Monsieur Parent, après lecture de vos propos, je me demande, tout bêtement, si vous… vous comprenez.
Moi-même, qui suis assez intéressée par la chose politique pour avoir étudié en «sciences-po» quelque temps, je n'ose pas écrire sur Vigile. Et j'ai même peine à laisser des commentaires sous les articles que pourtant, je lis. Et loin de blâmer quiconque pour cela, je suis la première à me questionner à cet effet. Profondément. Car je sais que je ne suis pas la seule à se sentir comme cela.
Est-ce parce que ça joue dur ? Parce que je ne trouve pas mes mots ? Parce que j'ai la trouille ? Je ne sais pas. Mais une chose est certaine, dès que je vois ma mère, Nicole Hébert, prendre la plume ici et se jeter dans l'arène tête baissée, le coeur veut me lâcher et j'ai envie de me fermer les yeux pour ne rien voir… (ou plutôt ne rien lire ! ) tellement tout cela me semble relever du combat de boxe.
Non mais est-ce vraiment à cela que nous voulons en venir avec notre action politique, monsieur Parent ? À qui cognera le plus dur ? À qui aura la tête de l'autre ? J'aurais envie de dire… à qui «pissera» le plus loin ? Et au bout du compte, est-ce vraiment utile à cette «Cause» qui nous est chère à tous et toutes ?

De cette démarche de www.independantes.org, vous avez retenu l'exclusion. Et peut-être, à première vue, est-ce cela qui parait… Mais quand on y réfléchit, quand on se donne la peine de penser autrement, avec ouverture comme vous le dites vous-même, peut-être peut-on voir autre chose ?
Vous qui semblez si prompt à la réflexion et si rapide en paroles, vous êtes-vous seulement demandé pourquoi les femmes ne sont pas au rendez-vous sur Vigile, ou ailleurs quand il s'agit de parler d'Indépendance, voire même de politique ? N'y voyez vous pas quelque chose à comprendre ? Un défi à relever ? Une clef à saisir qui pourrait nous ouvrir d'autres portes à TOUS et TOUTES ?
Car on peut parler longtemps monsieur Parent, et haut, et fort, et mettre son poing sur la table pour faire trembler tout le monde… Au jour J, le vote, lui, s'exprime en silence. Alors au lieu de crier, peut-être ferions-nous mieux de tenter de comprendre ce qui se passera ce jour-là, dans leurs têtes à elles également.
C'est comme ça que je vois la démarche d'independantes.org
Et vous savez quoi ? Même si ce site fermait demain matin, il n'aurait pas été vain. Car il m'aura poussée, moi, à «oser» prendre la parole le temps d'un commentaire et déjà, à plusieurs autres femmes, de s’exprimer pour la première fois sur un site web. Et n'est-ce pas ce que nous souhaitons d'abord: convaincre ?
J'ai espoir qu'un jour les femmes trouveront leurs mots et que «leurs» paroles s'exprimeront. Au pluri-«elles». Différentes, variées, uniques.
Et ce jour là alors, peut-être serons-nous plus près du but que jamais, Monsieur Parent.
Virginie Hébert