Affirmant vouloir «faciliter le travail des policiers» face aux «dégonflés de la gauche radicale», le président américain a annoncé sur son réseau social préféré qu'il envisageait de classer la mouvance antifa comme organisation terroriste.
«Nous envisageons de classer Antifa [comme] une organisation terroriste majeure [...] Cela faciliterait le travail des policiers», a déclaré le 27 juillet Donald Trump sur Twitter. Habitué aux déclarations houleuses sur le réseau social, le chef d'Etat américain s'est en effet livré à une diatribe sans concession à l'encontre de ceux qu'il a qualifiés de «détraqués» et de «dégonflés de la gauche radicale», affirmant que les antifas avaient pour habitude de frapper des personnes pacifistes avec des battes de baseball.
Ces propos s'inscrivent dans un contexte de violences répétées aux Etats-Unis entre d'une part des activistes classés à l'extrême gauche du paysage politique et d'autre part, des partisans de Donald Trump. Les tensions ont particulièrement été accentuées depuis les manifestations de Charlottesville pendant l'été 2017. Le 12 août, une femme de 32 ans perdait ainsi la vie, renversée par une voiture ayant volontairement foncé sur des citoyens qui souhaitaient s'opposer à un rassemblement de mouvements américains de droite radicale et d'extrême droite (droite alternative ou «alt-right», mais aussi néo-nazis, suprémacistes blancs, Ku Klux Klan).
En septembre 2017 déjà, une fuite de documents confidentiels révélait que le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis aurait classé depuis avril 2016 les activités des groupes d'extrême gauche violents communément appelés «antifas» comme relevant de «violences terroristes intérieures».
Mouvance aux ramifications internationales dont des membres se sont récemment illustrés en France par des épisodes de violences lors de manifestations, les antifas se donnent comme objectif de lutter contre des individus accusés de proximité (réelle ou supposée) avec l'extrême droite et le fascisme. Pour ce faire, ceux qui se présentent comme des antifascistes font appel à des méthodes telles que le passage à tabac, les pressions sur les universités, l'attaque de librairies, ou encore le vandalisme.