À l'enseigne des reculs politiques

Tribune libre

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S’il est deux personnages politiques qui, par leurs idées rétrogrades, proposent de faire reculer la souveraineté de plusieurs décennies, c’est bien Stéphane Gendron et François Legault.
Le fanfaron de Huntingdon
Pendant que le français prend un recul inquiétant, particulièrement sur la langue d’affichage à Montréal, pendant que la langue de travail devient de plus en plus l’anglais dans les PME québécoises et les grandes entreprises, telle la construction du CHUM, notre vaillant maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, continue de jouer le fanfaron en qualifiant la loi 101 de raciste et de discriminatoire.
Toujours en recherche de sensationnalisme, la dernière sortie théâtrale de Stéphane Gendron associe la loi 101 à un anachronisme qui brime les communications officielles bilingues dans des municipalités comme la sienne où une forte proportion d’habitants sont de langue anglaise, sans composer toutefois la majorité exigée par la loi. Mais peu importe…Notre fanfaron national promet de défier la loi, quelle que soit la hauteur des amendes!
En réalité, si nous appliquions les idées saugrenues du maire de Huntingdon à l’île de Montréal, la métropole pourrait s’afficher du sceau de ville bilingue et, à ce rythme-là, Stéphane Gendron deviendrait l’un des acteurs principaux d’un drame dont l’intrigue raconterait le lent suicide collectif assisté du français au Québec.
La CAQ-Coalition pour l’amnésie du Québec
En remettant aux calendes grecques la question de la souveraineté du Québec, alléguant qu’il faut d’abord remettre de l’ordre dans nos finances publiques et notre appareil étatique, François Legault nous propose ni plus ni moins de négliger l’entretien de nos racines au profit de l’émondage des branches censément malsaines.
En réalité, le chef de la CAQ, évoquant que l’arbre qui émerge de la terre de nos aïeux et dont les racines francophones constituent ses artères principales, assurera sa survivance par un simple nettoyage des canaux secondaires qui conduisent la sève jusqu’à son sommet.
Telle est la « philosophie » qui guide notre « visionnaire » qui se proclame le digne représentant du renouveau politique au Québec…celui qui prétend que sa CAQ se fera le porte-étendard de la politique autrement.
En fait, la CAQ du « on verra » n’incarne rien d’autre qu’une lente amnésie conduisant à une perte de mémoire identitaire qui nous conduira à une déchéance perverse. À ceux qui sont tentés par le leurre caquiste, je les invite à s’éveiller avant de sombrer dans une coalition pour l’amnésie du Québec!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2012

    Monsieur Presseault,
    Je vous l'accorde. L'option souverainiste a commencé à avoir du plomb dans l'aile après le référendum de 1995. Mais la guerre au terrorisme a contribué par la suite à miner l'option souverainiste étant donné que la souveraineté était difficile à promouvoir dans un contexte où le Canada est en guerre.
    Pour ce qui est de la guerre de classes, elle fait rage non seulement au Québec mais partout en Occident, malheureusement. Les riches s'enrichissent de plus en plus et les pauvres s'appauvrissent de plus en plus comme en fait foi cet article récent:
    http://www.independent.co.uk/news/business/news/billionaires-defy-the-worldwide-turmoil--and-get-even-richer-7544696.html

  • Élie Presseault Répondre

    10 mars 2012

    Didier, je ne saurais convenir de l’entièreté de votre démonstration. Il est inexact d’affirmer que le déclin de l’option souverainiste du Québec a coïncidé avec le 11 septembre 2001. Parlons plutôt des effets post-référendum de 1995, du passage de Lucien Bouchard et du terme du dernier séjour au pouvoir péquiste, combiné à la débandade des divers chefs.
    Si vous voulez parler de guerre de classes, soit. Ayez au moins le mérite d’étayer vos affirmations sur des faits. Or si vous traitez de Legault et du gouvernement fédéral uniquement, c’est refuser de livrer une appréciation complète des enjeux. Le long règne libéral, les ennuis péquistes et la reprise en main politique de la gauche québécoise ont occasionné une dynamique nouvelle.
    Jacques B. Gélinas a écrit Le virage à droite des élites politiques québécoises. Nous avons depuis lors re-vécu une autre crise économique d’une ampleur rarement vue, qui remonte à des crises vécues dans les années 1929, la décennie de 1930 et le boom pétrolier des années 1970. Nous spéculons notre croissance économique et capitalisons sur des profits rapides et à court terme… rien de bien porteur sur l’état de finances saines.
    Heureusement, la société civile se réorganise pour réclamer des services publics et un réinvestissement dans nos institutions sociales. Après le «New Deal» et la Révolution tranquille, nous devons travailler à ce qui transformera nos rapports politiques modernes à l’aube des années 2010. Il nous faut repenser l’action citoyenne et se donner le courage de choisir des programmes sociaux qui répondent à nos réalités démographiques. Oui à la gratuité scolaire, oui au revenu de citoyenneté et oui à une reprise publique de nos ressources collectives.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2012

    Voici un article en langue anglaise qui illustre bien ce que j'ai écrit précédemment:
    "Billionaires defy the worldwide turmoil – and get even richer"
    http://www.independent.co.uk/news/business/news/billionaires-defy-the-worldwide-turmoil--and-get-even-richer-7544696.html

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2012

    La souveraineté a été écarté depuis dix ans à cause de la guerre de classes qui fait rage présentement.
    J'ai parlé à certains souverainistes de longue date qui sont déprimés de voir où en est l'option présentement.
    Je leur ai dit que l'option souverainiste a commencé à péricliter à partir des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
    Ils n'ont pas pu dire le contraire.
    Ces tristes événements de 2001 ont marqué le début d'une intense guerre de classes à l'échelle mondiale, guerre à laquelle le Québec n'échappe pas, les radio-poubelles, en particulier, étant à l'avant-plan de cette guerre de classes.
    Dans le contexte d'une guerre de classes qui fait rage à l'échelle mondiale, il est compréhensible que l'option souverainiste se retrouve dans l'ombre de cette guerre.
    François Legault et son parti, tout comme le gouvernement fédéral actuel, sont partie prenante dans cette guerre de classes en faveur de la riche classe dominante des affaires et de la finance qui semble vouloir accaparer toute la richesse collective en dépouillant les classes moyennes et les classes défavorisées.
    Il leur faut tout accaparer l'argent et le pouvoir avant de parler souveraineté. Et après, il est évident qu'ils ne parleront pas de souveraineté, ni dans dix ans, ni dans cent ans.
    C'est Michel Chartrand qui avait raison. Il faudrait instaurer un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment et heureux au Québec et ainsi assurer une plus juste répartition de la richesse collective.