Une négo «très difficile» sur le renouvellement de l’accord

​Québec tente d’éviter l’imposition de tarifs sur ses exportations aux États-Unis

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Les Américains ne sont favorables au libre-échange que lorsqu'il les avantage. Quand ce n'est pas le cas, ils sont férocement protectionnistes et nous nous retrouvons les dindons de la farce





BOSTON | Le Québec peut bien avoir éliminé les subventions à son industrie forestière, les Américains persistent à y voir une aide de l’État, ce qui complique la négociation pour le renouvelle­ment de l’accord sur le bois d’œuvre, prévient l’ambassadeur du Canada aux États-Unis David MacNaughton.


«C’est très difficile, a reconnu M. MacNaughton au terme d’une rencontre avec le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de passage à Boston pour la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est du Canada, qui se tient aujourd’hui. Tous les cas qui ont fait l’objet d’une décision arbitrale ont été favorables au Québec, a plaidé l’ambassadeur.»


Le Québec est tout de même en bonne position depuis que des modifications ont été apportées au régime forestier en 2009, a nuancé M. MacNaughton. «C’est un véritable défi, il y a une montée du protectionnisme aux États-Unis. Je souhaite pouvoir convaincre les Américains qu’ils devraient être raisonnables et conclure un accord dans l’intérêt des deux pays», a continué M. MacNaughton.


Campagne présidentielle


La campagne présidentielle n’améliore pas la situation, a précisé M. MacNaughton, les camps démocrates et républicains se montrant plutôt favorables au protectionnisme. «En politique, la rhétorique l’emporte souvent sur la substance. Je souhaite qu’après la campagne présidentielle nous ayons des discussions plus constructives.»


Sauf que l’échéance de la négociation pour un accord sur le bois d’œuvre est le 13 octobre, un mois avant l’élection. «Si nous n’avons pas d’accord, leur industrie va réclamer des tarifs douaniers», craint David MacNaughton.


Pour sa part, Philippe Couillard entend profiter de son passage à Boston pour marteler que l’industrie québécoise du sciage respecte les règles du libre marché. «On refuse absolument cette notion que notre industrie forestière soit subventionnée. [...] Beaucoup de bois est mis aux enchères selon les principes du libre marché, comme cela se fait dans sept ou huit États américains. Je ne rate jamais une occasion de soulever cette question», a dit M. Couillard à l’occasion d’un point de presse.


Trois demandes


Québec a formulé trois demandes à ces négociations: prise en compte du régime forestier québécois dans l’accord final, préservation des régions frontalières où se trouvent plusieurs usines de sciage et protection de la «part historique du marché» occupée par le Québec aux États-Unis. «On souhaite parvenir à une entente où il n’y aura pas de tarifs douaniers», a insisté M. Couillard.




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