Andrew Scheer précise sa pensée sur l’avortement

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Faux scandale mis en scène par les libéraux : Scheer défend la même position qu'Harper


OTTAWA | Les députés conservateurs auront le droit de soumettre des projets de loi sur l’avortement, mais Andrew Scheer assure qu’il va tenter de bloquer toute tentative pour changer la loi s’il est élu premier ministre.


«Comme premier ministre, je vais toujours m’opposer à une mesure qui rouvre ce genre de débats», a soutenu jeudi le chef conservateur lors d’un point de presse à Toronto.


Ce dernier n’a toutefois pas précisé ce qu'il ferait si ses députés déposaient un projet de loi en ce sens.


Questionné par les journalistes sur la position de sa formation sur l’avortement et le mariage entre personnes de même sexe, M. Scheer a assuré que celle-ci restait la même que sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper.  


«Les députés ont le droit de s’exprimer sur des questions de conscience, mais un gouvernement conservateur va toujours s’assurer que ces débats ne seront pas rouverts», a-t-il réitéré.


Le chef de parti a aussi soutenu jeudi que tous les Canadiens avaient les mêmes droits devant la loi, mais n’a pas renié ses propos tenus dans une vidéo de 2005, partagée par les libéraux, où il s’opposait au mariage gai.


Diversion des libéraux


Andrew Scheer s’en est pris aux libéraux, les accusant de vouloir faire diversion sur leurs propres scandales et de vouloir diviser les Canadiens.


Ceux-ci tenteraient «de détourner l’attention de leurs antécédents d’échecs, de corruptions et de scandales», a-t-il lancé, ajoutant que le parti de Justin Trudeau tentait de créer des situations hypothétiques et que lui travaillait de façon unie avec son caucus conservateur.


De passage en Colombie-Britannique, le premier ministre Justin Trudeau a réagi par la suite aux propos de son adversaire. «Ce n’est pas assez d’accepter une loi parce qu’on est obligé de le faire, particulièrement et surtout quand qu'il vient une question des droits des personnes marginalisées de la communauté LGBTQ ou bien des droits des femmes. Les gens ont le droit de savoir que leur premier ministre sera là pour les défendre», a dit le premier ministre.


La députée du Nouveau parti démocratique (NPD) Ruth Ellen Brosseau juge que les attaques du Parti libéral à l’égard des conservateurs sont légitimes, mais estime que les libéraux n’en ont pas fait assez pour améliorer l’accès aux services d’avortement.


«La position affichée du chef conservateur par rapport au libre-choix est inquiétante. Elle est contraire aux valeurs des Québécoises et Québécois», a-t-elle déclaré par écrit.


Vidéo


La ministre du Tourisme, Mélanie Joly, avait publié sur Twitter plus tôt jeudi une vidéo de Scott Hayward, de l’organisation pro-vie Right Now, qui soutient en entrevue qu’Andrew Scheer permettrait le vote libre de ses députés conservateurs advenant le dépôt d’un projet de loi sur l’avortement.


Le débat sur l’avortement a été relancé plutôt cette semaine alors que le lieutenant québécois Alain Rayes avait tenu des propos contraires à ceux de son chef.


Le député avait assuré samedi dans les pages du Journal de Montréal qu’Andrew Scheer «a confirmé qu’il ne permettrait pas à l’un de ses députés de présenter un projet de loi antiavortement».


Au contraire, le chef conservateur autoriserait les députés d’arrière-ban à présenter un projet de loi en ce sens. L’incohérence avait été relevée par le HuffPost. M. Rayes avait alors reconnu ne pas avoir bien présenté la politique de son parti.




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