Trouvant « illusoire » de commencer les auditions en août comme il était prévu à l’horaire initial, la Commission spéciale d’enquête sur les événements du printemps 2012 reporte d’un mois le début des témoignages.
« Il était prévu, au départ, par le ministère, que les auditions débutent dès le premier août, mais on trouvait ça un peu surréaliste, explique le porte-parole de la Commission, Jean Polloni en entrevue au Devoir. Nous avons eu plusieurs rencontres avec les commissaires et il a été convenu de commencer après la fête du Travail. »
Des témoins difficiles à rejoindre
Les nouvelles dates ne sont pas encore confirmées, mais déjà, Jean Polloni affirme « sous toute réserve » que la Commission devrait entendre ses tout premiers témoins autour du 10 septembre, soit une semaine après la reprise des audiences de la commission Charbonneau. « On étirerait les audiences sur 8 semaines, entre le 10 septembre et le 1er novembre », précise-t-il.
La Commission s’est vue dans l’obligation de réajuster son horaire, car il s’est avéré plus difficile que prévu de joindre les éventuels témoins, qui étaient en vacances au moment où la Commission les a contactés en juillet. Pour les autres, à qui les commissaires ont pu parler et qui ont démontré un intérêt à témoigner, ils n’étaient pas disponibles en août, profitant à leur tour de quelques semaines de répit. « Les témoins doivent être disponibles, soutient Jean Polloni. Les gens sont en vacances, ils doivent se consulter, s’organiser. On se devait donc d’attendre la fin de l’été pour commencer les auditions. »
Refusant de préciser qui sera entendu par les commissaires, Jean Polloni se contente de répondre que « beaucoup de gens ont été rencontrés ». En effet, la Commission est en mode cueillette d’information depuis le mois de juin. Des rencontres préliminaires ont eu lieu avec les futurs témoins dans le but de préparer un plan de travail et un horaire préliminaire pour les auditions. Des plages sont réservées pour des audiences privées et publiques. « On a des confirmations de gens qui sont prêts à témoigner en public »,ajoute-t-il sans préciser de noms.
Les critiques ont été nombreuses depuis l’annonce, par le ministre de la Sécurité publique Stéphane Bergeron en mai dernier, de cette Commission spéciale d’enquête sur les événements du printemps 2012, que l’on juge partiale en raison de la présence de l’ancien ministre péquiste Serge Ménard, qui agit à titre de président, et de celle de l’ancienne présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. L’ex-juge Bernard Grenier siège également à titre de commissaire.
Boycottage
Plusieurs acteurs clés du printemps érable ont annoncé leur intention de boycotter l’exercice, dont l’association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE). Plusieurs syndicats de policiers ont également annoncé qu’ils n’y participeraient pas.
Jointe par Le Devoir mardi, la Fraternité des policiers de Montréal a confirmé qu’elle n’avait pas changé d’avis. « Nous n’avons pas été contactés par la Commission et, d’autre part, notre position n’a pas changé : nous ne participerons pas à cette Commission », a soutenu le relationniste Martin Desrochers.
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