Ce qui caractérise réellement les Québécois

Tribune libre

La langue française joue le rôle de marqueur de l’identité québécoise. Comme le mentionnait à juste titre Evral Mimy, auteur du livre 400 strophes méritoires…., 400 ans d’histoire, « Le français est notre principale source identitaire commune dans notre fabuleux bouillon de cultures. » Dans ce « fabuleux bouillon de cultures », la langue française constitue une des valeurs communes de la société québécoise. « Au Québec, le français est la langue officielle, celle de la vie publique, du travail, des affaires, de l’enseignement, du commerce et de la culture».
Qu’est ce qui caractérise réellement les Québécois?

• Le fait français
_ • Leur simplicité,
_ • Leur modestie (pas de prétention de science infuse : on apprend de tout le monde),
_ • Leur résolution des conflits par le dialogue et la négociation (peur de l’affrontement),
_ • Leur ouverture d’esprit (respect des idées des autres),
_ • Leur pacifisme (non à la guerre en Irak),
_ • Leur élan de solidarité « donnez au suivant »,
_ • Le refus du capitalisme à toutes les sauces,
_ • Le respect de la vie privée.


Le fait français
Le fait français est un élément fédérateur. Le Québec doit la loi 101 ou la Charte de la langue française à Camille Laurin , ministre d’État au développement culturel, sous le gouvernement de René Lévesque. La Loi 101, qui fait du français la langue officielle du Québec, a été légiférée en 1977 pour protéger la langue minoritaire au Canada et en Amérique du Nord. Cette loi qui a été adoptée à l’Assemblée nationale du Québec le 26 août 1977 vient de célébrer ses 35 ans dimanche dernier. En plus des francophones de culture québécoise, il faut aussi reconnaître que des anglophones nés au Québec et de surcroît faisant l’effort de s’exprimer en français, sont des Québécois au même titre que les autres citoyens.
Leur simplicité
Les Québécois n’ont jamais crié sur les toits qu’ils sont plus civilisés, plus instruits. Ils ne disent jamais qu’ils ont la science infuse. Ils ne se sont jamais présentés comme le centre du monde. Leur simplicité impressionne les immigrants.
Les Québécois ne sont pas arrogants. Ils sont des gens modestes. Est-ce lié à la colonisation vécue avec les Anglais comme le laissait penser [Pierre Falardeau] lors de l’émission Sucré Salé de TVA ou est-ce lié à leur passé catholique ? “ Ils n’ont pas le goût du luxe, n’étalent pas leur richesse, ont même parfois le complexe de parler argent malgré le contexte nord-américain dominé par le capitalisme et le libre-marché comme mentionné par l'animateur Patrick Masbourian pour l'émission Sommes-nous …paresseux?, diffusée à Télé-Québec .
Leur modestie
En tout cas, cette modestie leur permet de favoriser une approche collégiale, un travail d’équipe, un modèle de gestion participatif en termes d’idées, d’échanges et de rôles. Dans cette société enrichissante, l’individu apprend de tout le monde et tous les jours. On part de l’idée qu’en chaque personne sommeille un génie. Tous les métiers sont valorisants. Leur coté pragmatique permet de tirer tous les enseignements dans n’importe quel métier.
Les Québécois insistent beaucoup sur le renforcement positif. Ils ont l’habitude de dire « je pense que, je crois, je suggère » et non « il faut que, tu dois, je t’exige ». Ce peuple ne connaît pas les phrases commençant par la négative, il cherche toujours le côté positif.
Une personne immigrante qui a déjà séjourné en Europe apprécie encore plus le privilège d’être au Québec, dans une société où on ne minimisera pas ses compétences en fonction de ses origines ethniques. Ici, les critères pour juger les personnes immigrantes en emploi seront leur capacité à répondre aux attentes et à interagir avec les collègues de travail.

La résolution des conflits par le dialogue et la négociation
Le Québec est une société de concertation. Le nombre élevé de tables de concertation dans les quartiers, les arrondissements, les villes et partout sur le territoire québécois en est la preuve. Nous vivions dans une société où la distance hiérarchique est faible.
Leur ouverture d’esprit
La différence dans la façon de penser des Québécois se traduit également dans le milieu de travail. En effet, les gestionnaires, bien qu’attachés aux résultats, n’en manquent pas pour autant de respect à leurs employés. La pression dans la culture organisationnelle est vécue différemment. Ils savent aussi déléguer certaines tâches. Le Québec est un peuple qui a horreur de la confrontation, un peuple qui ne veut pas de la guerre. Les Québécois n’aiment pas les polémiques. Une société paisible qui entend vivre dans la paix sociale.
Un intérêt marqué pour la justice sociale
L’attachement à la justice sociale est bien ancré au Québec. Pendant la guerre en Irak, 250 000 personnes étaient descendues dans la rue dans un froid glacial (à moins 20 Celsius) pour dire non à la guerre. Le droit de manifester pacifiquement contre la guerre est reconnu aux personnes immigrantes, lesquelles ont fait le bon choix en venant au Québec, une société qui favorise le droit à la différence de points de vue et la liberté d’expression. Par ailleurs, il faut dénoncer la nouvelle politique de la citoyenneté de la Grande-Bretagne où le fait de s’opposer à la guerre pourrait empêcher des personnes immigrantes d’accéder à la citoyenneté britannique.
Leur élan de solidarité
Il faut cesser de dire que le peuple québécois ne fait pas preuve d’ouverture. La générosité des Québécois lors des inondations des Gonaïves en 2004 et du séisme en Haïti de 2010 en est une preuve flagrante.
Un peuple qui incite les jeunes à « donner au Suivant » dès le jeune âge. Des élèves qui font du bénévolat dès l’école secondaire. Les activités communautaires qui occupent une très grande place dans la vie des gens. Un peuple francophone qui a peur de perdre son identité et qui se protège aussi pour ne pas disparaître. Un peuple épatant qui donne une chance aux personnes sachant faire preuve de persévérance. Un peuple qui ne veut pas qu’on le méprise mais qui demande juste à être respecté dans ce qu’il est aujourd’hui, dans son histoire, sa culture et son caractère français. Un peuple qui apprend à s’adapter au contexte nord-américain où l’anglais est omniprésent. Un peuple respectueux qui délègue et collabore comme on le voit dans les nombreuses offres d’emploi insistant sur les aptitudes reliées à l’esprit d’équipe.
Le Québec est un grand peuple qui dit les choses simplement, qui est contre l’injustice sociale et ne cesse de se réinventer. La nation québécoise issue de la religion catholique est une société tolérante même si on peut trouver en son sein certains individus constituant l’exception qui confirme cette règle. Chaque société a son lot de côtés obscurs. Si dans les sociétés occidentales et nord-américaines, on parle de racisme, dans les sociétés africaines on parle de tribalisme. Il apparaît à notre avis courageux de reconnaître ces travers de l’existence humaine afin d’y remédier le plus rapidement possible. Mais dans les sociétés industrielles, notamment nord-américaines, la loi dissuade ceux qui s’aventurent à discriminer des personnes en fonction de l’âge, de leur sexe, origine, religion, ou orientation sexuelle. Ces sociétés développent des mécanismes juridiques qui dissuadent toute personne à manifester une haine vis-à-vis des autres, à moins qu’elle ne soit insidieuse.
Le refus du capitalisme à tout bout de champ
Le modèle québécois se trouve à cheval entre le modèle européen pour les politiques sociales (Allemagne, Suède, France etc.) et le modèle américain pragmatique et favorisant l’esprit entrepreneurial. Les Québécois sont reconnus pour leur pragmatisme, ce qui se traduit dans leur système éducatif.
Les facettes de l’histoire de la culture québécoise se déclinent aussi dans le domaine de l’humour. Les Québécois font preuve d’humour comme en attestent « les Parlementeries» (une parodie de la politique québécoise), «les Juste pour rire», «Caméra café».
Le Québec qui a une histoire qui lui est propre accueille la diversité dans une perspective interculturelle. La connaissance ou la maîtrise des codes culturels, des règles, du fonctionnement du marché du travail facilitent l’intégration durable en emploi des nouveaux arrivants.
***
L’auteur est sociologue-blogueur et conférencier. Il est aussi auteur du livre « Intégration professionnelle des personnes immigrantes et identité québécoise : une réflexion sociologique » qui paraîtra en février 2013. Ce texte est extrait du prochain livre cité-ci-dessus.
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La durée d’installation au Québec ou la date d’arrivée des immigrants ou encore le nombre de générations pour obtenir le statut de « Québécois » tout court? par Doudou SOW
Le Québec : un laboratoire social par Doudou SOW

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Doudou Sow26 articles

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Sociologue de formation, spécialisé en Travail et organisations, l’auteur
est actuellement conseiller en emploi pour le projet Mentorat
Québec-Pluriel au Carrefour jeunesse-emploi Bourassa-Sauvé
(Montréal-Nord).





