À l’heure actuelle, les élus du Québec doivent prêter deux serments avant de pouvoir être admis à l’Assemblée nationale : un serment d’allégeance à la reine Élisabeth II et un serment de loyauté envers le peuple québécois, le premier serment étant porté en vertu de la Loi constitutionnelle de 1867 et le second, en vertu de la Loi sur l’Assemblée nationale.
Lors de la course à la chefferie du Parti québécois (PQ) en 2016, la candidate Martine Ouellet s’était engagée, si elle était élue, à abolir le serment d’allégeance obligatoire pour tous les députés du PQ élus à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, c’est au tour du chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, de déposer une motion sans préavis en Chambre qui ferait en sorte qu'à partir de la prochaine législature, l'Assemblée nationale n'exigerait plus des députés qu'ils prêtent serment d'allégeance à la monarque britannique.
Si l’on prend pour acquis que Québec solidaire (QS) s’est déjà prononcé dans le même sens, nous obtenons l’assentiment de 20 députés. Du côté du gouvernement en place, les convictions nationalistes du premier ministre François Legault se sont nettement manifestées dans certains dossiers le positionnant en conflit avec le fédéral, notamment en matière d’immigration et d’environnement.
Je suis d’avis que le chef de la CAQ devrait, en toute conscience, laisser ses députés voter librement sur cette question fondamentale. Reste à espérer qu’au moins 63 députés, soit la moitié de 125 +1, voteront en faveur de la proposition d’abolition du serment d’allégeance à la reine et qu’enfin, les députés élus à l’Assemblée nationale du Québec prêteront dorénavant essentiellement serment de loyauté envers le peuple québécois de qui ils sont de facto redevables.
Dernière nouvelle...La colonisation tranquille de la CAQ
On aurait pu s’attendre ce que le caucus caquiste se range derrière la motion du chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, eu égard à l’abolition du serment d’allégeance à la Reine Élisabeth II. Or, les troupes « nationalistes » de la CAQ, par l’entremise de leur leader parlementaire, Simon Jolin-Barrette, ont plutôt opté pour une entourloupette procédurale alléguant qu’une telle motion « requiert une modification constitutionnelle qui est tout de même complexe… et qu’il faut s’asseoir avec les partenaires ».
Une réponse que je qualifierais de plutôt laconique qui nous laisse un arrière-goût amer de colonisation tranquille.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
Gilles Verrier Répondre
5 décembre 2018Les élus sont les législateurs. Ils établissent les lois. Quand elles sont violées, et qu'il faut en juger devant les tribunaux, prêter serment devient un geste d'honneur qui engage toute la personne. Or, que les députés prêtent serment à la reine devant la nation - alors qu'ils n'y croient pas (ou ils y croient !) - sape notre système politique et juridique jusqu'au tréfonds. Ceux qui écrivent et ratifient les lois sont les premiers à faire de faux serments. Leur geste est une honne absolue. Ce mauvais exemple de conduite citoyenne, cette irresponsabilité d'adolescents, ne peut conduire qu'à l'anarchie et au chaos. Ces élus sont supposés être honnêtes. De toute évidence, ils trafiquent avec le diable. L'État québécois ne mérite pas notre respect. On pourrait croire que l'État canadien est le seul État menteur qui parle des deux cotés de la bouche, l'État québécois se montre par ces gestes un digne subordonné du premier.
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