Toute personne habitant le même territoire? Toute personne issue d’une même provenance? Toute personne acceptant de vivre un même lieu avec les mêmes valeurs?
Le Québec forme-il une nation? Le québécois forme-il un peuple?
Le sens moderne de nation est assez proche de celui de peuple, mais ajoute souvent l'idée d'État (souhaité, autonome ou indépendant)1.
En effet, un peuple peut se concevoir, ou non, en tant que nation, et, à ce titre, se doter, ou non, de la structure d'un État. On peut ainsi définir, dans une acception minimale, la nation « comme une communauté humaine qui se reconnaît des traits communs, culturels ou ethniques, au nom desquels elle veut constituer une entité politique souveraine. »2
Donc, les anglophones du Québec sont-ils Québécois? Je peux répondre que non, suite à leurs propres agissements politiques et culturelles envers le peuple qui forme la majorité du Québec. Ils ne s’assimilent pas, ils ne s’intègrent pas, ils demeurent dans leurs ghettos, surtout de Montréal. Il y a aussi les immigrants qui en grande majorité prennent ce chemin de vouloir vivre isolé de la majorité française. Ils parlent la langue…parce qu’on les force à le faire, pas par volonté propre, ni par amour.
Certes ils habitent le même territoire et certains avanceront qu’ils sont Québécois. Mais on doit se constituer Québécois. Si la volonté de ne pas vivre des valeurs communes, ils ne sont donc pas Québécois. Ils affirment volontiers qu’ils sont d’abord Canadians. On peut faire partie d’une nation ou d’un autre, mais pas les deux. Le bon petit citoyen qui répond qu’il est Québécois…et Canadien…et bien c’est ça, il est Canadien, pas Québécois. Il doit choisir ses valeurs et son appartenance mais il ne peut pas faire à semblant de faire partie des deux; c’est un ou l’autre.
Ceci est un gros problème pour le Québec car on demande aux immigrants de faire ce choix alors que nous-mêmes ne l’avons pas fait.
Québécois ou Canadien français?
Pour le Nouveau dictionnaire universel des synonymes de la langue française de François Guizot (1822) : « un peuple est une multitude d'hommes, vivant dans le même pays et sous les mêmes lois. Une nation est une multitude d'hommes, ayant la même origine, vivant dans le même État et sous les mêmes lois3.
La notion de Canadien français ne répond à ni un, ni l’autre de ces définitions.
Il n’a pas d’aspiration à vivre en un état distinct canadien. Il n’est pas structuré en état distinct. Il n’est pas sous les mêmes lois d’un seul état. Il ne forme pas une nation, à peine une race. Surtout qu’on sait que cette appellation vient des Anglais. Avec l’aide du clergé en 1885 qui forçait les Canadiens à se nommer Canadiens français pour venir appuyer les Métis du Manitoba. À contrecœur, beaucoup de Canadiens se sont conformés. En tout et partout les anciens Canadiens auront porté le nom de Canadiens français que 85 ans de 1885 à 1960. Le nom Québécois fête déjà son 62e anniversaire! Que dire du nom d’origine : de 1601 à 1885, quelques 280 ans! Au fait le terme Canadien français ne représente même plus les Acadiens et ça depuis 1881. Ce terme est tombé dans la désuétude car il ne représente rien qu’une poigné de gens à l’extérieur du Québec voué à l’extinction. Le terme est répandu que pour 85 ans sur toute l’aventure Nord-Américaine qui dure depuis plus de 400 ans!
Seulement un quart de toute notre présence ici.
Pour la même raison qu’il n’a pas au Canada, UNE Première Nation. Il y a plusieurs premières nations. Des nations avec un rattachement au territoire.
Le Québécois répond aux deux définitions, au niveau du peuple, et au niveau de la nation. Suffit de faire valoir la volonté d’en faire partie.
Le Québécois répond aux deux définitions, au niveau du peuple, et au niveau de la nation. Suffit de faire valoir la volonté d’en faire partie.
Pour le Dictionnaire de la langue française, la nation est un « ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique4.
Pour le Dictionnaire Hachette, « la nation est une communauté humaine caractérisée par la conscience de son identité historique ou culturelle, et souvent par l'unité linguistique ou religieuse. »
Être Québécois répond à ces deux définitions. Répondre Canadien sur le territoire québécois pose problème car il y a ici deux nations qui se rencontre. Deux nations sur un même territoire cause des frictions car une sera toujours dominante de l’autre. La nation dominante laisse-t-elle de la place à la nation dominée? Comment, la dominée, peut-elle survivre, voir éclore?
Aujourd’hui, les effets néfastes viennent de plusieurs sources. Le nombre d’immigrants, la dominance des télécommunications anglaises, l’utilisation de la langue, la votation proportionnelle, des partis politiques prônant l’abolition de normes sociales acceptables, l’attraction d’une langue seconde qui prédomine sur la principale, le manque d’exigence envers les nouveaux venus, etc. Le tissu social viable est constamment mis à rude épreuve.
Les critères évoqués ci-dessus ou une partie d’entre eux (identité historique, culturelle, linguistique, religieuse, géographique) ne peuvent à eux seuls caractériser une nation. Il y a aussi un système de valeurs, souvent résumé en une devise et qui repose sur un contrat social implicite entre les membres de la nation. Pour certains sociologues le seul critère déterminant est subjectif : il faut que les membres d’une communauté soient convaincus qu’ils relèvent d’une même appartenance nationale.
Certaines communautés ou sous-ensemble d’une communauté revendiquent l’appartenance à une nation alors qu’elles dépendent d’un État géographiquement plus étendu (Ex : les Basques, les Québécois, les Ecossais, les Catalans, les Flamands, les Corses…) Elles peuvent trouver une relative autonomie au sein d’institutions fédéralisées. Source Toupie.org)
On parle bien de plusieurs critères pour former une nation identitaire. On parle bien ici, dans les exemples, de Québécois, pas de Canadiens-français car ceci n’est pas viable à plusieurs niveaux pour former une nation.
Qui est Québécois? Celui qui remplit les critères de base d’une nation et essentiellement ceux qui veulent réellement en faire partie et qui est prêt à faire l’effort pour faire vivre cette réalité.
- Dictionnaires_Le_Robert
- Pierre-Marie Delpu, Nations, empires, nationalités, Nathan, 2019, 191 p. (ISBN 978-209-172858-2), page 34
- « Nouveau dictionnaire universel des synonymes de la langue française [archive] » de François Guizot - 1822, page 19
- https://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/nation/
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