Québec, mars 2002 - Je viens de visiter votre site internet et je trouve curieux qu'on y invite encore les internautes à venir fêter la Fête nationale de l'an dernier ! Le Mouvement est-il tellement exsangue qu'il est incapable de modifier son site, neuf mois après que ladite fête est terminée ? L'image véhiculée n'est pas des plus dynamiques...
En outre, il semblerait que le thème retenu pour cette année sera encore et de nouveau : “Et si on se lançait des fleurs...?” - Il semble qu'un ministre en ait fait récemment mention. Pareil thème, qui sévit depuis quelques années déjà – accompagné d'une affiche on ne peut plus explicite –, donne du Québec l'image d'une gentille garderie, un gros réservoir d'enfants et d'enfantillages dans l'est de l'Amérique du nord. Le Québec n'est pas une nation, c'est une crèche, un jardin d'enfants, plein de fleurs mièvres et de jolis petits minois…
Ce n'est pas avec ce genre de concepts qu'on va se faire respecter en Amérique du nord. À Ottawa, ce ne sont pas des enfants mais des hommes qui commandent; et je ne parle pas de Washington. Une nation normale, quand elle célèbre sa Fête nationale, ne donne pas l'image d'une garderie. Le 14 juillet, est-ce que la France demande à ses citoyens de se lancer des fleurs ou quelque chose d'analogue ? Est-ce que le Jour de l'Indépendance américaine, une affiche mièvre comme celle de la Fête nationale du Québec serait même concevable aux États-Unis ?
Nous manquons de beaucoup de choses au Québec, y compris dans le domaine des vertus. Deux de ces dernières qui nous font souvent défaut – et que les Romains considéraient comme des plus importantes – sont la Force d'une part et l'Honneur de l'autre. Pourquoi le thème de la Fête nationale du Québec ne porterait-il pas les Québécoises et les Québécois à développer ces deux vertus de Force et d'Honneur ?
Peut-être bien qu'on s'en est maintenant assez lancé, de fleurs ?
Léonce NAUD, Québec