Bernard Drainville veut "avoir la conscience tranquille"

«Le PQ pourrait disparaître»

Tribune libre


"Je souhaite bonne chance à Bernard Drainville les 27, 28 et 29 janvier prochains, alors que le Parti Québécois tiendra un conseil national portant justement sur la nouvelle politique et sur le renouveau démocratique. Toutefois, je ne crois pas qu’il sera en mesure de changer la politique au sein du Parti Québécois. Même lui, dans son entrevue au Devoir, ne semble pas y croire outre-mesure. Enfin, lors du conseil dans deux semaines, Drainville pourra peut-être faire un miracle !"


Dans une entrevue au quotidien Le Devoir, Bernard Drainville dit "avoir encore confiance en Pauline Marois, mais avoue s'inquiéter." Vous savez, quand notre être cher nous dit "Je t'aime, mais...".
Le fameux "mais" est souvent le signal que ça ne va pas très bien. Drainville semble lucide quant à la situation que vit le PQ, disant qu'il "faut refaire l'unité du parti. En fait, il faut que les départs cessent. Il y a eu trop de départs et il y a eu trop de démissions ((Bernard Drainville en entrevue au Devoir - «Le PQ pourrait disparaître»))."
Bernard Drainville, quand il n'utilise pas le "mais", dit "je le pense", pour répondre à la question "Pauline Marois est-elle en mesure de mener cette opération de sauvetage?".
En bout de ligne, dans l'article du Devoir, on ne retrouve pas un Bernard Drainville très joyeux. On a l'impression que son parti politique, le PQ,  a un cancer avancé et qu'il joue le tout pour le tout afin de sauver ce parti.  «Je veux avoir la conscience en paix... Si jamais le pire devait arriver, je veux être capable de dire que j'ai fait tout ce que ma conscience me dictait pour l'éviter".
Le problème du Parti Québécois, c'est que la chef actuelle n'a pas le minimum de popularité requis pour gagner les prochaines élections. Elle est, selon des "démissionnaires" et une bonne partie de la population, en quelque sorte la métastase du PQ.
François Rebello a quitté le PQ parce qu'il n'avait évidemment plus aucun espoir de voir le PQ prendre le pouvoir aux prochaines élections avec Pauline Marois à la tête. Son erreur aura été d'aller à la Coalition avenir Québec.
En juin, il était encore possible de sauver le Parti Québécois, mais maintenant, le cancer semble être généralisé. Je crois que Bernard Drainville est un très bon "organe", et il aurait tout intérêt à aller se greffer à Option nationale, parti qui a été créé un peu avant la Coalition avenir Québec. Le parti Option nationale, si quelques "organes" sincères du Parti Québécois allaient s'y greffer, ferait parler de lui autant que la CAQ dans les médias.
Bernard Drainville est pour l'unité des forces souverainistes. Toutefois, selon Le Devoir, "il reconnaît que cette idée risque de créer des frictions dans les rangs du PQ." En fait, il semble que monsieur Drainville ne se soit pas encore rendu compte que c'est peut-être le PQ qui est le problème dans le mouvement souverainiste. Il dit vouloir avoir la conscience tranquille, mais en restant au PQ, lui qui ne semble plus vraiment croire à ce parti si on lit entre les lignes de l'article du Devoir, ne pourra pas avoir la conscience tranquille.
On a l'impression que Pauline Marois est sur un piédestal, en attente d'être élue, pendant que des députés de qualité comme Bernard Drainville doivent agir comme des disciples soumis et tenter de faire l'impossible pour sauver le PQ.
La majorité de la population semble voir le PQ comme une famille déchirée, vivant dans une maison qui a été inondée. Il n'y a plus rien à faire, il faut reconstruire en neuf à présent. Heureusement, Jean-Martin Aussant l'a compris, et il n'a pas hésité à commencer la construction d'une nouvelle maison.
Ainsi, Bernard Drainville a le choix, soit il continue à arracher les tapis et les murs du sous-sol "PQ", sans trop croire aux résultats des rénovations, soit il prend son courage à deux mains et va aider à construire Option nationale ((Option nationale)).
Bernard Drainville, pour celles et ceux qui le suivent sur son site Internet ((Bernard Drainville - Député de Marie-Victorin)), pourront constater qu'il est un travailleur acharné, et il mérite mieux que de faire de la rénovation.
L'été dernier, Drainville a consulté les Québécois. Il écrit
Le problème, c’est qu’on vit à une époque où les gens croient que la politique est sale et que tous les partis sont pareils. Vous avez été nombreux à témoigner de cette désillusion lorsque je vous ai consultés cet été. Le constat est accablant : les Québécois ont perdu confiance. Peu importe ce qu’on leur propose, peu importe le parti, c’est souvent le scepticisme et le cynisme qui l’emportent. Les Québécois ont l’impression que l’intérêt des groupes de pression, des lobbies, prime sur l’intérêt citoyen, sur l’intérêt national ((Changeons la politique au prochain conseil national du Parti québécois)).

Je souhaite bonne chance à Bernard Drainville les 27, 28 et 29 janvier prochains,  alors que le Parti Québécois tiendra un conseil national portant justement sur la nouvelle politique et sur le renouveau démocratique. Toutefois, je ne crois pas qu'il sera en mesure de changer la politique au sein du Parti Québécois. Même lui, dans son entrevue au Devoir, ne semble pas y croire outre-mesure. Enfin, lors du conseil dans deux semaines, Drainville pourra peut-être faire un miracle!


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    J'écrivais ceci le 3 décembre 2008:
    Extrait de "Pour un nouveau mode de scrutin" http://www.vigile.net/Pour-un-nouveau-mode-de-scrutin
    " Je suggère donc, afin de réformer le mode de scrutin rapidement, que le PQ et QS s’unissent dès maintenant dans le but de rassembler les souverainistes et d’empêcher la droite et un ancien chef du PCC de former, encore une fois, le prochain gouvernement au Québec. Le PQ doit se présenter comme étant le parti ouvert au dialogue afin de réunir tous les souverainistes. Madame Marois doit demander à ses électeurs de la circonsription de Françoise David ou de Amir Khadir (c’est pas moi qui va faire ce choix déchirant) d’élire un député de QS. En échange, madame David et monsieur Khadir exigeraient à leurs électeurs de voter péquiste à la grandeur du Québec. Pour ce qui serait du côté financier de la chose, le PQ s’engagerait à rembourser QS pour les pertes encourues. Je suis même convaincu que cette voie permettrait à plusieurs adéquistes de voter pour le PQ. Je suis convaincu que tous les souverainistes, d’hier et d’aujourd’hui, seraient attentif à l’ouverture du PQ qui au moment de ce tour de force promettrait de changer le mode de scrutin une fois élu. Aux élections subséquentes, les souverainistes pourront toujours voter pour leurs idéaux politiques sans mettre un parti de droite fédéraliste au pouvoir."
    Le PQ coule depuis...
    En passant, ça fera 100 ans le 14 avril 2012 que le Titanic a coulé. Je crois que le PQ va couler pas mal au même moment....