Gaz de schiste

Un «collectif scientifique» aura Québec à l'oeil

Gaz de schiste


Louis-Gilles Francoeur - Au moment où des citoyens parlent de passer à la «résistance citoyenne» dans le dossier des gaz de schiste, plus de 80 chercheurs et universitaires ont décidé de créer une «vigile» permanente pour surveiller les faits et gestes des industriels, du gouvernement et, pour commencer, pour radiographier le prochain rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) afin d'en signaler au public les omissions et les faiblesses.
Ce nouveau «collectif scientifique», qui devient le deuxième front de chercheurs mobilisés autour d'objectifs sociaux et environnementaux après celui de l'amiante, s'en prend autant à l'improvisation gouvernementale dans ce dossier qu'au virage gouvernemental en matière de ressources naturelles.
«Sans études préalables, lit-on dans la prise de position de ce nouveau groupe, le gouvernement du Québec s'est appuyé sur un système législatif désuet pour céder nos ressources à l'entreprise privée et imposer à la population un projet à hauts risques écologiques, sanitaires et économiques, à l'encontre du bien commun.»
Pour ces chercheurs, il faut «d'urgence» décréter un moratoire sur le développement de cette filière, qui ne répond à «aucun critère d'acceptabilité», jusqu'à ce que le Québec ait élaboré une «nouvelle politique énergétique axée sur l'efficacité et les énergies renouvelables».
Pour l'instant, faute de données valables, le collectif estime que l'industrie des gaz de schiste est «invasive», peu rentable et potentiellement néfaste pour la santé et la sécurité publiques.
Les quelque 80 chercheurs, qui entendent mettre leur savoir au service du public pour l'éclairer dans ce débat, estiment que cette filière change «sans débat social» l'entrée en scène du Québec dans la filière des hydrocarbures, gaz et pétrole, alors qu'il importerait d'abord et avant tout de réduire notre bilan d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Le dossier, poursuivent-ils, traduit aussi un «basculement du mode de gestion de nos ressources énergétiques vers le privé» et ses acteurs «portent atteinte à la démocratie participative avec le maintien des dispositions aliénantes de la Loi sur les mines».
- * On peut trouver la liste des membres de ce collectif ainsi que leur prise de position sur le site [www.manifestegazdeschiste.org->www.manifestegazdeschiste.org].
L'huissier chez Charest
D'autre part, des citoyens des régions de Montréal, de Trois-Rivières et de Rimouski ont décidé de donner deux mois au gouvernement Charest pour qu'il décrète un «moratoire de 20 ans» sur les gaz de schiste, une sommation qui sera livrée au premier ministre par huissier. Sinon, ont-ils dit hier en conférence de presse à Montréal, la vingtaine de groupes qui participent à cette [«campagne pour le moratoire d'une génération»->35644] entreprendra des «actions créatives de résistance citoyenne autour d'une marche de 600 km», de Rimouski à Montréal, au printemps.


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