Un capoté fait la nouvelle et nous sommes en danger

L’Empire - l'instrumentalisation du religieux

Parfois j'en perds mon chinois. Comment peut-il se faire qu'un énergumène du fin fond de la Floride, pasteur d'une cinquantaine de zouailles, puisse tenir l'antenne pendant autant de jours et faire trembler la planète entière? Ostensiblement ce capoté ne représente absolument personne. Il n'a de pouvoir sur quiconque. Il ne peut qu'agiter des symboles. C'est ce qu'il fait et ça marche! Pourquoi?
Parce que les relais médiatiques ont d'autres priorités que celles de servir l'information et le bien commun. Ils répondent à des impératifs d'abord économiques. Et pour ce faire ils moussent les cotes d'écoute et vendent de la copie avec des scoops, de l'inédit et de la controverse en tenant de moins en moins compte des conséquences que cela provoque. Terry Jones est objectivement un "nobody". Les médias en ont fait un acteur social de premier plan. C'est du délire. En même temps que c'est inquiétant.
On se met à craindre qu'un jour la succession complexe d'évènements banals enflant la voile de chacune des grandes agences d'information et de chacun des grands groupes de communications emballera la concurrence déjà exacerbée qu'ils se livrent pour acculer les décideurs politiques à prendre des décisions qui s'avèreront fatales.
La démocratie moderne repose sur un fragile équilibre dans lequel les médias jouent un rôle stratégique. Si ces derniers se laissent de plus en plus remorquer par des intérêts étroitement marchands il faut craindre la régression de la démocratie. Et le Québec n'y échappera pas. Car ici même la presse est hyper concentrée. Les points de vue indépendants percent difficilement. Heureusement Le Devoir, l'Autr'journal, le Couac, quelques autres publications et la toile nous permettent de respirer un peu.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé