La décadence par l'ordre violent

Brutalité policière à être dénoncée, voire soignée

Sinistre cas de la violence policière à Québec

Tribune libre

Tout le monde qui a regardé ce matin TVA et Radio Canada, entre autres, sait de quoi je parle. De jeunes citoyens rassemblés devant notre parlement pour manifester leur désaccord avec les politiques du gouvernement majoritaire libérale, sont chargés comme des vermines !

Au nom d'une loi sacrée, les manifestants sont non seulement dispersés, certains sont gravement brutalisés. Ce genre de scènes d'une obscure sauvagerie nous sont si habituelles qu'elles ne retiennent aucunement notre attention. Inconsciemment nous les avons intégrées dans notre imagerie de la normalité. Normal donc que des jeunes se révoltent pour que nos forces de l'ordre nous offrent un spectacle assimilable à une parodie du sens de l'ordre public.

Hier encore dans ma tête cette dérive serait passée comme une lettre à la poste, si les médias n'avaient pas montré un «agent de l'ordre» tirant à bout portant une boule de feu dans le visage d'une étudiante, Naomie. À elle et à tous ceux qui ont été brutalisés j'exprime mon empathie. J'éprouve également de la sympathie envers le triste tireur. Je crois qu'après avoir vu le mal de son geste il en a la conscience troublée.

En écrivant cette réaction, je voulais certes me joindre à d'autres voix pour dire à notre jeunesse que c'est une dérive maladive, ce qu'elle voit et vit lorsqu'elle se met en marche pour prendre bénévolement la parole en marge de la période des questions. Manifester, c'est s'exprimer publiquement comme font nos élus durant la période des questions au parlement.

Je veux aussi crier haut et fort que cette dérive est le résultat d'une maligne corruption de notre système politique par l'esprit coercitif, dictatorial, barbare. Nos élus affichent pour la plupart un déficit notoire d'empathie et pire, ils font le culte de l'ignorance en tournant le dos aux lumières du savoir. Ainsi ils réduiront nos ambitions en matière de développement humain ou en santé physique et mentale, pour nous livrer et soumettre au capitalisme sauvage. Cet état d'esprit est contagieux. Les premières victimes sont les personnes qui incarnent la force publique. Alors qu'il y a 20 ans l'agent de la paix au Québec était le refuge de gens inquiets, aujourd'hui il me semble qu'il devient de plus en plus l'étranger toléré sur sa terre natale. Cela est indécent. Il faut que ça change. Et le premier qui doit changer, c'est le politicien. Changer d'esprit et de philosophie de gouvernance.

Les citoyens ne sont pas des écervelés, ils sont ouverts au dialogue sincère. Il faut que nos politiciens fassent l'école du dialogue. Que le discours et le ton durant la campagne électorale soient les mêmes après le scrutin. Les lois sont elles aussi un pis-aller. Pas une brosse à dent. On mord et après on se brosse les dents. Ou inversement. Dialoguons, SVP ! Car il s'agît du bien-être optimisé, pour tous. Trop de lois, c'est trop de dents sales blanchies. L'échec de l'éducation. Bien éduqué, l'on n'aura pas besoin de loi. Hélas l'éducation n'est jamais prise au sérieux. Plutôt la législation et la répression. Il faut se ressaisir et revenir à la lumière du savoir.

S'agissant de la culture policière en dérive de violence, je constate que le port d'arme est une invitation et une incitation à la brutalité. Armé jusqu'aux dents contre ses frères et soeurs, ses enfants ! Ça fait honte. Ne leur dit-on pas indirectement que l'heure est à l'affrontement ? Je pense qu'un policier peut faire respecter l'ordre, sans charger. Mais les politiciens devront donner le ton.

L'institution du parlement est sacré. Autant l'est l'autre de l'école comme le temple de la foi religieuse. Qu'on laisse les citoyens s'y exprimer sans charger. Ca fait mal de voir la jeunesse chargée par la police, et encore plus mal que cela se passe devant le parlement. Je crois que nos élus, tous doivent des excuses officielles aux victimes de cette brutalité. Quant à moi, simple citoyen, j'excuserai les policiers, la brutalité n'est pas leur faute, c'est une maladie d'une société de lumières gouvernée dans l'obscurité.

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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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7 commentaires

  • Stéphane Sauvé Répondre

    3 avril 2015

    A GILLES JEAN :
    «
    « Ce gouvernement est illégal : il n’a pas donné son itinéraire » »

    Vous dites quoi à cela ?
    La seule chose que l'on a su du PLQ avant qu'il forme le gouvernement fut celle-ci: " Nous on va s'ocuper des vraies affaires " .
    Yep, belle affaire.
    Ce gouvernement est encore moins légitime que celui de Charest
    "Personne au Québec n’a donné le mandat au Parti libéral, en avril dernier, de saccager l’État et ses services publics, comme s’apprêtent à le faire Couillard et ses ouailles.
    Qui plus est, un gouvernement qui abandonne lâchement ses municipalités et ses citoyens à des poursuites judiciaires intentées par des entreprises privées n’a plus la légitimité morale de gouverner.
    On doit donc par tous les moyens destituer ce gouvernement illégal du pouvoir. Si le référendum révocatoire n’existe pas encore au Québec, il faudra que la rue l’invente."
    Marc Beaudoin, Val d'or
    "Pendant que les policiers matraquent les jeunes dans la rue sous prétexte qu'ils ne partagent pas leur itinéraire, le gouvernement impose aux Québécois un programme politique qu'ils ont sciemment caché pendant la dernière campagne électorale. Martin Coiteux, qui a été tenu au silence pendant cette campagne, exulte de bonheur et de métaphores insultantes aujourd'hui. Combien de Québécois ont appuyé le Parti conservateur du Québec? Moins de 0,8% et pourtant, Coiteux fait la morale aux Québécois en jouant les apprentis sorciers de l'austérité. " Steve Fortin
    http://quebec.huffingtonpost.ca/steve-e-fortin/couillard-destitution-mecanismes_b_6954708.html

