Il y a quelques années, presque tous le monde réclamait une commission d’enquête sur la corruption. Il était évident que le milieu de la construction était corrompu. La Commission Charbonneau a donné raison ceux qui s’inquiétaient de la corruption. Au moins trois résultats concrets sont sortis de cette commission.
1) Les coûts des travaux d’infrastructure ont diminué de près de 30%.
2) Les pratiques mafieuses de plusieurs groupes ont été exposées
3) De nouvelles mesures pour lutter contre la corruption ont été mises en place
Le rapport final de la juge Charbonneau devrait expliquer clairement comment des bandits parvenaient à nous voler et comment mieux lutter contre eux.
Mais la commission laisse les gens sur leur faim.
Il est difficile de croire que les gouvernements provinciaux et fédéraux ont échappé à la corruption alors que le monde municipal a été à ce point corrompu. À tout le moins, s’il n’y avait pas matière à enquête, la commission aurait dû rassurer la population. S’il y avait matière à enquête, pourquoi n’a-t-elle pas été dans cette direction?
Par-ailleurs, si le domaine de la construction était si corrompu, qu’en est-il des autres secteurs d’activité des gouvernements? Certes, cela n’était pas dans le mandat de la commission. Mais la question demeure.
Enfin qu’en est-il de l’agent qui a été volé? Ces milliards de dollars payés en trop devraient logiquement revenir dans les coffres des gouvernements. Entendez-vous beaucoup parler de ce recouvrement? Non. Étonnant dans le climat actuel de compressions budgétaires.
En fait, nous avons à peine commencé à faire le ménage. Il faut continuer. C’est ici un des grands avantages des démocraties que de pouvoir lutter ouvertement contre la corruption.
Les politiciens qui pourraient penser que la population est lasse de ces questions se trompent. Justice n’a pas encore été faite. La population le sait. Pour que les gens aient encore confiance au système de justice et aux institutions politiques en général, il faut aller plus loin. Sinon, la corruption s’installera non seulement au sein de quelques entreprises, mais dans toute la population.