Madame Pauline Marois, première ministre du Québec
Madame la Première ministre,
Hier matin, dans le journal La Presse en lien avec votre promesse électorale et ces 2 nouveaux paliers d’imposition prévus s’adresser aux 3,5 % de ces contribuables Québécois réputés parmi les plus riches; le journaliste Patrick Lagacé — suite à une intéressante entrevue avec le professeur Luc Godbout de la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke — soulevait l’inéluctable débat à faire au Québec quant à la fiscalité, mais aussi l’évasion et les paradis fiscaux.
En ce sens, j’ai une avenue de « gouvernance souverainiste » et une option socio économique tout à fait qui novatrice à vous proposer et à approfondir. Celle-ci pourrait même confondre totalement tous les analystes de la classe politique et médiatique qui ont précipitamment jugé de la « faiblesse » de votre nouvelle équipe économique ministérielle.
Ainsi et au lieu d’un référendum sur notre éternel dilemme identitaire, trop exigeant pour certains!, pourquoi ne pas réaliser — d’ici les 18 à 24 prochains mois d’un habituel gouvernement minoritaire — un vaste référendum d’initiative populaire (RIP) sinon un vaste sondage d’opinion (Léger Marketing?) concernant un partenariat sinon une annexion des îles antillaises Turques-et-Caïques au Québec?
L’idée serait de relancer en quelque sorte celle qu’avait léguée M. Marcel Léger, ex-ministre du Tourisme sous René Lévesque. Le père du réputé sondeur et de votre nouvelle ministre de la Famille avait signé, sans succès, une entente pour gérer l’île d’Eleuthera aux Bahamas. Ne serait-ce pas maintenant « À nous de choisir », comme le rappelait si bien votre récent slogan de campagne et tâter notre opinion sur ce que pourrait être une association, une annexion pure et simple, une entente économique ou une union politique avec cette colonie britannique de Turques-et-Caïques, cet archipel de 30 ilots de coraux en plein cœur des Caraïbes?
« Une idée totalement saugrenue », me direz-vous pour tous ces milliers de Québécois en mal permanent de soleil? Aucunement. Perdre nos Rocheuses pour gagner des îles « paradisiaques », le choix est simple non? Même les concitoyens et amis du Ouest-De-L’Île avec qui vous vous êtes engagés à respecter tous leurs droits voteraient OUI à 97 % pour une telle proposition.
Cela fait même près de 100 ans que ce peuple antillais a un œil sur le Haut et le Bas-Canada. En effet, en 1917, le premier ministre canadien, Robert Borden, évoquait un possible rapprochement entre le Canada et ces îles; deux nations alors membres du Commonwealth. En 1974, à la demande des insulaires turques, un député canadien a déposé à la Chambre des Communes un amendement en ce sens. Tout aussi sérieusement, en 2004, les trois partis politiques représentés au Parlement de la Nouvelle-Écosse ont été jusqu’à voter à l’unanimité une invitation aux habitants de ce territoire britannique d’outre-mer à se joindre à cette province de l’Atlantique (1)! Ne seriez-vous pas vous aussi tentée, Madame la première ministre ou votre députée de Taschereau, Madame Agnès Maltais, responsable de la Capitale-Nationale de déposer à l’Assemblée nationale un projet de loi de gouvernance ou de bonne souveraineté-association avec ces îles?
En 1986, les habitants des Turques-et-Caïques votaient à 90 % en faveur d’une annexion au Canada.
L’idée est des plus contemporaine et d’actualité dans ce contexte international où de plus en plus d’États et de nations, petits et grands, cherchent à former et à conclure toutes sortes d’alliances et de partenariats.
Ainsi, en 1986, 90 % des 36 605 habitants des 30 îlots des îles Turques-et-Caïques ont voté en faveur d’une annexion au Canada. Ces 36 605 nouveaux contribuables ne seraient-ils pas trois fois plus nombreux que la population totale de nos Îles-de-la-Madeleine; un territoire que l’ex premier ministre du Québec, Monsieur Lucien Bouchard, perçoit gorgé de réserves pétrolières et gazières alors que l’époque est aux énergies vertes et durables? Ces îles Turques-et-Caïques ne sont-elles pas des îles plus populeuses que cette 13e « province » qu’a été, le 1er avril 1999, l’inuktitut Nunavut canadien? La superficie de ces îles Turques-et-Caïques n’est-elle pas équivalente à celle de toute l’île de Montréal? Sa capitale Cockburn Town n’est elle pas, à vol d’avion, plus près de Québec-capitale qu’Ottawa l’est de Vancouver ou même Cap-aux-Meules de l’Aéroport international Jean-Lesage?
Bien sûr une telle idée exigerait de notre part d’offrir plus de places en garderies dans cette capitale touristique qu’est Providenciales, mais aussi plus d’assurance maladie ou plus d’assurance automobile, surtout qu’on y roule à gauche dans ces îles britanniques! Mais ô combien notre balance commerciale avec cette partie des Antilles serait moins déficitaire justement par ce tourisme réputé, mais aussi cette pêche à la langouste et mieux, tous ces fabuleux services financiers off shore, refuges et abris fiscaux pour banques multimilliardaires et entreprises millionnaires qui naviguent annuellement dans des millions de profits. Vous imaginez cette mine d’Or, pour le Québec uniquement, d’une infinitésimale taxe « Tobin » de 0,05 % à 0,2 % seulement sur les transactions boursières et devises transitant par ces îles Turques-et-Caicos; comme le préconise depuis 40 ans le professeur américain James Tobin, Prix Nobel d’économie?