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 août 2012

    Monsieur Sow,
    Vous idéalisez un peu le Québec. Vous ne devez pas écouter les radio-poubelles qui ont pourtant un grand auditoire.
    Vous verriez l'admiration sans borne que les Québécois ont pour les "Amaricains".
    Et le grand Michel Chartrand disait pour sa part qu'il n'y avait pas de conscience sociale au Québec.
    De plus, monsieur Pierre Falardeau a aussi caricaturé le Québécois dans son personnage d'Elvis Gratton.
    Il y a du vrai dans ce que vous dites. Mais cela était encore plus vrai il y a trente ans qu'aujourd'hui.

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    30 août 2012

    Monsieur Sow,
    Entre le souhait et la réalité
    Vous écrivez dans le brouillard de la réalité concernant l’idiosyncrasie inexistante du sujet ‘’Québécois’’ afin de pouvoir justifier une appartenance ethnique commune dans un ‘’melting pot’’ dont les composantes sont divergentes entre-elles. Les précisions que j’ai faites entre double parenthèse ((...)) sont destinées à prouver les contradictions inhérentes à ce que vous souhaitez et voulez faire passer comme ‘’Québécois’’. Un sujet singulier et ‘’homme nouveau’’ dans la mosaïque interculturelle du Québec ? :

    Qu’est ce qui caractérise réellement les Québécois ?
    • Le fait français (( pourquoi cette langue au Québec doit-elle être ‘’protégée’’ par une loi ? ))
    • Leur simplicité, (( dans un ‘’melting pot’’, la simplicité peut-elle être représentée par les 142 groupes ethniques composant ce ‘’Québécois’’ ? ))
    • Leur modestie (pas de prétention de science infuse : on apprend de tout le monde), (( pourquoi de plus en plus de pays se ferment à la dynamique antinationale véhiculée par le multiculturalisme ? ))

    • Leur résolution des conflits par le dialogue et la négociation (peur de l’affrontement), (( avez-vous oublié, M. Sow, que le Québec est l’un des pays les plus démocratiques au monde et l’un des premiers à se doter d’un parlement ? ))

    • Leur ouverture d’esprit (respect des idées des autres), (( cet esprit est précisément l’un des principaux obstacles : pourquoi les Canadiens français ne sont-t-ils pas parvenus à culminer leur indépendance nationale ? ))
    • Leur pacifisme (non à la guerre en Irak), (( le prosélytisme antiaméricain de la gauche radicale pro-islamiste au Québec est la cause de ce pacifisme antioccidental. ))

    • Leur élan de solidarité « donnez au suivant », (( même les Canadiens français faisant partie de ce ‘’melting pot’’ québécois donnent à ceux qui sont les ennemis déclarés de leur survie nationale, des ‘’idiots utiles’’ pour ces adversaires de la mouvance du multiculturalisme. ))
    • Le refus du capitalisme à toutes les sauces, (( une légende urbaine : 89% des échanges commerciaux du Québec se fait avec les États-Unis, profitant ainsi de l’un des IDH les plus élevés au monde. ))

    • Le respect de la vie privée. (( tel est le degré de ce respect, que la ville de Montréal compte aujourd’hui plus de mosquées que d’églises. ))
    ***
    Monsieur Sow, je le redis une fois de plus : « … l’euphémisme QUÉBÉCOIS est une échappatoire politique visant à amalgamer une société divisée en une multitude de groupes ethniques divergents entre eux, résultant par cette atomisation un Québec sociopolitique et culturel balkanisé. Un État qui se constitue par des divisions politiques, ethnolinguistiques et surtout par des origines religieuses et historiques exogènes à la majorité qui a construit cette entité nationale, ne pourra jamais sauvegarder son unité ethnoculturelle, l’unique structure sociale de POUVOIR politique capable d’assurer une dimension de cohésion nationale indispensable à son devenir collectif. »
    JLPM

  • Archives de Vigile Répondre

    30 août 2012

    N'en jetez plus, la cour est pleine. Mais il fait plus plaisir de vous lire que de lire ce que les médias anglophones pensent de nous.
    Je n'ai jamais vu autant de haine de toute ma vie.
    Ce ne sera pas drôle le jour de l'indépendance.......dans la semaine des 4 jeudis avec Tante Pauline.
    Pierre Cloutier