Steven Chabot déclare la guerre à l’état-major

L’ancien numéro deux de la SQ poursuit l’actuel numéro un pour atteinte à sa réputation

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À apprécier comme une partie d'échecs

Félix Séguin
Ce n’est pas tous les jours que des hauts gradés de la SQ règlent leurs comptes devant les tribunaux. La requête a pourtant été déposée hier après-midi en Cour supérieure.
Un huissier s’est même présenté au domicile de Mario Laprise, tôt hier matin, pour lui signifier cette poursuite de 32 pages qui risque de lever le voile sur des secrets parmi les mieux gardés de la Sûreté du Québec.
La poursuite vise aussi le procureur général du Québec et par ricochet l’actuel ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron.
Steven Chabot était le grand responsable des enquêtes à la SQ, avant son départ à la retraite, en janvier 2010, après 32 ans de carrière.
Il n’est encore accusé de rien, mais il est soupçonné d’avoir empoché une prime de 170 000 $ provenant d’un «fonds secret» géré par l’ex-numéro un de la SQ, Richard Deschenes.
Selon lui, il avait le droit de recevoir cette prime. Il s’agissait d’une compensation qu’on lui avait promise par contrat afin qu’il ne prenne pas sa retraite comme prévu, en 2008, alors qu’il s’apprêtait à accepter un autre emploi «aux conditions fort avantageuses».
Coulage
L’ancien officier accuse Mario Laprise, Stéphane Bergeron et son sous-ministre Martin Prud’homme d’avoir coulé aux médias des informations qui ont détruit sa vie, selon les documents obtenus par notre Bureau d’enquête. À son avis, ils étaient les seuls qui «pouvaient connaître les informations coulées aux médias.»
Il ajoute que «celles-ci ont été remises aux médias dans le but de régler leurs comptes avec (Richard) Deschesnes», l’ex-directeur de la Sûreté du Québec, auquel Mario Laprise a succédé.
M. Deschesnes a pour sa part été démis de ses fonctions quelques semaines après l’arrivée au pouvoir du gouvernement Marois. La poursuite allègue que c’est en négociant les termes de son départ forcé avec son successeur que la question de l’utilisation du «fonds secret» a été soulevée. M. Deschenes n’est toujours accusé de rien, lui non plus.
Steven Chabot estime que la SQ et le ministère de la Justice ont délibérément dévoilé de l’information aux médias pour ensuite torpiller Richard Deschenes.
Contrat et « fonds secret »
Dans sa requête, les avocats de Chabot lèvent le voile sur la fameuse «entente de terminaison d’emploi et transaction», bref, l’entente secrète.
Selon Chabot, certaines dispositions du contrat le «rendaient et (le) rendent toujours inconfortable», mais il accepte de le signer sans qu’il soit modifié.
«Richard Deschenes ayant refusé toute modification alléguant qu’il s’agissait d’un modèle d’entente utilisé par la Sûreté du Québec et que l’important était que le demandeur reçoive les sommes dues.»
Il était entendu entre Richard Deschenes et Steven Chabot que la somme nette de 170 000 $ était libre d’impôt.


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