COCKTAILS DE FINANCEMENT

Trudeau devra rendre des comptes à la commissaire à l’éthique

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Bonne Maman va taper sur les doigts du vilain garnement !

Il n’y a plus que l’opposition qui s’inquiète des activités de financement privées auxquelles participe Justin Trudeau. La commissaire à l’éthique se dit « préoccupée » par certaines de ces soirées, au point de vouloir « faire le suivi » avec le premier ministre. L’opposition y voit une preuve de plus que M. Trudeau a mal agi.

Convaincus que le premier ministre a enfreint la Loi sur les conflits d’intérêts, le Parti conservateur et le NPD ont écrit à la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique pour lui demander de faire enquête sur les soirées de financement libérales à 1500 $ le couvert. La commissaire Mary Dawson leur a répondu par écrit, le 5 décembre, pour leur faire savoir qu’elle se pencherait sur le dossier.

« Bien que l’information fournie pour soutenir les allégations ne soit pas suffisante à ce jour pour me permettre de commencer une étude en vertu de la Loi, votre lettre et les articles des médias me laissent des préoccupations quant aux échanges de M. Trudeau avec les individus […] Je ferai le suivi auprès de M. Trudeau », a confié la commissaire à la chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose. Une lettre quasi identique a été envoyée au néodémocrate Alexandre Boulerice, tirant les mêmes conclusions.

Le bureau du premier ministre a confirmé avoir « reçu une lettre de la commissaire à l’éthique qui demandait quelques renseignements ». Le bureau de Mme Dawson n’a pas demandé de réunion avec M. Trudeau, a-t-on indiqué au Devoir.

« Nous allons répondre à toute question que quiconque a là-dessus, comme la commissaire à l’éthique, a assuré M. Trudeau en point de presse au Parlement. Sa responsabilité, c’est d’être préoccupée par les enjeux qui lui sont avancés et elle est en train de faire son travail. » Le premier ministre compte-t-il délaisser ces soirées privées de financement, qui lui ont valu des critiques depuis près de deux mois ? Justin Trudeau n’a pas répondu.

Question de confiance

« Je suis déterminé à démontrer aux Canadiens que la confiance qu’ils ont placée en moi et envers notre gouvernement est bien placée, a-t-il affirmé. Cela signifie notamment de s’assurer que nous respectons toutes les lois et les règles en place et que notre gouvernement est plus ouvert et transparent que jamais. C’est ce que nous avons toujours fait et que nous ferons constamment. »

La Loi sur les conflits d’intérêts « interdit à tout titulaire de charge publique de solliciter personnellement des fonds […] si l’exercice d’une telle activité plaçait le titulaire en situation de conflit d’intérêts ». Il leur est également interdit « d’accorder, dans l’exercice de [leurs] fonctions officielles, un traitement de faveur ». Les requêtes du PC et du NPD ne fournissent « aucun fait à l’appui d’une telle allégation » d’infraction de la part du premier ministre, note la commissaire Dawson.

Une routine ?

Le simple fait que la commissaire compte faire le suivi avec le premier ministre convainc cependant l’opposition de la gravité de la situation. « Si, pour la commissaire à l’éthique, il n’y avait strictement rien là, elle n’aurait pas engagé[une conversation] avec le premier ministre. Il n’y a pas de fumée sans feu », a argué le conservateur Gérard Deltell. « C’est un événement qui est sans précédent depuis une décennie […] que l’on convoque un premier ministre pour lui poser des questions », a renchéri le néodémocrate Alexandre Boulerice. Conservateurs et néodémocrates ont accusé les libéraux, aux Communes, de « corruption ».
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