Ottawa, péril mortel pour la langue française

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L’acharnement idéologique fédéral contre le français

Le gouvernement fédéral vient de publier ses recommandations pour l’écriture inclusive en français. Comme on pouvait s’y attendre, étant donné la forte teneur idéologique du gouvernement Trudeau, Ottawa recommande, entre autres, d’utiliser des pronoms neutres en « iels » et d’ajouter aux mots masculins leurs terminaisons féminines.


Ce faisant, Ottawa poursuit son combat historique contre le français. Ce combat contre le français, ce n’est pas moi qui le dénonce, mais l’Académie française. En 2017, ses membres ont déclaré à l’unanimité que l’écriture inclusive constituait « un péril mortel » pour la langue française.


L’Académie française, comme la vaste majorité des linguistes, explique qu’en français, le masculin se transforme en neutre quand il englobe plusieurs genres. Ainsi, dans la phrase « Il fait beau », le pronom « il » a la forme du masculin, mais dans les faits, il est neutre.


Ceux qui connaissent le latin, dont le français est en partie dérivé, savent bien que le neutre peut avoir la forme du masculin. Mais le latin ne s’enseigne presque plus.


Par ailleurs, les professeurs qui enseignent aux élèves que le masculin l’emporte sur le féminin commettent une erreur d’interprétation qui, à juste titre, choque beaucoup de féministes. Pour dire plus juste, il faudrait expliquer qu’en présence du féminin ou d’un genre indifférencié, le masculin prend la valeur du neutre.


Transformer un chat en chien


Le débat aurait dû en rester là. Malheureusement, c’est sans compter sur les théories constructivistes qui postulent que le langage peut changer la réalité. Poussée à son extrême, cette théorie revient à croire que si on appelle un chat un chien, le chat pourrait finir par aboyer!


Certaines féministes s’imaginent donc qu’en changeant ce qu’ils perçoivent, à tort, comme des relations de domination dans la langue, alors ces relations changeront aussi dans la société.


Une affirmation d’autant plus absurde qu’en réalité, c’est souvent la place des hommes qui est maintenant soumise à celle des femmes, comme dans nos universités, où dans pratiquement toutes les matières, loin de l’équilibre, la proportion de plus en plus faible d’hommes commence à relever du scandale.



  • Écoutez la chronique de Loic Tassé, spécialiste en politique internationale au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :



Speak inclusive


La même pseudo-logique prévaut avec les personnes qui ne se définissent ni comme des hommes ni comme des femmes. Ces gens forment 0,33 % de la population. Des changements dans la langue ne changeront rien à leur acceptation sociale.


En revanche, 99,67 % de la population sera fortement emmerdée par l’écriture dite inclusive.


Pire, cette sorte d’accommodement a un effet alourdissant et déstructurant sur le français au Canada qui est affaibli par les assauts continuels de l’anglais. De quoi donc se mêle Ottawa pour expliquer aux francophones comment parler français ? Justin Trudeau devrait lui-même commencer par donner l’exemple, au lieu d’ânonner dans un français bâtard.


Les élites anglophones sont-elles en train de substituer au vieux Speak White un nouveau Speak Inclusive ?