Zemmour est contre les femmes, tout contre, se serait amusé Guitry devant la une racoleuse de Paris Match. Séducteur invétéré ou misogyne ? Sexiste ou harceleur ? Tous les coups bas sont permis pour salir celui qui reconnaissait, au micro de la douce et pugnace Christine Kelly, s’être invité dans la campagne présidentielle « comme un chien dans un jeu de quilles ». Alors, on sort les dossiers et, comme pour détourner l’attention des vrais sujets ou des vrais auteurs de violences faites aux femmes, tous ses opposants, médias, réseaux, think tanks et fondations vont s’acharner sur celui qui représente « un danger pour la démocratie ».
Ainsi, France 2 diffusait, le 4 novembre, à 23 h, un « Complément d’enquête » à charge contre le polémiste. Le « moment fort » du reportage, selon Le Monde, ce sont les témoignages de Gaëlle Lenfant et celui d’une autre jeune journaliste accusant Éric Zemmour de les avoir embrassées de force. France Inter a plongé dans ses archives et publie « De son ouvrage Le Premier Sexe jusqu’à ses débats récents sur CNews, nous faisons remonter des dizaines de déclarations misogynes. » Lui est reproché, entre autres, de trouver que « les grands génies » sont des « hommes ». Une vision pas très paritairement correcte ! LCI, de son côté, a décortiqué sourcilleusement le dernier ouvrage La France n’a pas dit son dernier mot pour « savoir en quels termes il parlait de la gent féminine ». N’a-t-il pas évoqué Sibeth Ndiaye en ces termes : « Être une femme noire lui donne deux arguments imparables et la dispense d’un plus grand effort. » Sur LCI, toujours, les cadres du Rassemblement national estiment qu’« il faut l’attaquer sur son féminisme ». Pragmatique, le polémiste dénonce le contexte de lutte intersectionnelle ambiant qui désigne le mâle blanc comme l’homme à abattre. Face au viral #LesFemmesAvecZemmour, la réplique ne tarde pas à s’organiser et fleurit sur les réseaux avec cette mention sur Twitter #ZemmourContreLesFemmes. Le Parti socialiste stigmatise « une pensée rétrograde et misogyne. Des témoignages d’agressions sexuelles. Jamais Zemmour ne sera du côté des femmes. »
Qu’Éric Zemmour ait pu avoir des gestes ou des propos déplacés, c’est possible. Mais depuis quand les Présidents sont-ils tenus d’être vertueux ? François Mitterrand était polygame, Jacques Chirac courait les jupons, François Hollande entretenait sa maîtresse aux frais du contribuable – pour ne citer qu’eux. Quand le polémiste dénonce la « dévirilisation », qu’il écrit dans Le Figaro que « la société matriarcale est en route. Les hommes sont sommés de se soumettre ou de se démettre. Les femmes elles-mêmes doivent s’adapter : le fait d’enfanter ne fait plus la mère ; l’intention vaut l’action. » L’actualité récente sur le genre ou la bioéthique ne lui donne-t-elle pas raison ?
Marine, 18 ans, témoignait de son agression dans l’émission « Touche pas à mon poste ! », sur C8, le 3 novembre, évoquant ses deux bourreaux : « Celui en gris m’a rouée de coups de pied sur ma poitrine et dans ma tête. Il rigolait et il prenait du plaisir à me frapper […] Celui en noir a pris mon sac et est parti. L’homme en gris a sorti un marteau brise-vitre et m’a dit « Je vais te finir » et puis il m’a donné un coup de marteau dans la tête. » Une autre jeune femme, Victorine, n’a pas eu la chance de survivre à son bourreau. Axelle, qui promenait son chien et s’est fait percuter puis traîner par une voiture, non plus. Chahinez Daoud voulait vivre « comme une Française » en portant des jeans, son mari n’était pas de son avis, il voulait une Algérienne comme en Algérie, il l’a immolée.
Qu’on ne parle plus de sentiment d’insécurité aux femmes. Selon l’Agence européenne des droits fondamentaux, « 83 % des femmes âgées entre 16 et 29 ans évitent soit de se retrouver seules dans certains endroits, soit de se rendre dans certaines rues ou quartiers, soit de se retrouver isolées avec une autre personne. » Éric Zemmour dénonce l’ensauvagement de notre société et veut défendre les femmes face à l’islam. Ses propos rencontrent un large écho dans la société, alors, comme le chantait Béart, « le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté ».