La Presse du 24 septembre 2010 en page A27 titre «André Caillé insatisfait de sa campagne d'information». Il veut réorganiser sa campagne d'information avec l'aide de spécialistes en communication.
1. Qui dit spécialistes en communication signifie adieu à la spontanéité et à la vérité simple qui existent lorsque deux personnes se parlent librement. Bienvenue aux stratégies hypocrites, commandées et téléguidées. On doit passer notre message qui ne tolère pas de contradictions. Nous possédons la vérité et nous l'imposerons.
2. Le porte-parole Caillé déplore que les contres ont monopolisé le micro lors de deux assemblées antérieures. Cela a impressionné les pours au point de les empêcher de s'exprimer. Nous sommes en face d'une mise en scène calculée. Cette fois-ci, espère André Caillé, les pours doivent prendre le plancher et museler les contres. Qu'arrivera-t-il si les contres ne l'entendent pas ainsi?
3. Quels moyens peut-on utiliser pour éliminer ou limiter la présence des contres à la prochaine assemblée de Saint-Hyacinthe? On peut utiliser le registre d'inscription avec obligation de s'identifier avec nom et adresse. Un petit hic: André Caillé a promis des assemblées publiques. La dernière assemblée prévue deviendra-t-elle une assemblée privée avec contrôle des idées des personnes présentes? Les autres moyens sont du type fiers-à-bras et noyautage de l'assemblée par des agents doubles rémunérés prêts à intervenir de manière musclée, tout cela dans le but de discréditer l'opinion qui est défavorable aux gaz de schiste.
4. Réécrivons le titre de La Presse: André Caillé surpris plus qu'insatisfait! Ce monsieur peut faire le théâtre qu'il veut. Cependant, il doit réaliser qu'en convoitant les richesses naturelles du sous-sol du Québec, un bien public, il est sorti de sa cuisine. S'il veut s'approprier, pour lui à titre d'actionnaire et pour les autres actionnaires concernés, un bien public au vu de tout le monde, il est normal qu'une opposition se manifeste. Cette contestation est même normale d'autant plus que le gouvernement de Jean Charest, dans son rôle de fiduciaire, est prêt à abandonner le bien commun au privé pour une bouchée de pain.
5. Les québécois connaissent les bienfaits de la nationalisation d'une richesse naturelle par l'existence d'Hydro-Québec, entreprise bien connue d'André Caillé. Ce que ce Monsieur connaît encore plus, c'est l'apathie et l'ignorance du grand public occupé à autres choses et la capacité des médias de semer la confusion.
6. Nathalie "baby drill" Normandeau a commandé aux québécois d'écouter ceux qui possèdent de l'information inédite et pertinente dans ce domaine nouveau pour les québécois que sont les gaz de schiste. Je fais deux remarques ici: a) des québécois motivés par le dossier ont le goût irrésistible de poser des questions en plus d'écouter et de comprendre les réponses offertes; b) Mme Normandeau n'ayant pas le monopole de la compréhension, doit réaliser que lesdits québécois motivés peuvent comprendre rapidement, surtout lorsque les explications données sont honnêtes et vulgarisées avec pédagogie.
7. Voici trois exemples de questions simples et précises qui s'adressent aux intervenants dans l'exploration et l'exploitation et la commercialisation des gaz de schiste:
7.1 Adressée à André Caillé, administrateur de Junex: combien d'actions de Junex possédez-vous, depuis quand et quel prix avez-vous payé? Si ce sont des options d'actions, données les coordonnées de ces options? Pour les puristes, ces informations sont publiées dans le prospectus accompagnant une nouvelle émission d'actions. Derrière cette question est présente toute la notion d'initiés, ou en d'autres termes À qui profite le crime? et le crime concerné est le hold-up des richesses naturelles des québécois.
7.2 On fait miroiter le volet avantages économiques relié au développement des gaz de schiste emprisonnés dans le sous-sol du Québec depuis des centaines de millions d'années. On parle de dizaines et de vingtaines d'emplois créés.
Question: pour les 3 dernières années de Junex, cette compagnie peut-elle révéler, sans les noms, le nombre d'emplois-années créés, la masse salariale afférente et les impôts prélevés sur cette masse salariale qui sont restés au Québec? Cet exercice est facile à faire car ces informations sont contenues dans les livres comptables et le fichier des TP-4 fiscaux.
7.3 Question adressée à Sophie Brochu de Gaz Métro: considérant les 180 000 clients desservis au Québec par Gaz Métro, l'approvisionnement en gaz naturel à partir des gaz de schiste du Québec entraînera-t-il une baisse des prix de gros et de détail, laquelle baisse sera refilée à vos clients? Y aura-t-il un rabais provenant des économies de production locale en remplacement du gaz naturel actuellement importé d'Alberta?
Vous comprenez chers lecteurs, que s'il n'y a pas de rabais pour le client, il reste à évaluer les dires des intervenants qui estiment des retombées économiques de 2 à 3 milliards $ par année pour le Québec provenant de l'exploitation des gaz de schiste du sous-sol du Québec.
En termes d'emplois, les meilleurs salaires vont aux spécialistes importés de l'extérieur du Québec qui ne paient pas d'impôts au Québec. Du côté des redevances, on dit que celles obtenues en Colombie-Britannique sont 1000 fois plus élevées que celles du Québec.
7.4 Une observation: il ne faut pas oublier les autres volets très importants du dossier des gaz de schiste que sont les GES et les risques de contamination des nappes d'eau et des cours d'eau. Il serait irresponsable de la part de l'UPA et de ses membres d'agir à l'aveuglette et d'accepter des plats de lentilles en échange de graves risques pour les nappes d'eau nécessaires à notre agriculture actuelle et pour les générations à venir.
Conclusion: les québécois motivés par le dossier des gaz de schiste peuvent presque tout comprendre à la condition que les bonnes informations contre-vérifiées leur soient offertes "publiquement".
Montréal, 25 septembre 2010