économiques islamiques.
    C'est la perfection.
    Mais tout ce qui a trait aux valeurs sociales doit être laissé à la société. L'État a pas d'affaire là dedans. Que les groupes s'arrangent entre eux et payent eux-mêmes leurs caprices culturels et religieux.