Un militant étudiant arrêté en route pour les funérailles de sa soeur

Un corps policier sans tête, au service d'une tête sans corps (gouvernement libéral déconnecté du corps social, suite à son aveuglement idéologique).



Vincent Larouche La Presse - Profitant du fait que sa soeur est décédée et qu'il devait se rendre à ses funérailles à Chicoutimi, la police vient d'arrêter un militant étudiant qu'elle avait dans mire depuis quelques temps pour des méfaits commis dans le cadre de la crise étudiante.
Mathieu B. Girard, 19 ans, un militant de l'association étudiante du Collège de Maisonneuve, était en voiture avec sa mère et son frère, sur l'autoroute 20, plus tôt aujourd'hui, lorsqu'une autopatrouille de la Sûreté du Québec les a interceptés, à la hauteur de Saint-Hyacinthe.
Les policiers ont arrêté le jeune militant pour méfait, à la demande de la police de Montréal. Le reste de la famille a pu continuer sa route vers Chicoutimi pour les funérailles, mais pas lui. Il devrait comparaître demain au palais de justice de Montréal.
«Nous pouvons confirmer qu'une personne a été arrêtée en lien avec le conflit étudiant. Elle était recherchée, et sera transportée au Centre opérationnel en lien avec des méfaits commis dans le réseau de transport en commun», a expliqué le sergent Laurent Gingras, porte-parole du SPVM, qui refuse de dévoiler toute information personnelle sur la situation du jeune homme.
La soeur de Mathieu B. Girard est décédée samedi dernier. C'est lui qui a découvert sa dépouille, et il a donc dû rencontrer la police à cet effet.
Selon nos sources, d'autres enquêteurs l'avaient dans leur mire depuis quelque temps pour du grabuge lié au conflit étudiant. Ils disaient avoir du mal à le joindre et à le rencontrer, au point où ils le soupçonnaient carrément de tenter de se défiler.
Avec le décès de sa soeur et ses funérailles, ils ont alors vu se profiler une occasion pour lui mettre la main au collet, de préférence avant qu'il quitte la ville.
Dévasté
Selon son avocate, Me Véronique Robert, le jeune homme était dévasté qu'on l'empêche d'assister aux funérailles et il aurait supplié qu'on le laisse voir sa soeur une dernière fois.
«Ils ont manqué de coeur, ils auraient dû agir autrement ! Je soupçonne carrément qu'ils veulent profiter de son effondrement émotionnel pour l'interroger dans l'espoir qu'il leur donne des noms!» s'insurge-t-elle.
Selon elle, rien ne justifiait une telle façon de procéder. Elle nie que son client ait tenté de se dérober à la justice. «Il a une adresse, un numéro de téléphone, moi je le rejoins quand je veux. Il avait entendu des rumeurs selon lesquelles il était recherché, et j'avais moi-même demandé au SPVM s'ils avaient un mandat d'arrestation contre lui récemment, ça n'avait rien donné», dit-elle.
Me Robert croit que la police veut impressionner les militants par des arrestations spectaculaires. «Des méfaits, comme ça, c'est des cas où ils peuvent leur faire signer une promesse de comparaître, ou leur envoyer une sommation par la poste, ou carrément appeler leur avocat. Là, ils font un show, comme quand ils ont arrêté Andréa Pilote sur le pont avec quatre chars de police», lance-t-elle, en référence à une autre militante arrêtée la semaine dernière.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé