Conflit à Gaza - Pauvre collatéral !

Gaza: l'horreur de l'agression israélienne

Alors que des signaux annonçant des progrès diplomatiques étaient envoyés du Caire, l'armée israélienne a poursuivi son pilonnage, allant jusqu'à bombarder l'immeuble abritant des journalistes, un hôpital et une agence de l'ONU. Laquelle? L'Agence de l'ONU pour l'aide aux... réfugiés! La UNRWA.
Depuis qu'il est secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon s'est fait la réputation d'un homme posé, tout ce qu'il y a de pondéré, voire trop discret. Hier, après l'envoi d'obus sur l'édifice de la UNRWA, il s'est dit «scandalisé». Il y a tout lieu de l'être, car à la suite de ce fait militaire le directeur de cette agence à Gaza a soutenu qu'il n'avait pas d'autre choix que de suspendre les activités d'aide aux civils, que tout un chacun sait plongés dans une crise humanitaire.
À preuve, les derniers avertissements lancés par la Banque mondiale et surtout l'Organisation mondiale de la santé, elle aussi rattachée à l'ONU, qui assurent que les dommages infligés au réseau d'aqueducs, aux égouts ainsi qu'à la distribution d'électricité, avec ce que cela suppose de difficultés supplémentaires pour les hôpitaux, font craindre des épidémies. On s'en doute, avec près de 5000 blessés, les réserves de vaccins, médicaments et autres se sont réduites comme une peau de chagrin que seule une ouverture des frontières à des convois humanitaires autorisés par les gouvernements tant israélien qu'égyptien pourrait renverser.
À ce propos, une lueur d'espoir a été constatée dans la journée d'hier alors que des acteurs égyptiens mêlés aux négociations amorcées par le président Hosni Moubarak ont annoncé que les délégations du Hamas et d'Israël avaient accepté le principe d'un cessez-le-feu tout en indiquant vouloir discuter d'un certain nombre de points. Bref, il est possible qu'une entente soit signée dans le cours de la fin de semaine, comme il est possible que...
Comme il est possible que le premier ministre Éhoud Olmert décide de faire le service minimum, si l'on ose dire, en attendant que Barack Obama s'installe à la Maison-Blanche, dans le courant de la semaine prochaine. Car parmi les faits inhérents à cet énième conflit dans la région, il y a celui-ci, particulièrement important: les personnes composant le brain-trust chargées de conseiller Obama sur le Moyen-Orient et qui ont presque toutes participé à des discussions avec les différentes parties lorsque Bill Clinton était président suggèrent un bouleversement dans l'approche des problèmes.
Selon eux, aucune paix durable entre Israéliens et Palestiniens ne peut être envisagée tant et aussi longtemps que l'on n'aura pas amorcé de discussions avec l'Iran, tant et aussi longtemps que la Syrie et Israël ne seront pas parvenus à un accord. En fait, ce que ces personnalités proposent revient à un bouleversement dans la hiérarchie des dossiers observée jusqu'à présent.
Lorsqu'on prend en considération cet aspect, lorsqu'on sait qu'Obama s'installera à la présidence dans quatre jours, il n'est pas besoin d'être grand clerc pour formuler l'hypothèse que le gouvernement Olmert doit jongler avec l'idée d'attendre encore quelques jours avant d'apporter une modification à l'opération en cours. Bref, la dimension humanitaire ne va pas peser lourd, contrairement, il va sans dire, aux calculs politiques.


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