Crise de l’innovation ou crise financière ?

Tribune libre

Vous avez certainement remarquer, que j’évoque régulièrement. Le fait que le modèle économique ne plus adapté, à la réalité de notre civilisation actuelle. Car elle retarde l’évolution naturelle de l’humanité, au profit de quelques mécréants. Dirigeant le génie du cerveau collectif à leur intérêt propre, et la plupart des citoyens sont inconscients de la problématique. Lorsqu’une multinationale annonce qu’elle investis dans un domaine, notre premier réflexe consiste à attribuer une valeur monétaire, mais il s’agit en fait d’une pensée erronée. L’argent ne créer rien, c’est la force de travail humaine, relié à l’entreprise qui fait avancé les choses. Cette dérive intellectuelle peu coûter très chère à l’humanité, ont à qu’a voir lors des sommets sur l’environnement entre-autres. Le comportement de nos dirigeants, pour en conclure toute la légèreté de leur conscience à l’égard de la planète. Et c’est vrai aussi pour le développement scientifique, n’ayant que comme seule intérêt, la survie de leur entreprise. J’ai repris un texte qui traite de cette problématique. L’auteur invité est par Kenneth Rogoff, professeur au Economics and Public Policy at Harvard University et ancien chef économiste au FMI.
La période de faible croissance de cette année va sans doute se prolonger en 2013, aussi s’interroge-t-on de plus en plus sur ce que réservent les prochaines décennies. La crise financière mondiale a-t-elle été un simple accroc – certes ravageur, mais momentané dans la croissance des pays avancés – ou bien a-t-elle mis en lumière un problème plus profond ?
Quelques observateurs dont Peter Thiel, l’investisseur dans le secteur des nouvelles technologies, et Garry Kasparov, le militant politique et ancien champion du monde d’échec, ont donné récemment une interprétation très radicale du ralentissement économique. Dans un livre qui va sortir prochainement, ils écrivent que l’effondrement de la croissance dans les pays avancés n’a pas pour seule cause la crise financière, mais qu’elle est avant tout la conséquence d’une longue stagnation en matière de technologie et d’innovation. Ils en concluent que si les pays avancés ne modifient pas profondément leur politique en matière d’innovation, ils ne parviendront pas à une augmentation durable de leur productivité.
L’économiste Robert Gordon pousse cette idée encore plus loin. Selon lui, la phase de progrès technologique rapide qui a suivi la Révolution industrielle serait une exception de 250 ans au cours de la longue stagnation qui caractérise l’Histoire humaine. Il laisse entendre que l’innovation technologique actuelle ne représente pas grand chose, comparée à l’introduction de l’électricité, de l’eau courante, du moteur à combustion interne et d’autres innovations qui datent de plus de 100 ans.
J’ai récemment évoqué la thèse de la stagnation technologique avec Thiel et Kasparov à l’université d’Oxford, ainsi qu’avec Mark Shuttleworth, pionnier du logiciel libre. Kasparov m’a demandé non sans ironie ce qu’un produit comme l’iPhone 5 ajoute à nos capacités et il a souligné que la plus grande partie de la science qui sous-tend l’informatique moderne date des années 1970. Thiel a défendu l’idée que les mesures de relâchement monétaire et de stimulation budgétaire hyper-aggressive destinées à combattre la récession ne visent pas la bonne maladie et sont de ce fait potentiellement très dangereuses.
Ce sont des idées intéressantes, pourtant il est presque indiscutable que le ralentissement de l’économie mondiale résulte d’une crise financière systémique sévère et non d’une crise de longue durée en matière d’innovation.
Je ne néglige pas ceux qui croient que les sources de la science se tarissent et jugent sans grand intérêt les derniers gadgets et les dernières idées à la mode qui servent de locomotive au commerce mondiale. Mais la grande majorité de mes collègues scientifiques des grandes universités s’investissent avec passion dans des projets en matière de nanotechnologie, de neurosciences ou d’énergie, entre autres domaines innovateurs. Ils pensent qu’ils changent le monde à un rythme rapide. Franchement, quand je considère la stagnation en tant qu’économiste, je suis préoccupé de constater que les monopoles peuvent étouffer des idées et que la récente prolongation de la validité des brevets exacerbe ce problème.
La récession récente tient avant tout au boom mondial du crédit qui a conduit ensuite à sa restriction drastique – c’est une évidence. La profonde ressemblance de la période actuelle avec les lendemains des dizaines de grandes crises financières systémiques du passé n’est pas due au hasard et elle n’est pas seulement qualitative. Les marques de la crise sont évidentes, qu’il s’agisse du chômage ou des prix de l’immobilier, en passant par le creusement de la dette.
Il est tout à fait possible que le boom du crédit lui-même tienne à l’excès d’optimisme qui a entouré le potentiel de croissance lié à la mondialisation et aux nouvelles technologies. Ainsi que Carmen Reinhart et moi-même le soulignons dans notre livre This Time is Different, ces phases d’optimisme accompagnent souvent les booms du crédit et ce n’est pas la première fois que la mondialisation et l’innovation technologique jouent un rôle central.
Attribuer à la crise financière l’interminable période de ralentissement économique que nous traversons ne signifie pas qu’il n’existe pas d’autres effets à long terme, dont certains s’enracinent dans la crise elle-même. Le resserrement du crédit frappe de plein fouet les start-ups et les petites entreprises. Beaucoup des meilleures idées et des meilleures innovations venant de ces dernières, plutôt que des grandes entreprises établies de longue date, la contraction prolongée du crédit aura des conséquences sur la croissance à long terme. Parallèlement le savoir-faire inutilisé des chômeurs s’érode. Il en est de même pour beaucoup de jeunes diplômés qui ont de plus en plus de mal à trouver un emploi qui corresponde à leurs qualifications, ce qui affecte leur productivité ainsi que leurs revenus.
Leur caisse étant quasiment vide, les Etats remettent à plus tard des projets d’infrastructures pourtant urgents, ce qui va entraver leur croissance à moyen terme. Même en faisant abstraction de l’évolution de la technologie, d’autres tendances à long terme (telles que le vieillissement de la population dans la plupart des pays avancés) affectent les perspectives de croissance. Même s’il n’y avait pas la crise, il faudrait procéder à des réajustements douloureux en matière de retraite et d’assurance-maladie.
Considérés tous ensemble, ces facteurs permettent de penser que la croissance continuera à évoluer un point de pourcentage en dessous de la normale pendant encore une décennie – si ce n’est plus. Si l’hypothèse Kasparov-Thiel-Gordon est exacte, la perspective est encore plus sombre, et la nécessité de réformes encore plus urgente, car la plupart des plans pour sortir de la crise et parvenir à une reprise économique durable reposent sur l’idée que le progrès technologique va susciter une hausse de la productivité.
Il faut donc répondre à une question : la principale cause du récent ralentissement est-elle une crise de l’innovation ou une crise financière ? Peut-être un peu des deux, mais le traumatisme économique des dernières années est avant tout la conséquence de la crise financière, même si pour y remédier il faut s’occuper simultanément des autres obstacles à une croissance durable.
Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz Copyright: Project Syndicate, 2012. http://www.project-syndicate.org
http://www.oikosblogue.coop/?p=14802
Pour lire le texte original, avec les hyperliens, on va sur le site Project Syndicate.


