À peine 24 heures après son entrée en fonction à titre de ministre de la Condition féminine, Isabelle Charest, y est allée d’une déclaration pour le moins percutante à l’effet que le port obligatoire d’un vêtement quelconque dicté par une religion s’identifie à un signe d’oppression. Par contre, Mme Charest a tenu à spécifier qu’elle respecte les personnes qui font le choix de porter tel vêtement.
« Pour les femmes qui doivent le porter, qui se font dicter par la religion si elles doivent porter le voile, pour moi, c’est un signe d’oppression ». Maintenant, je sais qu’il y a des femmes qui choisissent de le porter. C’est leur choix et je le respecte pleinement. Pour moi, la liberté de choix, c’est primordial. Alors si elles choisissent de porter le voile, je respecte pleinement leur choix », a déclaré Mme Charest.
Il n’en fallait pas davantage pour que les partis d’opposition n’accusent la ministre de jeter le feu aux poudres dans un débat déjà chaud, accusant la nouvelle ministre d’utiliser des propos maladroits sur un enjeu qui divise, à leurs yeux, la population.
À mon sens, la ministre de la Condition féminine s’est montrée transparente eu égard à sa perception des femmes soumises au port obligatoire du hijab, une position qui reflète la perception d’une majorité de Québécois, tout en respectant le choix de celles qui le portent librement... Une attitude à la fois franche et respectueuse difficilement contestable!
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Le dindon de la farce
Le couperet est finalement tombé. Malgré les demandes répétées des partis d'opposition, le fonctionnaire du ministère de l'Agriculture (MAPAQ) et lanceur d'alerte Louis Robert, congédié en janvier, ne sera pas réintégré dans ses fonctions, tel que décidé par François Legault, lequel affirme sa confiance envers le sous-ministre qui a pris la décision de limoger Louis Robert.
Rappelons les faits. Expert adulé dans le secteur des grains, Louis Robert a dénoncé l'ingérence du secteur privé dans les recherches effectuées sur l'usage des pesticides en agriculture par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), financé par l'État québécois. Il a été limogé le 24 janvier pour avoir transmis un document confidentiel à un journaliste, ainsi que pour avoir contrevenu à ses obligations de discrétion, selon la lettre de congédiement rendue publique. En réalité, devant la sourde oreille de son employeur eu égard à ses révélations d'ingérence du secteur privé dans les recherches effectuées sur l'usage des pesticides par le CÉROM, le lanceur d’alerte s’est retourné vers les médias dans l’intention, tel que son rôle le demande, de protéger les agriculteurs.
Depuis des jours, les partis d'opposition soutiennent que M. Robert a été victime de représailles pour avoir tenté de défendre les intérêts du public en dénonçant l'ingérence du secteur privé dans la recherche gouvernementale. Son seul crime «a été de vouloir protéger le public québécois des influences indues de l'entreprise privée», a fait valoir Pascal Bérubé, le chef intérimaire du PQ.
En conséquence, il m’apparaîtrait juste et équitable que Louis Robert soit réintégré dans ses fonctions tant que la Protectrice du citoyen n’aura pas déposé son rapport.
Henri Marineau, Québec
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