Corruption: le maire de Terrebonne envoie le dossier de son ex-DG à l’UPAC

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L'ex-DG de Terrebonne a reçu une prime de départ de 350 000 $

Le maire de Terrebonne Marc-André Plante est si troublé par le versement d’une allocation de départ de 350 000 $ à l’ex-directeur général Luc Papillon qu’il a envoyé le dossier à l’Unité permanente anticorruption.


M. Papillon, qui a été arrêté en mars dernier tout comme l’ancien maire Jean-Marc Robitaille, est accusé de corruption et d’abus de confiance.


En juin 2017, il avait quitté la Ville dans le tumulte, lui dont la résidence personnelle avait été perquisitionnée par la police.


À ce moment, l’administration du maire intérimaire Stéphane Berthe avait mis fin à son contrat en lui versant 24 mois de salaire, soit environ 350 000 $.


L’entente entérinée par le conseil municipal prévoyait que M. Papillon reçoive cette somme par versements toutes les deux semaines pendant deux ans, jusqu’au 1er juin 2019.


Cela signifie qu’à ce jour, même après avoir été accusé au criminel, l’ex-directeur général est encore sur la liste de paie de la Ville.


Joint par notre Bureau d’enquête jeudi, le maire Plante, qui est en poste depuis novembre dernier, n’a pas caché son exaspération. « Ça nous choque profondément », a-t-il laissé tomber, parlant même d’un « scandale pour les citoyens de Terrebonne ».


« Assez troublant »


Marc-André Plante a expliqué avoir mandaté la nouvelle direction générale pour établir une chronologie détaillée des événements qui ont mené à l’entente de départ de Luc Papillon.


Il dit avoir reçu un rapport contenant des faits « assez troublants » en avril.


« À la lumière des informations reçues, je les ai immédiatement transmises à l’UPAC », a expliqué le nouveau maire, sans vouloir expliquer en détail ce que contient le fameux rapport.


Selon lui, l’entente de départ signée par Luc Papillon est « tellement blindée qu’elle ne laisse aucune possibilité à la Ville de la casser ».


Jeudi, notre Bureau d’enquête rapportait que selon les enquêteurs de l’UPAC, Luc Papillon était surnommé « M. 3 % » à Terrebonne. Il s’agit du même surnom qui avait été donné à Bernard Trépanier, l’ex-collecteur de fonds du parti Union Montréal de Gérald Tremblay.