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5 commentaires

  • Alain Maronani Répondre

    23 mars 2013

    La crise financière est un symptome pas la cause...
    C'est vrai, c'est de la traduction Google, du goblish...
    Certains lecteurs et participants de Vigile ne voulant même pas voir une ombre d'anglais, on préfère peut-être un texte comme celui-ci...

  • Tremblay Sylvain Répondre

    23 mars 2013

    Cet article est illisible car il est plein de fautes d'orthographe au début, puis reproduit ensuite un article très bien écrit sans crochet de citation. Comme il n'y a pas d'analyse du texte en question à la fin, on se demande la raison de sa reproduction, à part la brève indication du début suggérant qu'il se situe dans la ligne de pensée de l'auteur, dont on serait apparemment au courant. Autrement dit, lisez ça, c'est exactement ce que je pense, ou, ça prouve ce que je dis.
    De plus, le renvoi depuis le sommaire de la Tribune ne comporte aucune description qui puisse indiquer de quoi il s'agit, une tactique bien connue pour avoir le plus de lectures possibles, ou du moins un minimum, même si ce n'est pas intéressant du tout.
    Considérant tout celà, j'ai suivi la piste du texte reproduit et j'ai consulté la page d'auteur de m. Monty pour voir l'évolution de ses articles, avant de faire un commentaire.
    Reproduire le texte complet d'un article spécialisé dans une tribune libre est quelque chose de spécial. Ça prend une bonne raison. Une tribune, un espace d'opinion des lecteurs, c'est fait pour publier notre idée sur un sujet particulier, habituellement relié à ce qui se passe sur le média en cause. Ça peut aussi servir à commenter un article publié ailleurs, on donne alors le lien vers celui-ci et c'est suffisant, en plus de citer adéquatement quelques passages pertinents. Ici, je ne vois aucune raison valable d'avoir reproduit ce texte très spécialisé de m. Rogoff, d'ailleurs couvert par le droit d'auteur du média qui le publie, Project Syndicate, et requérant une permission avant toute diffusion tierce, tel qu'indiqué sous l'article original en anglais.
    Évidemment, de tels détails peuvent échapper à un très grand nombre de personnes qui s'aventurent dans l'écriture sur Internet sans jamais avoir écrit auparavant nulle part. C'est nouveau pour eux et ils pensent que c'est facile, qu'ils sont capables et que ce n'est pas grave s'ils se trompent un peu, quelque part. L'Internet, c'est pour tout le monde, se disent-ils, et on peut faire ce qu'on veut.
    C'est pour ça que j'ai été sur la page d'auteur de m. Monty, car je voyais bien qu'il me semblait un peu du bord novice et je ne me suis pas trompé en consultant ses articles et les commentaires associés. Quelques commentateurs ont déjà souligné ses fautes d'orthographe. L'indication adéquate de citations ou reproductions fait toujours défaut. L'indication de la nature de ses articles fait aussi parfois défaut, comme quand il commente un sujet de film sans mentionner s'il s'agit d'une critique ou un quelqu'autre genre. Quelques articles ont été publiés sans faute d'orthographe, alors que ses commentaires adjacents en comportaient, ce qui peut indiquer une correction professionnelle préalable, dans le meilleur des scénarios.
    La tribune de Vigile est courte, on s'attend à lire les meilleurs articles reçus. C'est cependant décevant de devoir aller lire un peu un article pour en connaître la nature, à défaut de description préalable dans le sommaire. L'expérience démontre que ce n'est pas la peine d'aller plus loin, bien souvent. Par ailleurs, tomber sur un article plein de fautes d'orthographes est une expérience très désagréable, qui ne nous incite pas du tout à poursuivre, et encore moins à commenter. Des citations mal indiquées ou référencées est tout autant difficile à lire et à comprendre, que le même comportement peut s'ensuivre sans autre forme de procès. Ici, c'est un article au complet qui a été reproduit, pratiquement sans raison ni critique adjointe, en plus de ne pas être balisé ni référencé correctement, et de ne pas savoir s'il y a autorisation à le faire, car ce n'est pas indiqué, ça non plus.
    Je pense qu'il y aurait peut-être lieu, pour Vigile, de retirer le texte reproduit et de le remplacer par le lien vers l'original anglais, qui comprend l'icône de la traduction française:
    Innovation Crisis or Financial Crisis / Kenneth Rogoff

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2013

    http://www.project-syndicate.org/commentary/technological-stagnation-and-advanced-countries--slow-growth-by-kenneth-rogoff

  • Alain Maronani Répondre

    22 mars 2013

    "Il faut donc répondre à une question : la principale cause du récent ralentissement est-elle une crise de l’innovation ou une crise financière ? etc...."
    Absolument pas...
    La croissance durable est un oxymoron comme le recyclage ou l'écologie...
    Nous assistons à une crise de la valeur qui dépasse l'antagonisme possédants versus exploités. Il n'y a pas plus de crises financières que de crises d'innovation, innovations qui si je lis votre texte devraient tous nous entraîner vers un avenir merveilleux, dans un monde sans limite.
    De temps en temps pour rigoler, quand j'entends ce genre d'affirmations, je renvois mes interlocuteurs vers des sites Internet qui ont des collections d'innovations technologiques, prévues dans les années 1950, pour être disponibles pour tout le monde dans les années 2000...style tout le monde se rend en avion individuel à son travail, le robot qui fait tout pour nous, etc, hilarant...
    Les explorer montre bien l'inanité de ce genre de croyances...
    http://blogs.smithsonianmag.com/paleofuture/
    Cette crise de la valeur a été bien expliqué par Marx, un économiste, contrairement à ce que d'autres veulent bien penser.
    La crise financière est la conséquence directe de la diminution de la valeur, diminution qui s'est amplifiée avec l'accélération de l'automatisation, de l'informatisation, le capitalisme creuse sa tombe jour après jour, et le mouvement s'accélère, sans fin, jusqu'au désastre final...
    Cette diminution de la valeur, l'impossibilité d'une valorisation en augmentation, seule moteur d'une continuation possible du système, en admettant qu'il n'y a aucune limite intrinsèque à sa progression, ce qui n'est pas le cas, a entraîné trois conséquences;
    La virtualisation de l'économie, les produits dérivés un bon exemple, la financiarisation pour tenter de créer de la valeur.
    L'apparition, et là, il s'agit d'une accélération dramatique, de rebuts humains, en grand nombre, d'inutiles, au sens du système, dont la force de travail, ne peut ajouter de valeur, chômeurs âgés, vieux, malades chroniques, gens en situation de déréliction ou d'abandon total, bien être social, clochardisation urbaine, etc..
    L'arrêt de la croissance, en fait une analyse macro-économique permet de découvrir que le point d'inflexion se situe vers les années 1972-1973 (au moment ou Richard Nixon, pour payer la guerre du Vietnam, décide que le dollar ne sera plus ancré par une contre-partie or, fin des accords de Breton-Woods).
    Une observation du salaire net, tenant compte de l'inflation, etc, montre que le d'un salarié américain, en dollar constant est maintenant inférieur à celui qu'il percevait en 1976...
    Les gouvernements tout comme les industriels se précipitent donc vers le nouveau graal, la formation, l'adaptabilité impossible, vers des métiers, quelque qu'ils soient, qui vont être de plus en plus rapidement remplacés par d'autres.
    Le déluge de produits et de services, la majorité totalement superflus ou inutiles, ne visent qu'à masquer cette chute permanente et en accélération constante de la valeur, un troupeau de poules sans tête caquetant dans un poulailler.
    Il y a au contraire une innovation constante, superflue ou inutile, qui ne permet plus de crééer de valeur. Le meilleur exemple est la téléphonie cellulaire, industrie qui ne peut survivre que par une accélération du changement et en même temps par une diminution unitaire des marges et de la valeur (Apple est maintenant dans le même cas, ce qui explique sa dégringolade à la bourse).
    Pour ceux que va choquer mon opinion sur le recyclage et l'écologie, ce sont des tentatives désespérées de propagation du système marchand pour survivre quelque temps de plus, la fin sera la même...
    Il suffisait d'écouter Anselm Jappe à la conférence, à l'UQAM, que j'avais recommandé, aux lecteurs de Vigile, pour comprendre que votre compréhension de la crise, et les propositions que vous avancez ont peu de chance de correspondre à ce qui va se passer ou ce qu"il faudrait faire...
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-parution-de-la-financiarisation-et-la-speculation-sont-des-symptomes-entretien-avec-anselm-japp-114192235.html

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2013

    Mauvaise idée que nous envoyer un texte écrit en anglais et traduit par Google. On ne comprend rien. Tout aussi bien le lire en anglais.
    Un simple lien suffit.
    Pierre Cloutier