Royal voit en Sarkozy un «gamin m'as-tu-vu»

Dans un livre au ton acerbe, l'ex-candidate à l'Élysée égratigne Martine Aubry et s'en prend violemment au chef de l'État, qualifié de «petit gamin heureux au milieu de ses nouveaux jouets, avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique».

Sarko décore Charest - février 2009

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->http://www.lefigaro.fr/politique/2009/01/28/01002-20090128ARTFIG00559-royal-voit-en-sarkozy-un-gamin-m-as-tu-vu-.php]«Martine Aubry me regarde toujours comme quand j'étais sa sous-ministre»,
déplore notamment Ségolène Royal dans un livre à paraître le 5 février.
(François Bouchon / Le Figaro)

Dans un livre au ton acerbe, l'ex-candidate à l'Élysée égratigne Martine Aubry et s'en prend violemment au chef de l'État, qualifié de «petit gamin heureux au milieu de ses nouveaux jouets, avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique».

Ségolène Royal sort le bazooka. Dans le viseur, Nicolas Sarkozy, mais aussi Martine Aubry et d'autres socialistes. Dans un livre d'entretiens intitulé «Femme debout» (Ed. Denoël, en librairie le 5 février), dont le Nouvel Observateur publie jeudi les bonnes feuilles, et comme le site Bakchich s'en fait l'écho, elle multiplie les phrases acides contre celui qui l'a battu à l'élection présidentielle.

«Quand il m'a reçue à l'Élysée, peu après la défaite, pour parler de l'Europe, je l'ai trouvé assez médiocre dans le comportement. Il n'y avait pas de hauteur, d'allure, d'élan, de fair-play. (...) Il était là, les bras ballants, à m'offrir des chocolats, à essayer de me faire parler de ma séparation d'avec François Hollande, à dauber sur des journalistes, à exhiber sa montre et à me dire qu'il était là mais qu'il aurait pu être ailleurs, à faire du fric», raconte-t-elle.

«Sarkozy, le môme qui a gagné le pompon sur le manège»
Elle poursuit son portrait au vitriol. «Il est bien plus fade qu'on ne le croit. Sa force vitale est impressionnante, mais c'est vraiment un m'as-tu-vu (...) Un petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège. Avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique, son déguisement de cow-boy», se moque Ségolène Royal. «Il est monté sur le plus grand cheval et il a décroché le pompon». Une charge violente dans un ouvrage où elle n'épargne pas non plus certains de ses camarades socialistes.

Martine Aubry ?
Elle «me regarde toujours comme quand j'étais sa sous-ministre. Elle le pense vraiment. Il y a eu une primaire, une campagne présidentielle, un score plus qu'honorable et je suis sa sous-ministre. Elle ne me regardera jamais autrement», déplore la présidente de Poitou-Charentes. Dans le gouvernement Jospin, Ségolène Royal avait été ministre déléguée à la Famille, à l'enfance et aux personnes handicapées, relevant du ministère des Affaires sociales dirigé par Martine Aubry.

«Lang manipulateur», «Jospin irrationnel» sur le PS «Je ne supporte pas les manipulateurs et les geignards... Le summum, c'est Jack Lang qui a instauré le harcèlement en stratégie de conquête. Dix, vingt, trente coups de fil, matin, midi et soir. On finit toujours par céder. Très efficace mais totalement insupportable», ajoute-t-elle encore à propos de celui qui était pourtant son «conseiller spécial» pendant la présidentielle… Quant à Lionel Jospin, «il a été un très grand premier ministre, il est très bon sur beaucoup de dossiers», reconnaît-elle. Avant de lui lancer une ultime salve, comme aux autres : selon elle, l'ancien chef de gouvernement «devient irrationnel sur le parti. Il mute et perd toute sa grandeur».
Ségolène Royal n'en oublie pas pour autant la prochaine élection présidentielle.
Elle ironise sur Laurent Fabius, en le qualifiant d'abord sérieusement de «brillant»,«probablement l'un des plus cultivés». «Et il reste là, enfermé, caché maladroitement derrière Martine pour le congrès, et on se demande bien ce qu'il peut encore espérer», lui assène-t-elle dans la foulée.

Elle étrille également les «éléphants» socialistes : «la décomposition du PS, au fond, ils s'en moquent (...) Ils pensent que l'agonie sera tellement lente qu'ils ramasseront inévitablement la mise.» Finalement, elle ne voit personne lui contester le leadership pour 2012. «S'il y en a un de meilleur que moi, qu'il y aille, je ferai même sa campagne. Mais pardon, pour le moment, je ne vois pas».

«Ségolène Royal : «J'en ai marre !»


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