Québec -- Liza Frulla ne croyait pas au retour de Louise Beaudoin en politique. «Moi, je ne pense pas que c'est vrai», a dit au Devoir, en fin d'après-midi hier, l'ancienne ministre libérale, une grande amie de Mme Beaudoin, ancienne ministre péquiste défaite en 2003. «Je vais être avec elle ce soir et je vais voir», a dit Mme Frulla, qui a signé avec Louise Beaudoin en 2007 Amitié interdite (Éditions La Presse).
Mme Beaudoin a présenté hier sa décision aussi imprévisible que subite. C'est vers 21h30 jeudi soir, alors que l'ancienne ministre (et actuellement professeure invitée au département des littératures de langue française) rentrait de Granby, que son ancienne collègue Rita Dionne-Marsolais l'a jointe pour l'informer qu'elle ne solliciterait pas un nouveau mandat.
L'association de Rosemont venait aussi d'adopter une résolution pour «inviter Mme Louise Beaudoin à lui succéder, et à briguer l'investiture pour le poste de candidate du Parti québécois dans Rosemont». Mme Beaudoin soutient que c'est cette résolution qui l'a convaincue de tenter un retour. Elle qui se disait «heureuse dans sa nouvelle vie» depuis sa défaite dans Chambly en 2003 a insisté: «Ce n'est sûrement pas parce que je suis malheureuse dans ce que je fais.» Elle dit avoir eu le temps ces dernières années «de recharger ses piles intellectuelles»: elle a notamment dirigé plusieurs livres collectifs sur la francophonie et les relations internationales et publié un Plaidoyer pour la diversité linguistique (Fides, 2008). «Joindre à nouveau l'action à la réflexion» est ce qui la motive, dit-elle. S'imagine-t-elle dans l'opposition, elle qui n'y a jamais été? «On a toutes nos chances de gagner; regardez le vote francophone», a-t-elle répondu.
Autres départs
Par ailleurs, l'approche du déclenchement des élections, prévu officieusement le 5 novembre, pousse plusieurs élus à accélérer leur réflexion sur leur avenir politique. Outre Mme Dionne-Marsolais et, mercredi, Louise Harel (Hochelaga-Maisonneuve), le député de Dubuc, Jacques Côté, a choisi de quitter la vie politique. Il avait été élu une première fois aux élections de 1998. Âgé de 64 ans, M. Côté était actuellement critique en matière de sécurité publique. Bernard Landry l'avait nommé, en 2002, ministre délégué à l'Habitation. Selon plusieurs sources, le député des Îles-de-la-Madeleine, Maxime Arseneau, songerait aussi à ne pas se représenter. Quant à Mme Dionne-Marsolais, elle avait été élue une première fois en 1994. Comme ministre, elle avait dû démissionner à deux reprises: une fois comme ministre de la Culture et des Communications et une autre fois comme ministre du Revenu. Elle a aussi détenu le portefeuille de l'Énergie et était porte-parole de l'opposition péquiste en cette matière.
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