Ceux qui croyaient à l'imminence de l'annonce d'une bonne nouvelle pour remonter le moral des Libéraux et de Jean Charest en seront pour leurs frais. Comme je le disais récemment dans mon article intitulé « La stupéfiante symétrie des destins de Charest et Sarkozy », rien ne peut plus désormais arrêter la descente aux enfers de Jean Charest (ni celle de Sarkozy d'ailleurs s'il faut en croire les sondages de cette semaine), et le résultat de l'élection partielle tenue hier dans le comté de Vachon en constitue une preuve irréfutable.
On aura beau argumenter la faiblesse de la participation, le fait qu'il s'agissait déjà d'un comté acquis au Parti Québécois, ou que sais-je encore, la faiblesse du résultat obtenu par le candidat libéral, bien connu, une figure populaire dans son milieu, avec des antécédants adéquistes qui lui permettaient de ratisser chez les soutiens de son ancien parti en déroute, et l'appui de toute la machine libérale, démontre de façon on ne peut plus claire que la situation est désormais irréversible.
Pire, le rejet exprimé hier par la population du comté de Vachon, malgré tous les efforts pour tenter d'en diminuer à l'avance la portée par le choix d'une date coïncidant avec les déménagements et les départs en vacances, est si fort malgré la faible participation qu'il laisse augurer au PLC un sort comparable à celui de son grand frère fédéral, le PLC, et c'est la désaffection totale de la population francophone du Québec.
Pour les indépendantistes, il s'agit d'une excellente nouvelle de plus dans une année qui s'annonce comme les plus favorables de l'histoire à leur cause. Le camp fédéraliste est désormais assiégé sur tous les fronts : la conjoncture économique au mieux stagne et au pire se détériore gravement, le porte-étendard de sa cause au Québec est empêtré dans des scandales qui le touchent non seulement lui-même, mais tout le système qui le soutient, le gouvernement fédéral actuel atteint au Québec un creux d'impopularité sans précédent et heurte de front des valeurs auxquelles les Québécois sont attachés, il a perdu une très grande partie de sa capacité à utiliser son pouvoir de dépenser pour acheter le vote des Québécois, et le temps serait particulièrement mal choisi pour lancer une nouvelle campagne du genre commandites. Il y a de ces films qu'on vomit presque à l'idée de revoir...
C'est l'été et il fait chaud. Paradoxalement, le moment n'a jamais été meilleur pour les indépendantistes de rouler leurs manches (au sens figuré, bien entendu) et de se mettre à l'ouvrage. Le pays s'en vient.
Auteur : Richard Le Hir