Crise politique à Ottawa

Compilations

Coalition BQ-NPD-PLC


Lemieux, Louise - Le Bloc québécois reste en travers de la gorge des éditorialistes du Canada anglais qui se sont exprimés hier. Seul The Globe and Mail lui reconnaît des mérites, évitant même d'utiliser le mot séparatiste. De nouvelles élections demeurent la moins pire des solutions selon la plupart d'entre eux.

- The Province (Vancouver)
Éditorial cabotin, cynique même. On énumère les "détails secrets" de la coalition entre les libéraux, le NPD et le Bloc québécois. Voici les exemples les plus savoureux :
° Pour réduire la consommation d'énergie, les cavaliers de la GRC chevaucheront des petits chevaux Shetland.
° Changement majeur de tactique en Afghanistan : les soldats reviennent, le Cirque du Soleil les remplace.
° Le Bonhomme Carnaval, cette creepy (affreuse) mascotte de Québec, assistera à toutes les réunions du caucus de la coalition.
° Le salaire horaire minimum sera haussé à 19,50 $, l'année de la naissance de Jack Layton.
° Une troisième langue officielle sera adoptée : le "Chrétien".
- Vancouver Sun
Plus sérieusement, le Vancouver Sun estime que la coalition doit être rejetée, même si le prix à payer est d'autres élections. Le quotidien répète ce que disent la plupart des éditoriaux : une coalition avec un parti séparatiste est tout simplement impensable. D'autant plus que Stéphane Dion comme chef sera une calamité. La prorogation du Parlement ne fait que repousser l'échéance de l'alternative : coalition ou élections. S'il faut déclencher des élections, allons-y maintenant. Attendre à la fin de janvier ne fera qu'empirer le mal.
- Edmonton Journal
Contrairement à ce que certains pensent, la coalition, même si elle est risquée, n'est pas un coup d'État. Les députés, une fois élus, ont tout à fait le droit d'agir comme ils le font. En fait, si Harper refusait de se plier à la majorité parlementaire, c'est lui qui patinerait sur une glace constitutionnelle bien mince. La prorogation du Parlement permettra aux passions de se calmer, et aux députés de prendre les meilleures décisions pour le Canada.
- Calgary Herald
Le quotidien albertain revient sur le nécessaire appui du Bloc québécois - un parti séparatiste - pour que la coalition prenne forme. Dion aura beau dire que de telles coalitions existent dans d'autres pays, la présence d'un parti séparatiste est tout simplement inacceptable. Le chef libéral a raison sur un point : Harper ne peut gouverner sans la confiance de la Chambre des communes. Alors, la gouverneure générale n'aura pas le choix : elle devra déclencher des élections.
- National Post (Toronto)
Du bout des lèvres, le National Post avoue que c'est Stephen Harper qui a mis le feu aux poudres. Mais la coalition est une punition hors de proportion avec le "crime" de M. Harper. Au moins, M. Harper ne donne pas de pouvoir à des séparatistes, lui. Que Harper présente un budget qui stimulera l'économie et contentera l'opposition. Sinon, tant pis, les Canadiens retourneront aux urnes.
- The Globe and Mail (Toronto)
The Globe est critique à l'endroit de Harper et reconnaît l'apport du Bloc québécois à la politique canadienne. Les députés bloquistes, des élus eux aussi, ne l'oublions pas, sont des démocrates qui ont contribué de façon positive aux débats sur le climat, sur la guerre en Afghanistan, sur le rapatriement d'Omar Khadr. En dépit de leur désir de quitter le Canada, les députés du Bloc ne posent pas de bombes et ne tuent personne. Le discours des conservateurs contre les "séparatistes" risque d'être dommageable pour l'unité canadienne, même si la coalition, à cause de la présence du Bloc, est, c'est vrai, une political monstruosity.


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