Un lavage canadien de cerveaux québécois

Le seul fait qu'Ottawa ait les moyens de dépenser autant d'argent sorti de nos poches dans tous ces domaines exclusivement provinciaux est bien la preuve éclatante que le problème du déséquilibre fiscal demeure entier.

Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne

La semaine dernière, de nombreux chroniqueurs et observateurs de la scène
politique au Québec ont félicité Stephen Harper pour la nomination de Leona
Aglukkaq au poste de ministre fédérale de la Santé. L'accession de la toute
première personne issue du peuple inuit au sein du cabinet fédéral
constitue assurément une bonne nouvelle pour le Canada en général et pour
la nation inuite en particulier. Mais ce moment historique nous offre une
occasion de plus de constater la persistance d'une incongruité pour le
moins exaspérante : l'existence même d'un ministère fédéral de la Santé,
juridiction pourtant exclusive des provinces depuis 1867.
On ne demanderait pas mieux que de se réjouir que nos impôts fédéraux
servent à financer nos soins de santé. Les problèmes commencent
lorsqu'Ottawa impose ses conditions sur la façon de dépenser cet argent
dans des champs qui ne sont même pas de sa compétence et poursuit des
objectifs autres que ceux des programmes québécois existants. C'est la même
désagréable situation qui se répète depuis des lustres pour les services
sociaux, l’éducation, les politiques familiales, le logement,
l’infrastructure municipale et tant d'autres.
Le seul fait qu'Ottawa ait
les moyens de dépenser autant d'argent sorti de nos poches dans tous ces
domaines exclusivement provinciaux est bien la preuve éclatante que le
problème du déséquilibre fiscal demeure entier. Québec radote depuis
soixante ans ses revendications "traditionnelles" en matière de limitation
du pouvoir fédéral de dépenser et de droit de retrait avec compensation.
Parions qu'il en sera encore question au cours de la campagne électorale
québécoise qui débute à l'instant.
Personnellement, je préfèrerais attendre que le Premier ministre du Canada
cède aux provinces la totalité de l'assiette fiscale fédérale consacrée à
la Santé avant de le féliciter. Mais puisque je sais pertinemment que le
ministère de madame Aglukkaq est là pour rester, je n'ai d'autre choix que
de miser sur la fin des impôts fédéraux au Québec et l'interruption
définitive de l'application de la constitution canadienne sur le territoire
québécois. Cette option porte un nom : la souveraineté du Québec.
Christian Gagnon

Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Christian Gagnon138 articles

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 novembre 2008

    4 novembre 2008 Bruno Deshaies
    « On ne doit pas s'imaginer que la nation majoritaire sera libre quand le central sera moins fort ; elle sera un « peu moins pas libre ». Ne pas croire que , si le central a peu de pouvoir, la nation minoritaire sera souveraine. » (Maurice Ségin)
    Vous nous donnez une définition technique de la souveraineté du Québec. La question que nous nous posons, est-ce suffisant ? Si ce n’est pas le cas, faudrait-il aussi réclamer de soustraire le Québec de sa tutelle de la Cour suprême du Canada ? de l’assurance-emploi, des programmes nombreux du financement de notre enseignement supérieur, des normes nationales en santé établies par le gouvernement fédéral, etc. ?
    Nous aimerions savoir s’il ne restera pas quand même une part d’association, de partenariat ou des notions d’états-associés et quoi d’autres encore dans le même esprit que l’autonomie-association s’apparentant au Rapport Allaire ou d’une décentralisation du fédéralisme qui demeure toujours du fédéralisme même peu centralisé ?
    À quel moment les Québécois accepteront-ils d’admettre sereinement la notion de relations interétatiques entre des États-nations souverains qui correspondrait véritablement au statut d’un Québec indépendant ? Quand cesserons-nous de nous faire peur nous-mêmes ? Qui peut le mieux alimenter nos peurs sinon les fédéralistes bien organisés qui possèdent en plus de moyens financiers disproportionnés par rapport au camp des indépendantistes ?
    On peut toujours rêver comme le PQ, le BQ ou l’ADQ et même Québec solidaire de formules quintessenciées de fédéralisme que ce sera toujours du fédéralisme – une nation minoritaire dépendante d’une nation majoritaire qui détient majoritairement le gouvernement central.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 novembre 2008

    Mais nous le voyons tous, le plan du fédéral et de son ministère central de la santé. C'est par la province sans défense et dans laquelle la majorité ne contrôle pas ses gouvernements et non plus son économie qu'il a été cappable d'installer les premiers jalons du système privé, le Québec.
    Maintenant, dans un Québec souverain, qu'est-ce qui empêcherait les mêmes acteurs (Power Corp etc...) de poursuivre leurs plans avec le fédéral Canadien d'à côté ?
    Quels gestes devraient être posés pour remettre l'économie et les institutions dans les mains des Québécois de souche et francophones ?
    Voilà les questions auquelles doit répondre le PQ pour obtenir une mobilisation majoritaire.
    Les manifestes "souveraineté bonbon" on en a assez vu.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 novembre 2008

    M. Gagnon,
    Puissiez-vous faire entendre ce message concis, direct et clair à l'ensemble de la population votante du Québec!
    Si Gesca s'est donné comme mission de nous cacher, en tant que nation dans le Canada uni ces preuves criantes de l'injustice canadienne envers Nous, vous verrez sûrement une ouverture de la compétition journalistique dans les feuilles que tout le monde regarde rapidement le matin au casse-croûte.
    "Comment nous profiterons au quotidien d'un statut indépendant!"
    Voilà le message que la population est prête à entendre. Comment j'améliorerai mon sort et celui de ma famille...