Deux systèmes de pensée qui s'affrontent sur la laicité

Un conflit entre l'esprit anglais et l'esprit français

Les Québécois sont indissolubles dans l'esprit britannique

Tribune libre

C'est en partie ce qui explique notre incroyable résillance à 250 ans de tentatives infructueuses d'assimilation.
Les anglos-britanniques canadiens bien installés au Québec et leurs admirateurs sont incapables de par leur structure intellectuelle de comprendre les principes français de laïcité et de république. Ils n'ont que mépris et dédain pour eux. À peu près les mêmes sentiments qu'ils expriment envers nous.
Tant qu'ils parlent et pensent en français, les Québécois, les Canadiens-français, les francos-Américains et les Louisianais sont incapables de se fondre dans le Canada et l'Empire britannique auquel ils résistent depuis 250 ans, un Empire dont le principe existentiel et la raison d'être des institutions gouvernementales repose sur le principe de la croissance économique illimitée aux dépens de l'environnement et de la justice sociale. C'est le discours des libéraux de Jean Charest et de Philippe Couilliard et la moitié du discours confus de la CAQ. Dans le capitalisme britannique, ressource humaine épuisable, qu'on peut utiliser puis abandonner à elle-même est régénérée au besoin par l'immigration, sans intention d'intégration puisque les marchés n'ont pas besoin de la nation : ils n'ont besoin que de consommateurs, de cerveaux et de bras. Cela rend possible le multiculturalisme qui n'est rien d'autre que l'abandon des populations immigrantes à elles-mêmes et l'érection de la tour de Babel en système politique qui rend impossible le dialiogue et la Cité.
C'est aussi notamment la position des marchands de Montréal dont la soumission remonte à la conquête et qui sont représentés par la coloniale Chambre de Commerce. C'est aussi la position de Québec Solidaire dont l'idéologie économique est l'envers de la médaille du capitalisme dont il a besoin pour se justifier. Cela explique pourquoi l'idéologie du NPD et de QS se satisfont de l'État canadien où ils peuvent croître indifféremment des besoins réels de la nation québécoise.
C'est pourquoi le Canada anglais et libéral défend les libertés individuelles protégées par la monarchie qui n'est rien d'autre qu'une image exacerbée de la liberté individuelle poussée à son paroxysme et le dogme de la création de la richesse individuelle accessible à tous tandis que ceux des Québécois qui ont conservé un esprit et une culture française défendent naturellement la neutralité religieuse de l'État et la notion de bien public, donc de collectivité qui ne peut exister sans le maintien d'un espace de neutralité religieuse qui est l'état, espace civique d'expression et de représentation de la nation, donc élément essentiel de la possibilité d'une fraternité républicaine que haïssent les penseurs Anglophones.
Tous ceux qui tirent un avantage personnel ou communautaire du parlementarisme britannique s'opposent violemment à l'idée de république.
Qu'est-ce qu'une province ainsi occupée et divisée à 50-50 en toutes choses peut-elle espérer à part de demeurer enfermée dans une dualité parlementaire et politique ? Voilà comment nous sommes à la fois demeurés un peuple vivant et les prisonniers de la conquête de cet Empire britannique dont la seule valeur est l'économie.


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 septembre 2013

    Bien, si bien analysé!
    Faisons sauter le verrou!

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    28 septembre 2013

    @ O : Certains lapsus révèlent une vérité profonde : Ces Québécois à la fois insolubles et indissolubles, deux constatations. "By hook or by crook" : rien n'en vient à bout. L'idée me plaît.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 septembre 2013

    INSOLUBLE? (Qui ne peut se dissoudre dans un liquide)
    Indissoluble (qu'on ne peut détruire)
    Il semble que le sens donné à la phrase ici irait mieux avec le mot INSOLUBLE: on ne peut nous y incorporer... nous assimiler, nous faire fondre dans le tout.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 septembre 2013

    Cet emprisonnement léthargique n’est-il pas perpétué par une gouvernance péquiste dont c’est précisément le mandat politique de libérer le Québec?
    Avoir une politique d’austérité, mettre un moratoire sur l’immigration et modifier le mandat de Télé-Québec pour faire poids à la désinformation auraient été 2 mesures concrètes de l’affirmation première et fondamentale à la fois, d’une libération du carcan de l’Empire britannique colonialiste que vous ciblez.
    Si ces 2 deux mesures avaient été fermement appliquées et solidement argumentées au lendemain de la prise du pouvoir par le parti québécois, le débat actuel sur les valeurs québécoises, la laïcité et la Charte aurait bénéficié de ces 2 tremplins de promotion en toute cohérence.
    D’autant que choisir de poursuivre sur la lancée libérale du déficit zéro du gouvernement précédent, plus le bilan déficitaire pour l’État de maintenir ce taux démesuré d’entrée des immigrants (confirmé par des données fédérales dernièrement!!?) qui interdit une logique articulée d’intégration et éventuellement un vote majoritaire favorable à l’indépendance, sont d’excellents justificateurs économiques que l’opposition peinerait à contredire. Comment changer la donne si l'on asservit pas l'Économie à d'autres fins qu'elle-même, qu'à ses créateurs de dette affairistes et banquiers, et à un néolibéralisme déstructurant les État-Nations?
    Le bénéfice économique et celui de la croissance du développement et de l’emploi associés sans réfléchir à l’immigration demeurent mythiques, à hauteur de croyance religieuse du système monétaire, mais les vrais paramètres comptables et scientifiques demeurent cachés. Inavouables autant qu'inavoués!
    Pourtant, rentabiliser l’État et en diminuer la dette sont prétendues des actions incontournables pour le présent gouvernement comme pour tous les précédents.
    Ce gouvernement, même souverainiste, entretient une honte de ce peuple à s’affirmer avec fermeté? Dans quel renvoi d’image politique les citoyens peuvent-ils se sentir évoluer pour le « vrai » si l’État et sa gouvernance la plus ouvrante se refusent de donner l’exemple?
    Et le contrôle des médias privés s’exprimant présentement sans retenu contre la Charte et manipulant l’opinion publique sans aucune protestation d’aucune association de journalistes ou ombudsman rend criant que l’utilisation de la télévision d’État, de même qu'un réseau radiophonique parallèle correspondant, sont dès lors des outils essentiels à l’information honnête, objective et approfondie, un droit des citoyens bafoué avec la bénédiction de la gouvernance actuelle comme des précédentes. Pourquoi? Cherchez l’erreur… qui ne revient pas qu’aux Anglais, hélas.
    Ouvrir la fenêtre de la Charte exige de fermer celle de l'immigration, en sachant que la tempête est déjà là, afin que des stratégies gagnantes remplacent nos vulnérabilités et impuissances historiques, ne pas répéter ces défaites aboutissant à une fatalité de stagnance renforcée.
    ChristianP