Les actionnaires de contrôle de Bombardier, soit les familles Bombardier et Beaudoin, viennent «d’enfirouaper» d’aplomb le premier ministre Philippe Couillard et son ministre de l’Économie, Jacques Daoust.
En échange d’un investissement de 1,3 milliard de dollars dans le programme du CSeries, le gouvernement Couillard n’obtient aucune action de la multinationale Bombardier. Niet. Il doit tout simplement se contenter de détenir 49,5 % des parts de la nouvelle société en commandite mise sur pied pour prendre la relève du développement du nouvel avion CSeries. À titre de filiale, cette société en commandite reste sous le contrôle de Bombardier, qui conserve 50,5 % des parts.
Les chefs des partis d’opposition, Pierre Karl Péladeau et François Legault, ont raison de dénoncer cette mauvaise entente de partenariat où le gouvernement Couillard prend d’énormes risques en n’ayant obtenu aucune portion du capital-actions de la maison mère Bombardier.
Obtenir des actions de Bombardier aurait permis au gouvernement Couillard de diminuer le risque de son placement. Pourquoi? Parce que la multinationale Bombardier est grandement diversifiée avec ses deux grandes divisions, l'aéronautique et le transport.
Perdre sa mise de fonds?
Si le programme du CSeries vient à foirer, la multinationale Bombardier va simplement radier de ses livres les «actifs» du CSeries, tout en poursuivant ses autres activités.
Mais en vertu du partenariat que vient de conclure le gouvernement, Québec perdrait carrément sa mise de fonds de 1,3 milliard si le CSeries foirait. Pour vous montrer à quel point MM. Couillard et Daoust se sont fait berner par la haute direction de Bombardier et ses actionnaires de contrôle, ils ont accepté d’investir 1,3 milliard sans recevoir la moindre action de la société mère qui, elle, ne vaut en bourse que 3 milliards de dollars.
Le placement de Québec équivaut au tiers de la valeur boursière de Bombardier et pas une seule action en retour.
En échange de «notre» investissement de 1,3 milliard $, MM. Couillard et Daoust laissaient entendre hier que cela protège les 40 000 emplois de la division aéronautique de Bombardier.
La réalité? Le nouveau partenariat Québec-Bombardier ne protège que les 1700 emplois reliés aux CSeries. Et il ne garantit pendant 20 ans que la présence au Québec du «siège social stratégique, financier et opérationnel» de la Société en commandite des CSeries. Point à la ligne.
Aucune assurance
À l’exception du CSeries, le gouvernement Couillard n’a obtenu aucune assurance que le siège social de Bombardier, lui, resterait au Québec!
L’entente Québec-Bombardier prévoit par ailleurs que le gouvernement recevra 200 millions de bons de souscription d’actions lui permettant d’acquérir des actions de catégorie B de Bombardier à 2,21 $ l’action. À 2,21 $ l’action, les actionnaires de contrôle de Bombardier donnent ainsi la «chance» au gouvernement du Québec de mettre le grappin sur des actions de Bombardier en lui versant une prime de 55 % par rapport au cours actuel (1,41 $ hier après-midi) de Bombardier en bourse.
Méchant cadeau!
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