À titre de seul exemple, plusieurs membres de la famille du Groupe maritime Verreault aux Méchins en Gaspésie ne connaissent-ils pas depuis l’an passé des démêlés avec la justice et l’Autorité des marchés financiers du Québec pour récupérer certains actifs réalisés par un avide avocat investisseur dans cette Fondation Fer de lance, bien inscrite dans le paradis fiscal des îles Turques-et-Caïques (2)? N’est-ce pas la même propriétaire de ces chantiers, Madame Denise Verreault, reconnue auparavant pour ses affininités politiques notoires avec le Parti libéral du Canada (PLC) qui, lors de la dernière élection fédérale préférait, selon Radio-Canada (3), passer plutôt au Comité de financement du Parti conservateur de Monsieur Harper, flairait alors de lucratifs contrats militaires de constructions de frégates de guerre… qui ont plutôt amerri à Halifax?
Une souveraineté-association ou partenariat avec une île qui transige en plus en dollars US — en quasi-parité avec le dollar canadien — ne serait-ce pas une façon toute « Made in Québec » et un début d’opérationnalisation de cette taxe « Tobin » et contrer cette odieuse spéculation parmi ce Concert des Nations? D’ailleurs, onze pays du G20 appliquent déjà différentes taxes sur les transactions financières, toutes unilatérales. Le Royaume-Uni a ce que l’on appelle « le stamp duty », un impôt de Bourse s’appliquant aux actions de nationalité britannique qui rapporte chaque année entre 4 et 6 milliards d’euros. La Corée taxe les transactions sur les actions, l’Inde les produits dérivés, tandis que le Brésil inclut les obligations.
Ne serait-ce pas aussi une manière toute « Québec inc. » de contrer cette seule et unique commission des valeurs mobilières « All Canadian », si chère à ce gouvernement « pro Empire Britannique » de M. Harper, pourtant si diminué politiquement avec 5 députés seulement au Québec et élu par moins de 40 % des Canadiens et Canadiennes? Un gouvernement pétro créationniste qui de surcroît a préféré déjà, à l’encontre des intérêts (et des impôts des contribuables) du Québec, subventionner le développement hydroélectrique et le futur transport interprovincial qui proviendront des chûtes Churchill au Labrador.
Entrevoyez-vous, Madame Marois, aborder tous ces profonds litiges avec M. Harper lors de votre premier et prochain rendez-vous avec le premier ministre canadien, ironiquement en terre africaine, lors de ce Sommet des Chefs d’État de la Francophonie prévu en octobre à Kinshasa au Congo, pays actuellement rongé par différentes guerres et un bilan historique de morts entre autres en raison de son sous-sol absolument convoité par de gigantesques transnationales minière, pétrolière et gazière étrangères?
Sinon, prévoyez-vous tout juste après ce Sommet, gagner ou offrir tout appui que ce soit à François Hollande, Président de la France et ardent défenseur de cette taxe Tobin qui vous accueillera aux marches du Palais de l’Élysée; président qui partage des intérêts communs avec vous quant à ce chantage actuel de ces « oligarques exilés fiscaux » qui refusent la promesse du Président socialiste de taxer à 75 % les plus hauts revenus?
Lors de ce Sommet, je ne peux que vous inviter humblement et en toute sincérité à oser montrer à la face du monde que le Québec est ouvert à de nouveaux modèles de fonctionnement socioéconomique, environnemental et politique tout en respectant bien sûr les quatre piliers de votre Plan d’action gouvernemental que sont : l’Intégrité, l’Identité, la Prospérité et la Solidarité.
Gérard Briand, arr. Rosemont—La Petite-Patrie, le 24 septembre
(1) http://www.cbc.ca/news/canada/story/2004/04/22/turkscaicos_040422.html
(2) http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201207/13/01-4543540-denise-verreault-poursuit-lavocat-jean-pierre-desmarais.php
(3) http://elections.radio-canada.ca/elections/federales2011/2011/04/13/010-verreault-appuie-conservateurs.shtml
Copies conformes :
• Monsieur Nicolas Marceau, ministre des Finances et du Revenu
• Monsieur Alexandre Cloutier, ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes
• Monsieur Jean-François Lisée, ministre des Relations internationales et responsable de la région de la Métropole
• Madame Diane De Courcy, ministre des Communautés culturelles et de l’Immigration,
• Madame Nicole Léger, ministre de la Famille et des Services sociaux
• Monsieur Pascal Bérubé, ministre délégué au Tourisme
• Madame Suzanne Proulx, députée de Sainte-Rose et adjointe parlementaire à l’Intégration des nouveaux arrivants
Taxation de la richesse
Si Québec réalisait plutôt une souveraineté-asso avec les îles Turques-et-Caïques?
Tribune libre
Gérard Briand46 articles
L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitai...
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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.
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2 commentaires
Robert Bertrand Répondre
27 septembre 2012La souveraineté association n'est-ce pas l'internationalisation de notre concept de Souveraineté-Indépendance du PAYS du Québec
En étant un Pays souverain à la table de l'Unesco, des Nations-Unies et de tous les grands organismes internationaux, la voix du Québec devient indépendante et interdépendante avec tous les Pays officiels de la terre.
Notre souveraineté elle est totale au plan international.
Ne nous donnons pas de contraintes.
On ne devient pas Indépendant en ajoutant un carcan quelconque.
Robert Bertrand
Archives de Vigile Répondre
25 septembre 2012Je suis nationaliste et indépendantiste.
Pas question d'aller étendre une domination chez l'Autre.
Une domination reste une domination peu importe l'étiquette.