Vantardise économique

Ottawa — tendance fascisante




Au moment même où le Canada était écarté du Conseil de sécurité des Nations unies, le ministre des Finances, Jim Flaherty, soulignait à quel point le Canada est bien vu dans le monde en raison de la bonne tenue de son économie. Coïncidence? Diversion? De toute façon, contrairement à ce que M. Flaherty a prétendu, le mérite de cette performance enviable ne revient pas au gouvernement Harper.
Présentant sa mise à jour budgétaire automnale, le ministre a cité les commentaires favorables faits par le FMI, l'OCDE, The Economist et le Forum économique mondial. «N'importe quel pays du globe serait fier de recevoir de tels éloges», a-t-il noté. Bien sûr. Toutefois, cette fierté revient à tous les Canadiens, pas aux conservateurs.
Si Ottawa a affronté la récession avec des finances saines, c'est parce que le gouvernement Chrétien avait eu le courage de faire le ménage. Lorsque Stephen Harper est arrivé au pouvoir, il a agi comme si les coffres gouvernementaux n'avaient pas de fond, par exemple en réduisant la TPS de deux points.
Si le système bancaire canadien a mieux résisté à la pire crise financière depuis le krach de 1929, c'est parce que les banques d'ici sont plus strictement réglementées que leurs homologues américaines. C'est aussi parce que le milieu financier canadien est relativement prudent.
Selon le ministre des Finances, le Plan d'action économique de 62 milliards lancé l'an dernier «a nettement contribué à stimuler la croissance économique, de même qu'à créer et à protéger des emplois pour les Canadiens». Avant d'entériner cette affirmation, il faudra disposer d'analyses rigoureuses sur l'impact réel de ces dépenses colossales. Il faudra voir aussi dans quelle mesure ces investissements précipités seront bénéfiques, à long terme, à l'économie canadienne. Rappelons enfin le fait suivant: c'est à son corps défendant que le gouvernement conservateur s'est résolu à stimuler l'économie par des injections de fonds publics.
Cela dit, il est rassurant de voir le gouvernement canadien maintenir le cap sur le retour à l'équilibre budgétaire, malgré des prévisions économiques heureusement prudentes. Malgré, aussi, le maintien du rythme de croissance des transferts aux provinces jusqu'à 2015-2016. Ottawa semble avoir renoncé à l'idée de compressions importantes à ce titre, une excellente nouvelle, en particulier pour les usagers du système de santé.
M. Flaherty a présenté cette mise à jour devant les membres de la Mississauga Chinese Business Association, en banlieue de Toronto. Le gouvernement Harper continue donc de faire preuve de mépris à l'endroit du Parlement. Il finira par payer le prix de cette arrogance, comme il a chèrement payé, hier, son indifférence à l'égard les Nations unies.

Featured e9ce29e1df8a56a11b26e68ffd733781

André Pratte878 articles

  • 317 149

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé