Bilinguiser Montréal ?

Le français — la dynamique du déclin



La direction du cégep Edouard-Montpetit impose la bilinguisation de certains départements de ce cégep francophone, ainsi que de l'École nationale d'aérotechnique, avec la bénédiction de la ministre de l'Éducation. Il est faux de prétendre, comme l'indique le directeur Serge Brasset, que les étudiants anglophones recevaient déjà ce service de formation en anglais au collège John Abbott.
[Comme l'écrivait Michel David dans le Devoir le 16 juin 2007->7243]: «Après deux ans d'études en anglais dans le West Island, ses étudiants devaient donc en faire une troisième en français à Saint-Hubert. Par un singulier paradoxe, maintenant qu'ils étudieront dans un cégep de langue française, ils pourront bénéficier de trois ans de cours en anglais. [...] Trouvez l'erreur!»
Les représentants des professeurs, ceux de la table sectorielle en aérotechnique, les milieux syndicaux et ceux de l'éducation ont raison de s'inquiéter: «Si on apprend aux étudiants la terminologie de leur métier en anglais, ils l'exerceront en anglais.»
Dans un milieu de travail où la francisation était déjà fragile, il est aberrant et inquiétant de constater que dorénavant des étudiants seront formés pour travailler en anglais au Québec (où officiellement la langue officielle du travail est le français) alors qu'auparavant ils étudiaient dans un cégep anglophone, mais faisaient leur troisième année en français afin de pouvoir travailler en français.
Devons-nous y voir un autre indicateur de la volonté du gouvernement Charest, ou de son laxisme, à bilinguiser Montréal et à terme, le Québec?
***
Alain Lavallée, Longueuil, le 27 avril 2009


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé