La gravité de la situation s’apparente aux grands événements de notre histoire. Prenez-en conscience, l’enjeu n’est pas seulement l’accès au Pouvoir, l’enjeu dépasse aussi la survie du PQ, l’enjeu est le renversement de l’amenuisement national des québécois, l’arrêt de notre lente mort (voyez Montréal devenue anglophone), la survie de la nation, et plus encore celle de notre peuple. L’urgence est démographique, les enracinés, nous qui parlons français en majorité, nous rapetissons inexorablement. Il sera trop tard dans combien d’années, 15 ans, 20 ans ? Combien d’années encore avant que, mathématiquement, il soit devenu impossible de contrôler notre État le Québec ?
Le Canada est de plus en plus omniprésent, il imprègne les mentalités, et il vole les cœurs. Démographiquement parlant, le point de non retour est proche. Mesdames et messieurs les députés du PQ, mesurez votre responsabilité devant le peuple.
Aujourd’hui, le problème à résoudre n’est pas une question de stratégie ni de plan de gouvernance, c’est une question de trippes, et Pauline Marois est totalement étrangère à ce sentiment, son comportement la trahit constamment. Depuis qu’elle est chef elle a raté pratiquement toutes les occasions de se prononcer, de prendre position, de défendre la majorité des gens du Québec. On se rappelle de Mme Marois en pensant à toutes ses gaffes (le fiasco de la réforme scolaire, sa position sur le CHUM, le bilinguisme institutionnel, son électoralisme flagrant dans la saga de l’amphithéâtre de Québec, etc.).
Le PQ s’occupe plus des autres, les minorités ; les ignorer serait pire bien sûr, il ne s’agit pas de cela, mais rendez-vous compte que ce comportement castrant du PQ depuis 1995, ce comportement qui néglige systématiquement la majorité des gens de ce pays, ce comportement du PQ le rend de plus en plus étranger au peuple majoritaire. Il est là votre problème, et Pauline Marois personnifie cela encore mieux que ses prédécesseurs.
Sur le plan identitaire, sur le plan de la langue, Pauline Marois est dangereuse parce qu’elle appuie toujours sur les freins, rien n’est jamais trop grave quant aux attaques que nous subissons, et quant aux repères, nos traditions mais surtout notre façon de voir la vie. La vision multiculturaliste, qui empoisonne le PQ depuis de nombreuses années, Marois n’est pas la seule coupable, cette vision anti-nationaliste est totalement contre-productive. Le PQ va à la guerre mais il emmène avec lui toute la famille. Le PQ ne discerne plus les enjeux, les moments significatifs, le PQ est trouble dans son jugement et ça transparait dans son action.
Du point de vue de la démographie, il n’y aura pas de 3e chance. Votre responsabilité est historique. Vous avez le devoir, devant le peuple du Québec, de réenligner votre parti, de déclencher une course à la direction. Et le travail ne sera pas terminé : il faudra cette fois-ci élire un chef convaincu, déterminé, et sans autre ambition que de libérer le Québec. Un Bourgault, un Parizeau. Quelqu’un qui, avant de se préoccuper de toutes les minorités, s’occupera enfin véritablement de la majorité, les enracinés que nous sommes, majoritairement francophones. Ne bâclez pas encore une fois ce travail nécessaire pour la survie de votre parti, à court terme, et notre survie à nous, les québécois.
Si un tel chef avait été là lors de l’épisode des accomodements raisonnables, le PQ aurait balayé le Québec aux élections. À cette époque des accommodements raisonnables, le PQ n’a pas compris que le peuple se manifestait enfin, parlait pour se faire entendre, le peuple prenait position. Enfin quelque chose qui ressemblait à des « conditions gagnantes ». Le PQ, dans son obsession de ne déplaire à personne, n’a pas su agir comme il le promettait depuis 1995. Au lieu de prendre le parti de la majorité, il tenait à s’excuser du comportement de son peuple. Quel mauvais jugement, quelle attitude suicidaire !
Pauline Marois ne possède pas ce sentiment national grégaire, elle ne vit pas avec son peuple qui se meurt, elle ne ressent rien à ce sujet. Pauline Marois nous invite à tourner en rond pendant encore 10 ans, tourner en rond car on sait bien qu’une fois au pouvoir, la faveur populaire pour la souveraineté se met à baisser inexorablement. Imaginez la suite après le règne péquiste, c’est-à-dire un ou 2 mandats du PLQ ou de la CAQ. Où en serons-nous dans 20 ans ? 20 ans à subir encore et encore la propagande des fédéralistes, l’endoctrinement des médias de Power Corporation et de la télévision d’État.
La cassure est permanente, c’était inévitable depuis plusieurs années. L’union des forces souverainistes n’est plus possible tant que le PQ ne changera pas fondamentalement.
Je comprends votre difficulté, mesdames et messieurs les députés, je comprends les nécessités de la vie, on a une famille, une situation. Mais nous en sommes à un moment charnière, ce n’est pas le temps de faire dans ses culottes, il y va de la survie du peuple qui vous a élus.
Il faut du courage. Bernard Drainville a ce courage, il travaille fort. Quand il dit qu’il faut parler avec son cœur, avec conviction, il ne dit pas autre chose que moi à propos de Pauline Marois.
Comprenez ce qui vient de se passer avec le retrait de Duceppe, comprenez toute la puissance de l’adversaire. Comprenez que, dans l’optique de notre indépendance, ce sont en fait des ennemis. Alors comprenez votre rôle, votre devoir, votre responsabilité, et ayez enfin le courage que nécessite la situation.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
24 janvier 2012Monsieur Bouchard
Excellent texte que j'ai fait parvenir à mon député péquiste en espérant que tous les Vigiliens feront de même. Depuis que j'écris des commentaires sur ce site, je n'arrête pas de répéter que le PQ n'a jamais été un vrai parti indépendantiste; il a toujours magouillé pour aller chercher le vote des vrais indépendantistes pour prendre le p'tit pouvoir provincial de merde (ça s'arrête là leur chouveraineté!) mais, maintenant, leurs tactiques d'attrape-nigaud ne fonctionnent plus. Aujourd'hui, nous voyons le vrai visage de ce parti.
De plus, le PQ est infiltré depuis longtemps par les fédéralistes qui contrôlent son agenda politique de connivence avec l'oligarchie économique du Québec; Marois n'est pas chef de ce parti pour rien. (Marois, Blanchet, vous connaissez?) Il n'y a plus rien à espérer de ce parti moribond sauf que 7 ou 8 députés de ce parti démissionnent, en fin de semaine, et qu'ils joignent les rangs d'Option Nationale qui doit prendre le relais pour l'indépendance.
André Gignac 24/1/12
Archives de Vigile Répondre
24 janvier 2012J'espère que tous et toutes vous liront et finiront par comprendre ..cibouère.