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2015

    Nos jeunes ont tout a fait raison dénoncer nos OLIGAQUES, qui nous pillent sans vergogne et se votent des salaires, des primes de séparation de $1,200,000.00 de dollars pour M. Barette et des régimes retraites dorées de $465,000.00 dollars par année indexée SVP de M. Vandal, etc....
    Selon l'institut Fraser l'Immigration massive nous coute plus de 4,0 Milliard de dollars par année, ici au Québec et plus de 23 milliards de dollars au niveau du Canada et ce sont des chiffres de 2011.
    Ceux qui sont contre et qui dénoncent ces jeunes sont des IDIOTS UTILES, et c'est comme s'ils disaient; "Nous sommes d'accord pour que nos OLIGAQUES nous pillent, car nous sommes des moutons et nous aimons nous faire tondre souvent".
    http://www.fraserinstitute.org/publicationdisplay.aspx?id=18105&terms=immigration&LangType=1036

  • Jean Gilles Répondre

    29 mars 2015

    Si les manifestants acceptaient de déposer leur plan de manif, une bonne partie de ces violences n'auraient pas lieu.

  • François Munyabagisha Répondre

    29 mars 2015

    « ce policier qui mérite, à mon sens, une sanction sévère de la part de ses dirigeants », conclut Henri Marineau
    Considérant la réaction du maire Labeaume, je crois plutôt que ce sont les dirigeants qui devraient être sanctionnés. Car les policiers s'inspirent de l'esprit que manifestent les dirigeants comme Labeaume. J'invite les jeunes et les porteurs de lumières de la société, les philosophes, à dire clairement non à la complaisance de politiciens avec la violence.
    « Au nombre de centres du savoir, au nombre de penseurs et chercheurs payés pour créer et entretenir la lumière, nous ne devrions pas vivre des modes réactionnaires et des improvisations de décisions comme c’est hélas souvent le cas. Pourquoi sommes-nous gouvernés « au noir », avec autant de sources lumineuses ? Est-ce que trop de lumière pollue ? Non, non, non !» http://www.vigile.net/Pays-de-lumieres-gouvernements-au

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 mars 2015

    Qu'on le veuille ou non, nous sommes vaincus face à la force armée. Au Québec, le peuple est l'ennemi d'un gouvernement illégitime élu par subterfuges. Il faut cesser ces comportements suicidaires.
    La video montre que les manifestants tentaient de traverser à mains nues la ligne des robots. Ils venaient tout juste d'être repoussés à matraque retenue, quand ils sont arrivés à portée de cette arme à feu. L'ordre était de tirer! Même des morts, leurs patrons les justifieront: voies de fait sur policier! Émeute! Il y a 3 ans, à Victo, c'était pour protéger le rally partisan de Charest, après des mois de guérilla. Couillard sonne l'hallali dès les premiers jours de manifestation citoyenne.
    La résistance doit troquer la rue pour les comités de citoyens: À qui le Québec? Le Québec aux Québécois, tous ceux qui veulent y vivre en paix! Ce pays doit se relever et s'occuper de cette course à la chefferie, un peu endormie.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2015

    Ces hommes qui plantaient des étudiants pas cravatés libéraux.
    Vous savez, quand on vit dans la région de Québec et qu'on se donne le désagrément de lire les Martineau, JJ. Samson et autres parasites qui se croient journalistes dans la page Opinion du JdQ ou d'entendre le Maire Labeaume débiter ses inepties à tous les jours entre deux pointes de pizza dans les radios poubelles qui le vénèrent à tout rompre, on éprouve parfois de gros sentiments de solitude.
    Ben oui, les gens, qu’est-ce qu’ils font là à deux pouces du nez des policiers?» s’est interrogé le maire Labeaume en commentant les manifestations étudiantes de jeudi soir.
    http://www.journaldemontreal.com/2015/03/27/quest-ce-quils-font-la-a-deux-pouces-du-nez-des-policiers-se-demande-labeaume

  • Henri Marineau Répondre

    28 mars 2015

    Des images saisissantes qui nous montrent un policier tirer à bout portant un projectile brûlant en plein visage de Naomie Tremblay-Trudeau, une adolescente de 18 ans qui, pourtant, ne démontrait aucun signe de violence, sa seule « faute » étant de s’être trouvée là au mauvais moment.
    Et le maire de Québec, Régis Labeaume, de déclarer : « Ils connaissent notre comportement. Ce n’est pas nous qui faisons le choix, ce sont les dirigeants des manifestations qui font le choix de ce qui va se passer. Vous choisissez qu’il y ait de la pagaille si vous ne donnez pas votre itinéraire. »
    Un raisonnement aberrant de la part du maire qui met clairement en lumière la disproportion de l’acte du policier par rapport à celui de la victime, un manque de jugement patent de la part de ce policier qui mérite, à mon sens, une sanction sévère de la part de ses dirigeants…Une scène digne d’un polar de bas étage !