L’île de Montréal représente 70% de l’immigration québécoise. La réalité de l’immigration à Montréal devient donc un enjeu national. En commission parlementaire, la chef de l'opposition officielle de la Ville de Montréal, Louise Harel, avait raison d’affirmer en août 2011 que : « la diversité à Montréal (…) c’est son ADN.»
Montréal est certes une ville laboratoire social en Amérique du Nord mais a besoin concrètement de miser sur la richesse de la diversité ethnoculturelle dans tous les sens du terme. Cette métropole doit absolument maximiser le plein potentiel économique des immigrants. Dans cette perspective, Montréal doit mener une évaluation de toutes les pratiques pour mieux faciliter la reconnaissance des compétences et des diplômes des immigrants.
L’intégration des nouveaux citoyens montréalais nécessite des actions concrètes pour lutter contre la déqualification professionnelle des immigrants qui possèdent généralement plus de quatorze années de scolarité. Il faut également créer des passerelles entre les employeurs et les chercheurs d’emploi par le biais de stages et du mentorat pour leur permettre de mieux connaître et comprendre le fonctionnement organisationnel du marché du travail nord-américain.
L’implication de tous les partenaires sur la question de l’intégration et du maintien en emploi permettrait de s’attaquer au taux de chômage alarmant de certaines communautés culturelles qui est plus élevé que la moyenne québécoise. Le cercle vicieux « pas d’expérience canadienne, pas d’emploi et vice versa », le sous-financement des organismes communautaires, la fermeture des ordres professionnels, l’absence de formations passerelles pour les immigrants témoignent de leurs difficultés d’intégration socioprofessionnelle.
Un changement de paradigme consisterait à mieux vendre la diversité par une mobilisation citoyenne et une valorisation des bons coups de l’immigration. Des programmes de rapprochement interculturel contribueraient à l’idéal du vivre-ensemble harmonieux de la deuxième ville francophone au monde.
Montréal symbolise la conception du modèle de l’intégration selon le point de vue idéologique où l'on se situe. Un emploi en français correspondant à la hauteur des compétences et qualifications de l’immigrant constitue une intégration économique et culturelle réussie.
Les multiples obstacles auxquels font face les immigrants empêchent leur apport optimal à l’économie montréalaise. La contribution des travailleurs qualifiés immigrants, des étudiants étrangers formés au Québec et des immigrants investisseurs suppose une bonne stratégie de rétention de cette catégorie économique dans un contexte de politique d’immigration de plus en plus concurrentielle. Les immigrants peuvent participer à la réduction du déficit entrepreneurial au Québec et devenir ainsi des créateurs d’emplois.
Le recrutement de profils orientés vers les besoins du marché du travail montréalais (économie du savoir et industries tertiaires) est la condition gagnante d’une meilleure sélection. La satisfaction des indicateurs de qualité d’emploi renforce l’attractivité de Montréal.
L’immigration n’est certes pas une panacée mais fait partie intégrante des solutions sur le plan démographique, économique, linguistique et socioculturel.
De quoi Montréal a-t-elle besoin maintenant?
Maximiser le plein potentiel des immigrants
Tribune libre
Doudou Sow26 articles
Sociologue de formation, spécialisé en Travail et organisations, l’auteur
est actuellement conseiller en emploi pour le projet Mentorat
Québec-Pluriel au Carrefour jeunesse-emploi Bourassa-Sauvé
(Montréal-Nord).
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5 commentaires
Alain Maronani Répondre
10 mai 2013Vous n'avez pas à justifier votre présence ici...
Je suis arrivé ici, il y plus de 35 années et ne me suis jamais préoccupé de ce que pensaient ou pas les gens qui étaient ici avant moi, de ma situation, de mes capacités, de la raison de ma présence ici, etc..
J'ai les mêmes devoirs qu'eux et les mêmes droits, pas plus, pas moins, je ne leur dois rien, j'ai payé de très lourds impôts pour contribuer au collectif de ce pays.
Sinon vous pouvez vous attendre aux réactions habituelles...toujours les mêmes d'ailleurs, style Serge Jean ou d'autres plumassiers...
Il est plus sage d'ignorer tout ceci et de tracer son chemin, sachant que de toute facon, au-dela des déclarations officielles, une partie importante de la population n'acceptera jamais l'immigration, ici comme ailleurs...
Salutations.
Serge Jean Répondre
9 mai 2013Tirer profit...oui bien sûr, y a pas moyen d'exister sans tirer profit, j'avais oublié, on vit sur une planète de grugeux.
Je trouve par ailleurs qu'ils ne parlent pas souvent du peuple rédidant tous ces « progressistes ».
Se nourrir se loger et se vêtir devient un luxe pour les gens ordinaires et davantage les pauvres dans un univers contrôlé par les « progressistes »
Serge Jean
Simon Massicotte Répondre
9 mai 2013Bonjour,
Tout d'abord, merci pour ce bel article.
Je crois que l'intégration réussie des immigrant à Montréal est un grand défi pour le Québec, mais un combat nécessaire. Il ne faut pas se leurrer, ce sont des Québécois, ils vivent parmi nous. Faciliter l'intégration économique faciliterait également l'intégration sociale et culturelle, ce qui, dans un Québec aux visées souveraines, ne qu'être positif.
Je ne comprends pas certains des usagers de ce site lorsqu'ils se disent contre une meilleure intégration; comment peut-on être contre quelque chose qui améliorera le sort de tous les québécois?
Cet aveuglement à la réalité de l'immigration et de la diversité culturelle nous empêche d'en tirer profit comme nous le devrions.
Serge Jean Répondre
8 mai 2013On a pas besoin du plein potentiel des immigrants, c'est du nôtre qu'on a besoin. Désolé mais je ne cadre pas pantoute dans vos plans d'immigration qui nous enfargent bien plus qu'ils nous aident.
Traitez-moi de qui vous voudrez, mais un jour un ami du TERROIR m'a confié cette belle pensée: « Si tu veux te débarasser d'un gars, prête-lui de l'argent » alors ça ne me dérange pas d'être traité de tous les noms et qualificatifs que vous désirerez. Merci
Jean
Archives de Vigile Répondre
6 mai 2013Si les immigrants parlent français moi je n'ai aucun problème avec l'implication des immigrants.